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Le Parti Communiste des Philippines et le Coronavirus

La pandémie de Covid-19 aura des conséquences encore plus terribles dans les pays néo-coloniaux d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine. Dans ces pays où les systèmes de santé publique et la sécurité sociale sont quasi-inexistants, les gouvernants n’ont que la répression policière et militaire comme outil pour endiguer l’épidémie. La situation aux Philippines est un exemple de la détresse des masses paysannes et ouvrières de tous ces pays, laissées sans ressources et sans protection. Dans ces conditions, les Communistes des Philippines montrent l’exemple d’une politique révolutionnaire au service du Peuple.

Nous avons traduit deux articles publiés par le Parti communiste des Philippines. Le premier est une interview de la direction du Parti réalisée par un journal turc. Le second, paru dans l’organe central du Parti, « Ang Bayan », revient sur le développement des épidémies sous le capitalisme mondialisé, en particulier comme conséquence de la déforestation et de l’agriculture intensive.
Source : Philippine Revolution Web Central - https://cpp.ph/

Réponse aux questions d’un journal turc sur le système de santé révolutionnaire aux Philippines et la réponse du PCPh à la pandémie de Covid-19.

1- Tout d’abord, pouvez-vous nous parler des principes moraux et idéologiques qui guident votre système de santé pour le peuple ? Comment le PCPh les décrit-il ?

Le PCPh estime que la santé des gens est primordiale pour leur bien-être. Le programme du parti stipule que "les droits économiques et politiques du peuple, le droit aux services sociaux, à la santé, à l’éducation et autres doivent être garantis". Les soins de santé publique devraient donc être fournis par l’État.

Le Parti soutient donc la revendication d’une augmentation des crédits budgétaires alloués à la santé publique par le gouvernement réactionnaire. Il soutient les luttes du peuple pour plus d’hôpitaux et de professionnels de la santé, des médicaments moins chers, des services médicaux de base gratuits, ainsi qu’un meilleur salaire et une meilleure sécurité de l’emploi pour les médecins, les infirmières et les autres travailleurs de la santé. Elle dénonce les coupes budgétaires dans le domaine de la santé pour favoriser les dépenses militaires et la corruption bureaucratique.

Pour sa part, le mouvement révolutionnaire maintien des départements, des bureaux, des comités et même des organisations de masse, dédiés à la santé publique. Dans les villages à gouvernement révolutionnaire, des comités sont formés pour administrer des soins à la communauté.


2- On sait que le PCPh a des médecins qui aident le peuple. Comment fonctionne votre système dans des conditions normales ?

Le PCPh maintient des bureaux de santé du niveau national au niveau régional pour surveiller les besoins sanitaires de la population, élaborer des politiques de santé, former des travailleurs médicaux et fournir des services de santé gratuits. Les soins de santé constituent l’une des principales missions du PCPh. À tous les niveaux et dans toutes les unités, l’Armée populaire (la NPA) dispose d’un personnel médical composé de personnel médical et de médecins de combat. Les organisations de masse révolutionnaires dans les quartiers et les communautés ont leurs propres groupes médicaux de quartiers, ou comités de santé, qui travaillent main dans la main avec les médecins de la NPA et, là où elles existent, avec les cliniques de quartiers du gouvernement réactionnaire.

Je ne sais pas trop comment vous définissez le terme "normal". Lorsque les conditions le permettent, c’est-à-dire lorsqu’il n’y a pas de troupes ennemies dans la région, les unités de la NPA et les branches locales du Parti peuvent organiser des cliniques pour des consultations médicales (diagnostic et traitement de maladies et d’affections courantes), des services dentaires (extraction de dents et pose de prothèses dentaires) et des opérations mineures (incision et drainage de kystes, circoncisions).

Bien que leurs moyens soient limités, ces cliniques s’efforcent de fournir des médicaments de base pour l’hypertension, le diabète, la toux et les rhumes courants, les infections et d’autres problèmes médicaux de base. La plupart de ces médicaments sont achetés par les comités révolutionnaires à l’aide de fonds provenant des impôts et des contributions d’alliés et d’amis. Les médecins de la NPA proposent également des traitements médicaux alternatifs faisant appel à l’acupuncture et aux pratiques traditionnelles. Pour augmenter leur offre pharmaceutique limitée, ils utilisent des remèdes à base de plantes que l’on trouve dans les communautés et les forêts. Ils fabriquent des comprimés et des capsules à partir de plantes médicinales. Par exemple ce remède contre la toux (gélules et sirop) que les médecins de la NPA fabriquent à partir de feuilles de Lagundi (Vitex Negundo).

Certains médecins de la NPA sont capables de mettre au monde des enfants et de mener des consultations pédiatriques. La plupart sont formés aux soins prénataux. Ils sont également formés à la détection des problèmes de santé mentale et sont capables de prodiguer les premiers soins et des soins psychologiques.

En collaboration avec les groupes médicaux de quartier, les médecins de la NPA lancent des campagnes d’assainissement, construisent des latrines et cultivent des jardins d’herbes aromatiques. Lors des crises et des calamités, les agents de santé des quartiers s’occupent non seulement des malades, mais aussi des personnes âgées et des femmes enceintes.

3- Parlons maintenant du Covid-19. Aujourd’hui, beaucoup de pays dans le monde ont de grosses difficultés à combattre ce virus, du fait de systèmes de santé privatisés et des conditions de vie et de travail des masses. Comment le parti voit-il les liens avec le système économique capitaliste mondial et le système de santé publique ?

Aux Philippines, les soins de santé publics sont très limités dans les villes et inexistants dans la plupart des zones rurales. La population est laissée à elle-même et les professionnels de la santé sont censés intervenir dans la brèche avec très peu de moyen et un soutien gouvernemental minimal. La crise sanitaire du Covid-19 l’a démontré très clairement. Le gouvernement Duterte n’a pas réussi à protéger la population. Il a refusé de procéder à des tests de masse parce qu’il ne voulait pas rogner sur les budgets des services de renseignement et de l’armée. Les hôpitaux et le personnel médical sont débordés, et ne sont en mesure d’accueillir qu’un petit nombre de personnes malades. Ils sont obligés de compter sur les dons privés pour les ventilateurs, les équipements individuels de protection et leurs autres besoins de base.

Le système de santé publique philippin est gravement inadapté et ne répond pas aux besoins de la population car il a longtemps été négligé par le gouvernement. Cette situation a été aggravée par les politiques néolibérales de privatisation et les diverses mesures d’austérité que les institutions impérialistes comme la Banque mondiale et le Fonds monétaire international ont imposées au pays au cours des trois dernières décennies. Depuis les années 1990, il n’y a jamais eu une année où le budget de la santé publique a atteint le pourcentage du PIB recommandé par l’Organisation mondiale de la santé. Les coupes budgétaires et la privatisation des hôpitaux publics sont devenues la norme. Les hôpitaux de province sont confiés à des capitalistes privés pour générer des profits afin de poursuivre leurs activités. La pandémie de Covid-19 a mis en lumière la façon dont le gouvernement Duterte a réduit de moitié le budget du programme de lutte contre les maladies infectieuses de l’État cette année. Le tourisme médical est encouragé pour attirer les riches patients étrangers (et donc les capitaux étrangers). Les médecins et les infirmières quittent le pays en masse pour gagner un salaire décent.

Le gouvernement se vante d’offrir une couverture médicale universelle, par le biais de la Société d’assurance maladie des Philippines (Philhealth), mais ce système tourne à vide car les subventions publiques sont très faibles par patient et le nombre d’inscriptions de patients est très limité. D’ailleurs des millions de paysans qui n’ont pas accès aux hôpitaux ne portent pas la carte Philhealth car ils n’ont nulle part où l’utiliser. Pire encore, les fonds de Philhealth sont siphonnés par des cliniques privées sans scrupules, de mèche avec des fonctionnaires. Le ministère de la Santé est miné par la corruption et est connu pour avoir conclu des accords injustes avec les grandes sociétés pharmaceutiques. La tragédie de la Dengvaxia, un vaccin expérimental anti-dengue fabriqué par Sanofi Pasteur, en est un exemple.

4- Dans le contexte des Philippines, que pouvez-vous dire des mesures prises par l’État contre le Covid-19 ? Comment les ouvriers et les paysans font face à cette maladie ?

Duterte a choisi de mettre en place un confinement total et a imposé une "quarantaine communautaire renforcée" en faisant appel aux forces de Police et à l’Armée, au lieu de procéder à des tests de masse et d’enjoindre la population à pratiquer le confinement volontaire pour ceux qui le peuvent Il compte sur ces mesures draconiennes pour contenir la propagation du virus, au lieu de proposer une réponse cohérente et globale pour faire face à la crise sanitaire. Au lieu d’y réaffecter le budget discrétionnaire de la Présidence (actuellement de 2,5 milliards de dollars), il a demandé des pouvoirs d’urgence pour prendre le contrôle d’entreprises privées et réaffecter des fonds publics (jusqu’à 2,75 milliards de dollars), puis a rapidement disparu du devant de la scène en prétendant s’être mis en quarantaine. Une semaine plus tard, aucune mesure n’avait été prise pour procéder à des tests de masse, les médecins en première ligne continuent de souffrir du manque d’équipements, et les contaminations et décès du fait du Covid-19 continuent d’augmenter.

Le verrouillage militaire de Duterte a fait cesser tous les transports publics, empêchant ainsi les travailleurs de se rendre au travail. Il a mis en place des points de contrôle pour empêcher les gens d’entrer ou de sortir de la capitale nationale. L’activité économique a été perturbée, car la plupart des entreprises ont mis quelques jours de plus avant de fermer ou d’arrêter leurs activités. Les travailleurs médicaux, ceux qui travaillent dans les commerces alimentaires et dans les autres services de base, sont obligés de marcher des kilomètres et de faire du stop pour se rendre dans les hôpitaux et sur leur lieu de travail. Ce sont les semi-prolétaires comme les conducteurs de « jeepney » (taxis collectifs) et de moto-taxis, les petits commerçants et tous ceux qui dépendent de ce qu’ils gagnent au jour le jour pour survivre qui sont les plus durement touchés par le confinement. Des milliers de personnes espèrent pouvoir quitter la capitale et retourner dans leur province d’origine, même si elles doivent parcourir des centaines de kilomètres à pied.

Dans les campagnes, les paysans sont confrontés à une crise du marché agricole, car le confinement des provinces les empêche de livrer leurs récoltes aux acheteurs. Certains d’entre eux, comme les producteurs de légumes du nord de Luçon, doivent vendre à perte leurs produits au bord des routes alors même que la faim commence à se faire sentir dans les villes. Les paysans sont exclus des villes où ils se procurent les produits de première nécessité et les fournitures agricoles. La population est en colère contre l’incapacité du gouvernement de Duterte à faire face à la crise. Elle des tests de masse gratuits, une aide alimentaire et financière d’urgence et une compensation pour ses pertes. Les travailleurs et les professionnels de la santé réclament des équipements de protection et des installations adéquates. Ils réclament des salaires justes, la sécurité de l’emploi et de meilleures conditions de travail.

Le gouvernement Duterte n’a jusqu’à présent pas réussi à fournir un ensemble complet de mesures socio-économiques et sanitaires. Sans ces mesures, le confinement militaire décidé par le gouvernement n’est qu’une mesure répressive qui restreint les droits des personnes. Le régime Duterte se révèle être un groupe de militaristes de bureaucrates fascistes avide de pouvoir, insensible et égoïste. Des appels à la démission de Duterte et même à l’éviction de son gouvernement ont été lancés.

5- Quelle est la situation du PCPh sur le terrain ? Quelles sont les mesures que vous prenez contre le Covid-19 dans les zones que vous contrôlez ?

Jusqu’à présent, nous n’avons pas encore reçu de rapports sur des contaminations au Covid-19 dans les fronts de la guérilla. La plupart de ces zones sont très isolées, car la plupart des paysans ne s’aventurent pas en dehors de leur groupe de barrios et sont trop occupés à travailler dans les champs. Lorsqu’ils le font, ils ne se rendent que dans les villes et les bourgs voisins pour vendre leurs produits, rendre visite à des parents ou se réapprovisionner en produits de base. Jusqu’à présent, aucun rapport n’a fait état d’une contamination par le Covid-19 parmi leurs enfants qui vont à l’école dans les villes.

Cependant, le Parti a demandé à toutes les unités de la NPA et aux comités de santé populaire de contribuer à contenir la propagation du virus dans leurs domaines de compétence respectifs. Il a élaboré du matériel pédagogique à utiliser dans des campagnes d’information et a appelé la population à s’unir et à lutter collectivement contre le virus par des campagnes d’assainissement et par la mise en œuvre des mesures recommandées par l’Organisation mondiale de la santé.

Le PCPh a également déclaré un cessez-le-feu en réponse à l’appel des Nations unies en faveur d’un cessez-le-feu mondial et consacre son temps et son énergie à la lutte contre le Covid-19. Aujourd’hui, il a ordonné aux unités de la NPA d’intensifier la production alimentaire d’urgence et d’intensifier le travail économique dans les territoires du gouvernement révolutionnaire afin d’atténuer la misère et la faim que le confinement de Duterte a infligées à la population. Comme pour les soins de santé, le travail de production est l’une des tâches principales du NPA.

Dans les villes, le parti a également demandé à ses membres de mener des campagnes d’éducation et d’assainissement, ainsi que des collectes de denrées alimentaires, tout en demandant des tests de masse et d’autres mesures de santé publique. Dans le même temps, le parti doit prendre l’initiative d’agir pour résister aux restrictions militaristes imposées par le régime Duterte, et lancer un appel à l’éviction de Duterte pour qu’il réponde de son sabotage criminel du système de santé publique.

6- Dernière question, comment le PCPh voit-il l’avenir après cette crise mondiale ?

Le PCPh est convaincu que le peuple philippin peut et va surmonter cette crise sanitaire malgré l’inutilité et l’insensibilité du régime de Duterte à son égard. Des centaines de travailleurs de la santé travaillent 24 heures sur 24, même sans installations adéquates et sans équipement de protection individuelle. La population est unie et prend les mesures recommandées pour arrêter la contagion.

Il ne fait aucun doute que la pandémie de Covid-19 aura de graves répercussions sur l’économie et l’entraînera plus profondément dans la crise. Les responsables gouvernementaux ont déjà annoncé que l’économie locale se contractera, avec une baisse du PIB pouvant aller jusqu’à 4 points. Des centaines de milliards de pesos seront perdus dans la production, le transport et le tourisme, ainsi que dans les remises de fond des Philippins qui travaillent à l’étranger. Comme toujours, ce sont les masses laborieuses - les travailleurs et les paysans - qui feront les frais de cette contraction. Des milliers d’emplois seront perdus, tant dans les villes que dans les provinces. L’agriculture va encore souffrir, car le régime Duterte s’apprête déjà à ouvrir davantage le pays au riz et aux autres produits agricoles importés.

Le parti prévoit que de plus grandes batailles seront à mener après la crise. Le peuple a une fois de plus été témoin et fait l’expérience de la banqueroute du système social actuel. Même en période de confinement, il ne se laissera pas faire et n’hésitera pas à protester. Il tient déjà Duterte pour responsable de ses échecs et veulent mettre dehors les fonctionnaires égoïstes qui ont donné la priorité à leurs intérêts et à leur famille plutôt qu’à ceux qui les ont élus. Dans le même temps, le parti constate que le peuple intensifie sa lutte pour l’emploi, le logement, des salaires plus élevés, de meilleures installations sanitaires et d’assainissement, et tous les autres services sociaux qui font défaut dans la crise actuelle.


L’agriculture capitaliste et la déforestation sont les causes des nouvelles pandémies

Ang Bayan, mars 2020

Les fréquentes épidémies causées par le coronavirus et d’autres zoonoses sont le fruit de l’accaparement des terres par les capitalistes, de la déforestation massive et de la production des grandes entreprises agroalimentaires. Sous le régime néolibéral, ces entreprises entrainent une dégradation massive de l’environnement qui affecte involontairement les humains et les animaux.

Selon les biologistes et les environnementalistes, les épidémies et les pandémies ne doivent pas être traitées comme des phénomènes périodiques ou isolés les uns des autres. Des études approfondies prouvent que la production agro-alimentaire capitaliste, de viande en particulier, provoque la transmission de maladies infectieuses des animaux aux humains. La destruction des forêts, par ailleurs, entraîne la libération d’agents pathogènes que portent des animaux sauvages auparavant isolés dans les forêts. Ces agents pathogènes sont transmis aux animaux domestiques et finalement aux humains.

Parmi les épidémies qui ont éclaté au cours des deux dernières décennies, on trouve différents types de grippes provenant des porcs ou des oiseaux. Il existe également des agents pathogènes provenant d’animaux sauvages tels que les souches mortelles de coronavirus du SRAS et du MERS.

La souche de la grippe porcine transmise à l’homme provient de porcheries géantes, véritables « fermes industrielles ». Dans ces fermes, pour répondre à la demande mondiale de viande grandissante, les porcs sont placés dans des espaces confinés, sont en permanences traités par antibiotique (ce qui affaiblit leur résistance). La promiscuité est parfaite pour l’émergence et la transmission rapide des micro-organismes. Les maladies sont rapidement transportées d’une ferme-usine à l’autre par la vente d’animaux et la rapidité du transport de marchandises.

Un exemple de pandémie causée par la production capitaliste est l’épidémie de grippe porcine (le H1N1) en 2009. La pandémie a débuté dans une méga-usine porcine de la société américaine Smithfield au Mexique. Cette entreprise est connue pour sa violation des réglementations environnementales et son mépris de la santé des habitants des communautés avoisinantes. L’entreprise a déversé des déchets d’élevage sur de vastes étendues de terrain près de son usine de La Gloria. Environ 60 % des habitants ont attrapé la grippe, qui s’est rapidement propagée du Mexique aux États-Unis. D’avril 2009 à avril 2010, 61 millions de personnes ont été infectées, 274 000 ont été hospitalisées et 12 500 sont mortes aux États-Unis à cause du H1N1. Cette souche de grippe persiste aux États-Unis jusqu’à aujourd’hui.

Les entreprises capitalistes développent une production porcine à grande échelle et à vitesse accélérée pour produire le plus grand volume de viande possible avec des coûts de production minimaux. La méga-usine de Smithfield au Mexique produit un demi-million de porcs chaque année. L’entreprise fournit près d’un quart de la demande américaine. Elle exporte également de la viande transformée vers l’Europe.

Les coronavirus et les autres virus provenant d’animaux sauvages, en revanche, sont causés par la destruction sans entrave des forêts par les grandes entreprises pour faire place à leurs activités d’extraction minière, d’exploitation forestière et de plantation commerciale. Cela perturbe l’équilibre écologique, réduit les ressources en nourriture des animaux sauvages et affaiblit leur résistance aux agents pathogènes. Ils finissent par diffuser ces agents pathogènes qui sont ensuite transmis à d’autres animaux, et finalement aux humains. Les entreprises déboisent même les zones forestières les plus reculées, ce qui libère les agents pathogènes qui y sont piégés. Ceux-ci sont rapidement transmis aux humains qui n’ont pas d’anticorps contre ceux-ci.

Un exemple : les épidémies répétées de la maladie du virus Ebola, liées au défrichement généralisé des forêts en Ouganda, au Congo et en Guinée. À Bornéo, la déforestation massive pour ouvrir la voie aux plantations de palmiers à huile a entraîné une incidence plus élevée de la dengue et de la malaria. La déforestation de l’Amazonie péruvienne a entraîné une augmentation des cas de paludisme, qui ont doublées. La déforestation a ouvert la voie à la construction de routes et à l’élevages de bétail dans la région. Une étude approfondie réalisée en 2017 a révélé que la déforestation de l’Amazonie est corrélée à l’augmentation des cas de paludisme.

Plus de la moitié des nouvelles maladies contagieuses sont causées par la déforestation et l’exploitation agricole à grande échelle développée par les sociétés agroalimentaires. Ces entreprises se font concurrence pour s’emparer des terres des paysans et des minorités nationales des pays arriérés afin d’accroître leur production alimentaire et d’augmenter leurs profits. Cela a porté préjudice non seulement à la population de ces pays, mais aussi à tous les peuples touchés par les nouvelles maladies.

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