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Déclaration du Parti Communiste de Grèce (ml) sur l’explosion de colère des masses en France
Appel à des rassemblements de solidarité
Un message de solidarité que nous avons reçu des camarades du KKE(ml) de Grèce.
Original en grec ici : https://www.kkeml.gr/gia-tin-ekriksi-mazikis-orgis-sti-gallia-kalesma-se-sygkentroseis-allileggyis/
L’explosion de colère massive dans les rues des villes françaises - en particulier de la part des jeunes issus de l’immigration, dont la grande majorité vit en marge du chômage, de la pauvreté et de l’exclusion sociale - à la suite du nouveau meurtre d’un jeune homme par la police, est parfaitement justifiée et attendue.
La violence policière, les interdictions légales et l’état d’urgence qui survit officieusement depuis longtemps après la fin de la pandémie en France (et pas seulement en France) sont la fortification préventive d’un régime social qui sait bien que le peuple est prêt à éclater à cause de la repression. Le résultat de cette politique de renforcement de la répression par l’état, mise en œuvre depuis des années par tous les gouvernements français (de droite et prétendument socialistes), a été l’assassinat de Nael, 17 ans, par un policier à Nanterre. L’assassinat de sang-froid de ce jeune homme est en fait une conséquence de ces politiques visant à traiter le peuple et les jeunes comme des ennemis, et non un acte isolé commis par un policier. Après tout, depuis 2005, la police française a été responsable de nombreux meurtres similaires de jeunes dans les rues.
Le meurtre du jeune homme d’origine algérienne ne s’inscrit pas seulement dans le cadre d’un ciblage politique systématique des jeunes marginaux dans les banlieues habitées par des immigrés et des descendants d’immigrés. La soi-disant "politique du colonialisme interne" de la bourgeoisie française et du son État, et le racisme policier sont des réalités, mais ils ne sont pas la seule explication des meurtres d’État dans les rues. La main de fer sanglante de l’État français peut parfois se livrer à des distinctions petites, mais elle est toujours prête à frapper sans hésitation toute résistance sociale, toute contestation et toute lutte. La manière dont il a traité les revendications des travailleurs, le mouvement des gilets jaunes et récemment les grèves contre la loi retraites en est la preuve. L’ennemi de la bourgeoisie française et de son État, ce sont les travailleurs, les chômeurs, les pauvres, les exclus de la classe moyenne, les immigrés et les peuples des colonies, sans distinction d’origine, de couleur, de langue et de religion !
Le cycle des réactions de colère, même s’il se referme sous le poids d’une répression violente, laissant les rues en ruines, des milliers d’arrestations, des cris de la droite et de l’extrême droite françaises pour plus de violence d’Etat et de politiques anti-immigration, ne sera pas la "fin". La colère et la haine continueront à se développer dans les quartiers populaires.
Une fois de plus, comme dans toutes les luttes sociales contemporaines qui éclatent, ce qui manque de manière flagrante, c’est la présence et la direction d’une véritable gauche révolutionnaire, étroitement liée aux insurgés. Celle-ci peut transformer la colère spontanée en lit d’un mouvement conscient pour le renversement du capitalisme et la création d’une nouvelle société socialiste d’égalité et de justice.
Cette prise de conscience rend au moins deux choses nécessaires : l’expression la plus forte possible de notre solidarité avec les jeunes qui se révoltent avec colère et l’intensification de nos efforts pour apporter visiblement à la société des exclus une proposition convaincante qui transforme la haine en une vision et un effort de masse conscient pour le changement social.
Le PCG(m-l) appelle le peuple et la jeunesse de notre pays à manifester massivement leur solidarité avec la jeunesse et le peuple français et à soutenir massivement les appels militants du lundi 3/7 à Athènes (19h00 à l’Ambassade de France), à Thessalonique (19h00 au Consulat de France) et à Patras (19h00 à Platia Georgiou).