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Ce que disait notre enquête

Partisan Magazine N°13 - Mai 2019

Nous avions fait une enquête ouvrière en 2010. Pas une simple enquête sociologique, une enquête maoïste, c’est à dire une enquête politique, qui dégage plus que des des résultats statistiques, des leçons politiques. Nous donnons la partie qui parle du « temps libre ».

La question était :
Ton temps « libre » tu le passe à quoi ? Qu’est-ce que tu voudrais en faire et que tu ne veux pas ? Pourquoi ? (fatigue, aliénation, loisirs, partage des tâches ménagères, prise en charge des enfants, réunions militantes…)

La dominante principale, c’est la fatigue, et le besoin de repos. Le sport est souvent pratiqué et souvent cité comme un moyen de décompression, de s’oxygéner le cerveau après le stress de la semaine.
C’est souvent le manque de temps libre qui est évoqué. Entre la famille, les tâches ménagères, les démarches diverses, la paperasse, le temps file trop vite. Faire ce que l’on veut mais il faut du temps ! Une partie du temps libre n’est donc pas du temps libre en fait. Du coup, plusieurs camarades s’interrogent si c’est vraiment du temps « libre », ou du temps de récupération ??? Un camarade résume : « le temps libre n’existe pas sous le capitalisme ».

Pourtant le temps libre est largement vu comme une compensation de la semaine, un espace de liberté que l’on peut encore contrôler.
La lecture, le temps libre, la formation, le suivi de l’actualité (sur internet par exemple) sont souvent cités, bien sûr reflet des personnes enquêtées qui s’intéressent au monde et qui savent que c’est la seule voie de libération.

Les relations sociales sont importantes, en particulier avec les amis, dans les foyers, les quartiers ou plus largement. Les enquêtés ne sont pas tout seuls dans leur trou…
D’ailleurs une grande partie des enquêté.es passent une part de leur temps libre à militer, dans des collectifs, associations, syndicats, etc. C’est exigeant de vouloir changer le monde, mais il n’y a pas d’autres moyens que de donner de son temps… Quelque part, c’est parce que nous avons enquêté des camarades qui sont déjà actifs.ves.

Beaucoup aimeraient voyager, voir d’autres pays, d’autres cultures, il y a une curiosité, une ouverture au monde, mais ils ne peuvent pas, faute de moyens financiers. Cette question des moyens revient aussi souvent, par rapport à toutes les activités.
Les camarades immigrés enquêtés (ils sont africains, surtout des maliens) sont fortement impliqués dans la vie associative d’associations de villages.

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