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La création de l’organisation unifiée OCML Voie Prolétarienne

Pour le Parti N°13 NS - Mars 1979

Déclaration sur la dissolution des organisations « Pour le Parti » et « Voix Prolétarienne » et sur la création de l’organisation unifiée :
OCML VOIE PROLETARIENNE

Après plusieurs mois de discussions, les deux organisations VP et PLP ont décidé de se dissoudre et de fusionner en une nouvelle organisation communiste marxiste-léniniste, l’OCML VOIE PROLETARIENNE (dont le journal sera POUR LE PARTI).

Si un tel résultat encourageant et prometteur a été obtenu, c’est parce que nous avons travaillé avec fermeté et honnêteté à nous unir sur l’essentiel. A savoir :
1. Sur le fond des principales questions politiques actuelles, aussi bien au niveau international que national.
2. Sur les tâches des marxistes-léninistes, c’est-à-dire sur les voies et moyens de la reconstruction d’un parti communiste en France.
3. Sur la question de l’organisation et moyens concrets de la mise en œuvre de notre orientation politique commune.

Le « projet de programme » de PLP formulé en 1976 a fourni la base et le cadre des discussions entre VP et PLP et de leur union. Sur cette base l’union s’est réalisée à un niveau supérieur puisqu’elle s’est appuyée sur les rectifications apportées au programme (et publiées par PLP) ainsi que sur l’ensemble de l’avancée politique réalisée par les deux organisations depuis. Il suffit de lire les publications de PLP et VP pour avoir une idée précise de la ligne politique de notre organisation unifiée. Pour faciliter d’ailleurs cette compréhension nous publierons la liste des principaux textes de base qui sont le commentaire détaillé de notre programme fondamental et permettent de mieux le comprendre et l’assimiler (pour les camarades qui viendraient à aborder l’étude de notre ligne et à en prendre connaissance).

Pour l’accomplissement de nos tâches, nous avons souligné que le rôle de l’élaboration théorique est déterminant dans la période actuelle. Déterminant, non pas au sens théoriciste et intellectualiste de cette thèse, mais au sens de la dialectique matérialiste : c’est- à-dire que progresser dans l’application du marxisme-léninisme à l’analyse de la situation concrète de la France est l’axe à saisir pour mener à bien la lutte pour la fusion de la théorie révolutionnaire avec le mouvement ouvrier.

La création de notre organisation unifiée est un pas en avant important dans la lutte pour la reconstruction du Parti ML en France. Elle doit nous permettre d’accomplir nos tâches avec plus d’ampleur, plus de profondeur, plus de moyens. A cette occasion nous lançons un appel aux marxistes-léninistes sincères pour qu’ils abordent avec nous la question de l’unité. Cela concerne aussi bien les militants isolés que les groupes ou cercles organisés.

Notre position sur l’unité des ML a été exposée par les deux organisations aujourd’hui fusionnées ; nous la résumons ainsi :

► 1 - En premier lieu nous fixons une nette ligne de démarcation par le programme ml ; nous traçons notre ligne politique et nos tâches et nous les mettons en œuvre avec nos propres moyens. En deuxième lieu, nous recherchons l’unité des ml sur ces bases. Autrement dit, nous ne subordonnons pas la prise en mains de nos tâches à une unité future, mais nous considérons que, dans le cours même de notre activité indépendante il faut rechercher l’unité des ml pour aller plus loin et plus vite dans l’accomplissement des tâches communistes.

► 2 - L’unité c’est la délimitation théorique, politique et organisationnelle d’avec l’opportunisme sous toutes ses formes. Cette unité doit donc porter sur les questions essentielles de programme, sur la définition des tâches de l’heure, sur les moyens organisationnels de leur mise en œuvre. Rien de moins et rien de plus.

► 3 - Les bases théoriques, politiques et organisationnelles de l’unité sont actuelles et non futures : c’est-à-dire que nous repoussons les arguments selon lesquels il faudrait que chacun ou chaque petit groupe étudie seul dans son coin, en dehors d’un travail unifié, les questions théoriques encore non complètement résolues avant de pouvoir s’unifier. Avec de tels arguments on cultive l’illusion des cercles théoricistes et intellectualistes, illusion selon laquelle de tels cercles seraient aptes à résoudre toutes les questions de théorie et de politique à fond alors que l’expérience a prouvé qu’ils n’en sont pas capables. Les enseignements du marxisme-léninisme sont immenses. Sur cette base il faut s’unir sur la ligne politique telle qu’elle est développée aujourd’hui, au niveau où elle est aujourd’hui et sur la définition des tâches qui nous restent à accomplir pour avancer plus loin et plus profond dans la solution des problèmes théoriques, politiques et organisationnels immenses dont la solution n’est encore qu’ébauchée aujourd’hui.

►4 - Nous repoussons à contrario les vibrants appels à l’unité sans principe, à l’unité qui esquive les questions fondamentales. Nous repoussons les considérations sur l’« esprit de Parti » quand elles servent à liquider la clarification des problèmes de fond. L’esprit de parti, authentique, prolétarien consiste à délimiter le prolétariat révolutionnaire des autres couches et classes sociales, à délimiter clairement le marxisme de l’opportunisme et non pas à créer un « cadre organisé » dans lequel le centralisme démocratique serait le moyen de régler les questions de fond jusque-là esquivées ; aucune invocation de l’« esprit de parti » ne peut faire coexister le marxisme et l’opportunisme.

►5 - Nous ne pouvons nous contenter de l’unité verbale, celle-ci doit être vérifiée par l’unité pratique. L’opportunisme dans le mouvement ml a disposé et dispose encore d’une base sociale petite-bourgeoise assez solide. Nous exigerons donc que l’unité politique aille jusqu’à la mise en œuvre pratique de nos tâches actuelles au sein de la classe ouvrière.

Notre unité se réalise à un moment important tant sur le plan national qu’international.

En France la situation du mouvement ouvrier montre que les luttes de plus en plus engagées par la classe ouvrière sont dévoyées par le PCF et aiguillées vers la collaboration de classe, la défense de l’« intérêt national » bourgeois, et le chauvinisme le plus grossier. La crise économique s’approfondit et les contradictions de classes s’aiguisent, rendant la position de la bourgeoisie difficile et rendant aussi de plus en plus délicat la position révisionniste du PCF : trahir en conservant son influence sur le mouvement ouvrier. Déjà, des secteurs importants, quoique minoritaires, de la classe ouvrière débordent les consignes et les mots d’ordre des révisionnistes. Tout cela confirme que la situation est caractérisée par une maturation des facteurs objectifs d’une crise révolutionnaire tandis que les facteurs subjectifs - la conscience révolutionnaire - accusent un retard important. De là l’urgence de nos tâches d’avant-garde et l’importance de notre unification pour les accomplir plus rapidement et profondément.

Sur le plan international, la tendance à la constitution de deux blocs agressifs impérialistes, se préparant activement à la guerre s’est trouvée renforcée par le passage avec armes et bagages des dirigeants révisionnistes chinois Deng - Hua aux côtés de l’impérialisme américain et européen. Loin de constituer un facteur de paix comme le prétendent les bourgeois et les opportunistes, cette position chinoise est un facteur supplémentaire de guerre. Ces préparatifs guerriers ne sauraient masquer une réalité profonde du monde contemporain : le mouvement révolutionnaire de la classe ouvrière, des peuples et nations opprimées se développe comme en témoigne la révolution iranienne qui plonge dans l’inquiétude tous les réactionnaires du monde quand ils prennent conscience qu’ils sont installés sur une poudrière. Néanmoins, généralement, la situation internationale peut se comparer à la situation intérieure pour ce qui est des facteurs subjectifs de la révolution. Les marxistes-léninistes ont encore un long chemin à parcourir pour hisser leur activité dans tous les domaines, au niveau exigé par la situation.

Cette tâche est rendue plus difficile, non seulement par le passage de la R.P. de Chine dans les rangs de la contre-révolution, mais aussi par le fait que certains marxistes-léninistes cèdent au découragement, incapables de comprendre les flux et les reflux de la révolution prolétarienne mondiale. Cette attitude vise, au fond, à rendre le marxisme-léninisme lui-même responsable des échecs subis par la révolution à un moment donné. Comme toutes les attaques contre la théorie révolutionnaire à travers l’histoire, les attaques actuelles se concentrent sur le point le plus avancé de la théorie ml sur ses développements les plus vitaux et les plus récents : les apports de Mao Tsé Toung sur la lutte des classes et la Dictature du Prolétariat. Si les marxistes-léninistes laissaient se développer une telle remise en cause des acquis révolutionnaires, nous aboutirions à une véritable liquidation de la théorie ml. Notre organisation unifiée défendra le marxisme-léninisme comme le bien le plus précieux du prolétariat international et du Mouvement Communiste (ml) International. Pour ce faire, nous nous unirons aux véritables marxistes-léninistes du monde entier.

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