Militer > Quelle place pour les anciens dans la société ?

Quelle place pour les anciens dans la société ?

Bulletin Partisan N°39 - février 2023

Dans ce système barbare où nous vivons, les vieux travailleurs et travailleuses ne servent plus à rien. Citrons pressés jusqu’à l’os, elles et ils sont jetés à la poubelle de la retraite, en attendant la mort. Plus d’utilité sociale, isolés et souvent seuls, ils sont le symbole d’une société d’exploitation, où la seule valeur d’usage des êtres humains est la force de travail, « la ressource humaine » comme on dit aujourd’hui.
Ils tentent de se rendre utile avec les petits-enfants, quand ils sont à proximité, quand ils le peuvent ils aident les enfants au chômage ou dans la difficulté.
Mais leur place n’est plus là, en fait. Ce sont des fantômes dont on n’attend que la disparition – ce qui explique le mépris avec lequel les retraités, présents ou futurs, sont traités.

A l’heure où tout le monde parle de retraite, il serait bon qu’on s’interroge sur la place que pourraient avoir les anciens dans une société juste et égalitaire. Et les révolutions russes et chinoises ont montré un autre chemin que la mise à la poubelle une fois le citron pressé.
Dans la Russie de 1928, l’âge de départ à la retraite était différencié selon la pénibilité, dès 50 ans pour les mineurs, les métallos, les chimistes. Dans la Chine de la Révolution Culturelle, les anciens bénéficiaient d’une pré-retraite anticipée à la ville ou à la campagne, à temps partiel décroissant selon l’âge, avec des fonctions de formateur professionnel, de transmission de l’expérience, d’éducation politique, selon leurs capacités physiques et intellectuelles. Ainsi, les anciens restaient « utiles », pour eux et pour la société, selon le mot d’ordre de la future société communiste « A chacun selon ses besoins, de chacun selon ses capacités » !

Aujourd’hui, dans la société capitaliste, la seule manière de continuer à être utiles, c’est le militantisme, associatif et surtout politique. Certes la plupart des seniors ne peuvent plus galoper face à une charge de CRS, occuper une usine ou une ZAD, ou même parfois simplement manifester, mais ils peuvent être là, assurer des gardes collectives d’enfants pendant les manifestations (ça se fait), former les jeunes, assurer la tâche de la transmission collective de l’expérience. Beaucoup de jeunes ne connaissent pas véritablement Mai 68, la révolution portugaise, le coup d’Etat au Chili, les printemps arabes, la réalité des révolutions socialistes en Russie et en Chine derrière le rouleau compresseur de la propagande bourgeoise. Aux anciens de transmettre, de former, d’éduquer !

La retraite, ce n’est pas que la télé, la pétanque et le jardinage, c’est la vie sociale, collective et militante. En attendant de pouvoir remodeler de fond en comble la société, le système de production et donc la place de chacun.e dans la société collective !

Soutenir par un don