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Le travail capitaliste, c’est la souffrance : DEFENDONS NOS RETRAITES !
Bulletin N°33 - Décembre 2019
La retraite, c’est l’évidence et l’aspiration de tou-te-s les exploité-e-s. En finir avec la fatigue, la souffrance, les petits chefs, la dictature d’entreprise, avoir du temps libre pour soi et sa famille. Pouvoir – enfin – profiter un peu de la vie, enfin ce qu’il en reste.
Pourtant, certain-e-s ne prennent pas de retraite : les artistes, les comédiens, les écrivains, certains avocats ou politiciens. Celles et ceux-là, tout va bien pour eux : un travail enrichissant et intéressant, pas d’usure et de souffrance, alors on continue sans compter les années.
LA RETRAITE C’EST LA CONTREPARTIE DE LA FATIGUE ET DE LA PENIBILITE !
Etonnant, non ? Ça veut juste dire une chose : c’est qu’on ne peut pas parler de retraite, si on ne parle pas de travail – et de pénibilité. Oui, Macron n’aime pas ce mot : parce que lui, c’est un politicien bourgeois qui n’a pas besoin de retraite. Comment se fait-il que les partis et syndicats n’en fassent pas une bataille centrale ?
S’il n’y avait pas de pénibilité au travail, on ne parlerait pas de retraite. Juste, on diminuerait notre activité progressivement avec l’âge et la fatigue, en restant actif dans la société, comme le faisaient les anciens à la campagne dans le temps.
Mais là, le travail c’est l’exploitation de plus en plus féroce et brutale, la souffrance et une torture de plus en plus violentes. Souffrance et torture physique, avec le travail la nuit et par postes, le bruit, la fatigue, le dos et les articulations cassées, les toxiques chimiques. Souffrance et torture mentale avec toutes les formes de harcèlement, la bureaucratie imbécile, la dictature des chefs, cela va jusqu’au suicide pour y échapper. D’ailleurs la vraie raison initiale des retraites anticipées pour les régimes spéciaux, c’était la reconnaissance de cette pénibilité : le travail de nuit ou de week-end par exemple.
Sans compter que chaque réforme des retraites masque une nouvelle restructuration du capitalisme, c’est particulièrement net autour des régimes spéciaux. Avec une retraite au rabais pour celles et ceux qui partent, des départs non remplacés et une vie encore plus infernale pour celles et ceux qui restent.
Sans compter le développement massif de la précarité autour du chômage, de l’intérim ou de la sous-traitance.
Nous voulons la retraite le plus tôt possible, pour échapper le plus vite à cet enfer de l’exploitation quotidienne ! Voilà notre raison essentielle, qui ne se discute même pas ! Et l’embauche des chômeurs !
DU TEMPS LIBRE POUR VIVRE ET POUR LUTTER !
Nous voulons du temps pour nous, profiter un peu des petits enfants, souffler. Parce que non seulement le travail n’est que souffrance pour les prolétaires, mais que c’est toute la vie qui nous domine. Les transports nous prennent de plus en plus de temps, puisque le logement est maintenant loin du travail, loin des commerces, loin des guichets. Les démarches administratives aussi sont de plus en plus complexes et nous volent notre temps, pour les enfants à l’école, pour la santé, pour les impôts.
Le capitalisme nous enserre toujours plus dans un monde où le temps est de plus en plus contraint, où on nous vole peu à peu tout le temps libre qui nous reste. Et même ça, on le gaspille dans des choses inutiles qu’on nous impose subrepticement comme les réseaux sociaux. Nous sommes prisonniers du temps contraint.
Nous voulons remettre le temps libre, actif, militant au cœur de la vie de tou-te-s. Exiger l’âge de la retraite à 60 ans, moins pour les travaux pénibles c’est ça. Comme revendiquer les 32h ou la sixième équipe pour les travaux postés.
La société, le « système », ce qui les intéresse, c’est le temps productif le plus intense. Alors pendant les années de travail, c’est la souffrance et la tête dans le guidon, et après on nous jette comme des kleenex, combien de retraités ne savent même plus comment exister ; comme les chômeurs d’ailleurs.
IL FAUT EN FINIR AVEC CE SYSTEME.
En finir avec la destruction physique et mentale des travailleurs. Avec ces divisions toujours plus vives entre tâches manuelles et tâches intellectuelles, entre exécutants et dirigeants. Avec la pénibilité qui n’est en fait que la réalité de l’exploitation.
Il faut remettre le monde à l’endroit, et cela seul-e-s les exploité-e-s sauront et pourront le faire !
Bulletin N°33 - Décembre 2019