Archives > La démocratie, les opportunistes et la lutte pour le socialisme

La démocratie, les opportunistes et la lutte pour le socialisme

Pour le Parti N°8AS - Mai 1977

Que ce soit au Portugal, en Espagne, en Italie, en France... dans tous les pays où se pose la question de la révolution prolétarienne, les révisionnistes et les "socialistes" en appellent à l’extension continue de la démocratie pour construire le socialisme.

Pour eux, le but à atteindre n’est rien d’au¬tre que le capitalisme avec plus de démocratie, plus de justice. Aussi de la droite à la gauche, le débat est de savoir qui sera le mieux capable d’adoucir ainsi le capitalisme. Aussi (n’est-ce pas étrange ?), de la droite à la gauche chacun ne jure que par la Démocratie : du "Défi démocratique" de Marchais jusqu’au "Démocratie française" de Giscard. Une vaste surenchère de déclarations d’intentions.

Ne peut-on pas se borner à rappeler les faits, la réalité vivante qui á déjà si souvent prouvé ce que les uns et les autres entendent par démocratie ?

Par exemple les massacres coloniaux couverts par les ministres PCF en 45-47. Mitterrand-Algérie Française ! Mollet Suez ! Par exemple la "liberté" pour des millions de prolétaires d’être exploités dans les bagnes capitalistes ! Les interdictions faites aux ouvriers de se révolter. Les scandales et la corruption. La presse et toute la vie politique aux mains du capital. Des millions de faits quotidiens que chacun connaît, et dont le moindre aujourd’hui n’est pas le chômage : la liberté pour l’ouvrier de crever quand il ne peut même plus vendre sa seule richesse : sa force de travail.

Si on ne peut se borner à toutes ces constatations, c’est qu’il faudrait leur en ajouter une autre : la survivance tenace dans la classe ouvrière elle-même des préjugés du réformisme et du démocratisme. La croyance que le capitalisme peut encore vraiment apporter de réels progrès, qu’on peut l’aménager par des réformes, que des stades intermédiaires de "démocratie avancée" sont encore possibles et souhaitables pour le prolétariat sous le capitalisme.

C’est que l’impérialisme suscite d’une part une révolte de différentes classes et couches contre la réaction déchaînée qu’il secrète. Mais aussi s’attache par mille liens la petite-bourgeoisie et l’aristocratie ouvrière qui, jouissant d’avantages mineurs que peut lui concéder l’impérialisme grâce aux bénéfices tirés de l’exploitation du monde entier, se déclarent pour le socialisme mais sans révolution, sans bouleversements qui remettraient en cause leur relative quiétude.

Et à y regarder de près, on pourra constater que le démocratisme, l’attitude qui consiste à toujours repousser la révolution au profit d’un élargissement des "droits", à subordonner sa préparation à la conquête de "libertés" supposées rendre l’affrontement inévitable plus doux, supposées permettre de rallier la majorité et de vaincre par son seul bulletin de vote, a toujours été une attitude très influente dans le mouvement ouvrier français. A cause d’elle, la lutte antifasciste débouche sur le Front Populaire démocratique de 1936 et sur le fascisme et la guerre en 39. A cause d’elle, la Résistance débouche sur la trahison du PCF de 1944 et la restauration de l’impérialisme. Aujourd’hui plus que jamais le PCF est littéralement infecté de démocratisme. Il a complètement dégénéré en parti social-démocrate, en parti bourgeois de réformes sociales, en parti bourgeois-ouvrier, obstacle essentiel à la reconquête de l’indépendance de la classe ouvrière.

Aussi, sans une lutte ferme contre le réformisme démocratique, il ne sera pas possible de reconstruire le Parti de la classe ouvrière C’est pourquoi il importe de bien comprendre l’essence du démocratisme petit-bourgeois pour lutter contre lui ; c’est ce que cet article va tenter d’expliquer.

(...)

L’article complet à télécharger au format pdf

Soutenir par un don