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6 pages spécial "Zéro licenciement"

Supplément à Pour le Parti - Novembre 1984

Il s’agit d’un numéro spécial réalisé en commun avec les organisations Combat Communiste et l’OCRIA d’Algérie, lors d’une campagne sur le thème "Travailler Tous, moins et autrement".
Nous reproduisons l’éditorial et mettons l’entièreté du numéro disponible au téléchargement.

Le journal complet à télécharger en fac-similé ci-contre.


EDITORIAL

Chaque jour, ou nom de la modernisation et des « restructurations », l’Etat et le patronat jettent des travailleurs sur le pavé. Rien que dans l’Automobile, on veut priver 50.000 ouvriers de leur emploi. Selon les chiffres de l’OCDE, on compterait officiellement 2,5 millions de chômeurs dons ce pays, sans compter tous ceux qui ne sont pas déclarés, oui n’ont pas encore travaillé, les marginaux de toutes sortes, de plus en plus nombreux.

On en arrive à un point où ceux qui nous gouvernent doivent reconnaître que la misère, eh oui, cela existe ! Pas seulement la misère de la vie quotidienne, du boulot-métro-dodo, des cités dortoirs, du travail épuisant et sans intérêt, qui n’a jamais cessé, même aux plus belles années de la « prospérité » capitaliste, mais la misère physique, celle qui oblige des ouvriers de 45 ou 50 ans, après toute une vie d’exploitation, à dormir dans la rue, comme des clochards, oui pousse des jeunes vers la soupe populaire, les force à survivre de toutes sortes de petits boulots au jour le jour, à se priver de tout, et même de manger. Et ça, dans une société marquée par le gaspillage et l’abondance, qu’on appelait, il n’y a pas si longtemps, « société de consommation »…

Alors bien sûr, les patrons, leurs hommes politiques, leurs larbins journalistes, tous ces gens qui ne manquent de rien, nous expliquent que c’est inévitable, qu’il s’agit seulement d’un mauvais moment à passer pour que l’économie « modernisée », « restructurée », retrouve sa santé, et les chômeurs un emploi.

Le problème, c’est qu’ils nous racontent ça depuis un certain temps déjà : qu’on se souvienne du « bout du tunnel est en vue » de Chirac, puis de Barre, entre 1974 et 1980... Et, en réalité, de plan anti-chômage en plan anti-chômage (nous en sommes au 6ème !), de gadget en gadget, ILS N’ONT RIEN A PROPOSER, si ce n’est d’accepter passivement notre sort pour les chômeurs, de s’inscrire dans des stages bidons rémunérés une misère pour les jeunes, et de se serrer toujours plus la ceinture pour ceux qui conservent un emploi.

C’est si vrai que Fabius lui-même vient de déclarer que ce n’est pas le rôle de l’Etat que de résoudre le problème de l’emploi ! Ce qui revient à faire plus ouvertement, plus cyniquement, ce que faisaient déjà les autres gouvernements, c’est à dire aider les patrons à licencier, les subventionner grassement, diminuer toujours les quelques droits acquis par les chômeurs.

Jamais la contradiction n’a été plus criante, plus révoltante entre les moyens matériels fabuleux de cette société et les conditions de vie faites à ceux qu’elle rejette après exploitation ! Face à cette situation, les Communistes Révolutionnaires ne sont pas résignés, et ils appellent les autres ouvriers, tous les travailleurs, les jeunes, ceux dont le système fait des « marginaux », des « nouveaux pauvres », à refuser eux aussi la résignation !

Tous les moyens existent aujourd’hui pour que chacun puisse travailler, et même travailler moins longtemps, dans de toutes autres conditions, et disposer de ce dont il a besoin. Seules les structures de ce système, les intérêts de la classe bourgeoise, qui en tire ses privilèges et sa puissance, s’opposent à ce que les richesses, les formidables progrès techniques soient synonymes de bien-être, de fraternité, d’égalité, et non de misère, de chômage, de lutte individualiste pour la survie quotidienne.

Pour cela, il n’existe qu’une solution. Aujourd’hui, lutter pied à pied contre les licenciements, pour nos solaires, nos droits, la réduction du temps de travail, le salaire aux chômeurs. Et dans ces luttes, la classe ouvrière, en renforçant son unité, sa capacité d’organisation, prépare l’instauration de son pouvoir, et la destruction de l’Etat et du système social dans lequel nous vivons.

Toutes les prétendues solutions avancées par ceux qui veulent rafistoler ce système condamné ne conduisent qu’à un peu plus de misère et d’exploitation.

C’est ce qu’entendent dire les organisations qui participent à la campagne pour « TRAVAILLER TOUS, MOINS, AUTREMENT », et éditent ce journal. Nous ne prétendons pas apporter de solutions-gadgets, mais proposer à nos camarades, à tous les travailleurs conscients de prendre leurs affaires en mains, de s’organiser. Cette solution peut paraître plus difficile que celle qui consiste seulement à « bien voter » ou à se contenter d’une journée d’action sans lendemain de temps à autre pour soutenir les « camarades-ministres", mais il n’en existe pas d’autre !

COMBAT COMMUNISTE
ORGANISATION des COMMUNISTES REVOLUTIONNAIRES INTERNATIONALISTES D’ALGERIE
VOIE PROLETARIENNE

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