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Carrières hachées, non à une pension de misère !

Bulletin Partisan N°39 - février 2023

Pour les capitalistes bourgeois, la retraite répond à une double nécessité. Il s’agit à la fois de se débarrasser de la grande masse des travailleurs détruits physiquement et intellectuellement par l’exploitation, et devenus insuffisamment efficaces, performants et compétitifs dans la guerre économique et la course aux profits. Et aussi de la nécessité de les prendre en charge socialement et collectivement une fois mis au rebus, pour pouvoir exploiter à leur tour des prolétaires plus jeunes ainsi libérés du poids et du devenir de leurs anciens.
Toutes les réformes successives des retraites concourent à cela, user les prolétaires jusqu’à l’os, jusqu’à en tuer à la tâche, et optimiser le coût de leur prise en charge lorsqu’ils ne sont plus utiles à l’exploitation en réduisant sans cesse leurs moyens matériels de subsistance.

Un des leviers utilisés par les capitalistes bourgeois pour rogner sur les pensions, c’est l’exigence d’une durée de cotisation minimale, les calculs en trimestres et annuités et la notion de carrière complète. Mais alors qu’aujourd’hui 40% des salariés ne parviennent déjà pas à avoir une carrière complète, qui demain pourra échapper aux décotes et à une pension de misère ? Certainement pas parmi les nouvelles générations avec une précarité qui a doublé en 40 ans et concerne désormais plus de 15% des salariés, principalement des prolétaires peu diplômés et des jeunes, plus d’1 sur 2 chez les moins de 25 ans ? Certainement pas les Sans-Papiers non plus qui, lorsqu’ils sont déclarés, cotisent pour une retraite dont ils ne verront jamais la couleur !

Les femmes sont particulièrement exposées. Elles ont plus de difficultés que les hommes à entrer sur le marché du travail et subissent plus fréquemment qu’eux les interruptions de carrière (congé maternité et congé parental) et le travail à temps partiel (subi par 28% des femmes actives contre 8% des hommes actifs). Cumulé à un salaire inférieur de 22% à celui des hommes, à un déficit de promotion et à des emplois sur des postes subalternes, les carrières hachées imposées très majoritairement aux femmes pour supporter les charges de famille les conduisent à perçoivent des pensions de droit direct inférieures de 40 % à celles des hommes, et encore 28% en tenant compte de la pension de réversion, ainsi qu’à liquider leurs droits à la retraite en moyenne 7 mois après les hommes à 62 ans et 7 mois pour limiter l’impact des décotes.

Allonger la durée de cotisation à 43 ans comme s’y prépare Macron/Borne ne fera qu’empirer la situation des prolétaires en les plongeant un peu plus dans la misère la retraite venue. Même les députés sont maintenant obligés d’en convenir...
Nous ce qu’on veut c’est préserver notre santé face à l’exploitation capitaliste et continuer à pouvoir subvenir à nos besoins lorsqu’on ne lui sera plus utile. Ce sont nos intérêts de prolétaires et c’est par nos luttes déterminées qu’on les imposera aux capitalistes bourgeois !

Retraite à 55 ans sans aucune condition de trimestre, et 50 ans pour les travaux pénibles !

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