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Nous sommes tou.te.s des écoterroristes !
Bulletin Partisan N°38 - Décembre 2022
A Sainte Soline fin octobre, l’Etat bourgeois et capitaliste n’a pas fait dans la dentelle. Interdiction de la manifestation contre la construction d’une méga-bassine, 1500 gendarmes déployés sur place, des dizaines de blessés parmi les manifestants, des violences justifiées par Darmanin pour lequel « Il y a eu un certain nombre d’actes qui s’apparentent à de l’éco-terrorisme ».
Derrière les écrans de fumée du greenwashing et de l’écologie « responsable » mais avant tout soumise aux contraintes économiques, il y a la réalité des ravages causés par le capitalisme et de la répression des luttes qu’il suscite. A Bure dans la Meuse, ce sont les militants opposés à l’enfouissement des déchets nucléaires qui en font les frais, poursuivis pour association de malfaiteurs et qui risquent de la prison ferme. En Guadeloupe et Martinique, procès en cascade et condamnations des militants anti-chlordécone, ce pesticide toxique et cancérogène utilisé dans les plantations de bananes jusqu’en 1993 et responsable de l’empoisonnement de plus de 90% de la population. Les ouvriers agricoles, premières victimes, sont aujourd’hui abandonnés dans la misère, alors que les plaintes contre les empoisonneurs, békés et Etat, risquent d’être classées pour non lieu !
Le terroriste, c’est lui, le capitalisme qui tue, mutile, saccage nos vies et la planète. Les désastres qu’il provoquent sont quotidiens mais certaines catastrophes industrielles marquent les mémoires plus que d’autres. A Bhopal (Inde) en 1984, une fuite de gaz toxiques dans une usine de pesticide tue près de 25 000 personnes, la plupart parmi les habitants du bidonville tout proche. A Tchernobyl (Ukraine) en 1986, l’explosion du réacteur n°4 de la centrale nucléaire fait plusieurs milliers de morts et provoque l’exode de plus de 200 000 personnes. Après AZF à Toulouse en 2001, mêmes causes mais effets décuplés à Beyrouth (Liban) en 2020 avec l’explosion d’un stock de 2750 tonnes de nitrate d’ammonium, un composé extrêmement dangereux utilisé comme engrais bon marché ; des dizaines de morts, des milliers de blessés et de sans-abris, la population traumatisée dans une ville à moitié détruite.
Le capitalisme porte en lui la destruction de l’humanité et de la planète, il ne peut en être autrement. La priorité pour tout capitaliste c’est d’accroitre son capital en accumulant le profit réalisé à chaque cycle de production, qu’il s’agisse de production de voitures, de jouets ou de soins médicaux. La concurrence qu’ils se font les uns les autres les entrainent dans une lutte sans merci à produire toujours plus, de plus en plus vite et au moindre coût. Il s’ensuit une surexploitation des ressources naturelles, des pollutions à grandes échelles et des dérèglements multiples. Mais c’est aussi notre usure au travail, les atteintes à notre santé, les accidents parfois mortels parce que pour un capitaliste notre sécurité c’est avant tout un coût qui ampute son profit.
Pour protéger l’humanité et la planète, c’est au capitalisme qu’il faut s’attaquer. Le capitalisme c’est la catastrophe ! Alors il faut s’organiser, faire de la politique et faire grandir la conscience qu’il n’y a qu’une issue, le renversement de ce système destructeur !