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Un virage "social" ? Quel virage "social" ?

Bulletin N°31 - Novembre 2018

En vue des élections européennes, Macron et son gouvernement prendraient, parait-il, un virage « à gauche  » pour lâcher quelques miettes aux prolétaires. Mais à y regarder de plus prêt, c’est juste le rouleau compresseur des réformes anti-populaires qui continue.

Le « Plan hôpital »  ? la fameuse enveloppe budgétaire promise couvre à peine le déficit d’un hôpital comme celui de Nancy. Pour le reste, on poursuit les mesures d’économie au détriment des patients et des travailleuses et travailleurs de la Santé.
Le « Plan pauvreté »  ? Il s’agit à terme de pousser les mères célibataires ou les chômeurs à accepter n’importe quel boulot sous prétexte qu’en échange ils et elles sont aidés. Sinon, il y a la réforme en cours du Bac professionnel qui accompagne la déqualification du travail ouvrier. Et à venir, les réformes de la formation professionnelle, des retraites, de l’assurance chômage... avec pour objectif, à chaque fois, de nous faire travailler plus longtemps et plus durement au service du Capital. Ça n’est pas un virage « social  », c’est la politique du coup de pied aux fesses qui se poursuit.

Macron prétendait changer la manière de faire de la politique, mais on voit bien que ce système politique bourgeois n’est pas plus démocratique aujourd’hui qu’hier. Pour preuve l’affaire Benalla, ou comment des hommes de main du président, comme au temps de De Gaulle, jouissent d’une impunité, tout comme ceux qui les ont couvert. Pour preuve également la démission de Hulot, victime du lobby sur-puissant des monopoles capitalistes de l’électro-nucléaire qui ont un pouvoir direct d’influence sur les décisions politiques, alors même que nous ne voulons plus des politiques de destruction de notre environnement. Macron lui-même ne peut s’empêcher de nous cracher son mépris à la face lorsqu’il croise un jeune horticulteur au chômage ou des retraités...

Et nous, qu’est-ce qu’on fait  ? La défaite des cheminotes et cheminots au printemps a bien amoché le moral de ceux qui veulent lutter. On ne va pas se le cacher, c’est une victoire importante pour la bourgeoisie, qui a pu venir à bout d’un secteur avec une frange ouvrière et prolétaire qui traditionnellement fait partie du noyau dur de la résistance. Évidemment, il ne faut pas compter sur les appareils syndicaux. Mais si on regarde bien autour de nous, on voit qu’il existe des petits groupes combatifs qui ouvrent un chemin intéressant, du côté des syndicats comme dans la sous-traitance hôtelière, de la lutte contre les crimes policiers, des luttes contre les grands projets inutiles massacrant la Nature qui se poursuivent...
Un peu partout, des camarades veulent non seulement lutter radicalement contre l’exploitation et l’oppression, mais également discuter, réfléchir ensemble à la manière dont on s’organise et dans quel but. C’est le chemin à prendre.

Bulletin N°31 - Novembre 2018
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