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4 pages Spécial Sidérurgie
Supplément à Pour le Parti N°14 - 19 mars 1979
SIDERURGIE : AMENAGER LE CAPITALISME OU LUTTER POUR L’ABATTRE ?
Nos camarades sidérurgistes ne manquent pas de détermination, tout le monde le voit aussi bien à Longwy qu’à Denain. La classe ouvrière dans son ensemble ne manque pas de volonté de s’opposer aux plans du gouvernement bourgeois. En témoignent toutes les luttes et les manifestations de ces dernières semaines dans le Nord, l’Est, la Loire, à RVI (Berliet-Saviem).
Mais alors que manque-t-il pour que ces mouvements divers et ces luttes dispersées se réunissent en un seul torrent puissant ? Il y manque un objectif révolutionnaire clair et précis. Et il manque à la tête de ces mouvements, une organisation et des dirigeants déterminés à conduire le mouvement jusqu’au but.
Mais les dirigeants du PCF, de la CGT, du PS, de la CFDT, que font-ils ? Regardez donc ce qu’ils font :
Ils coupent le mouvement en tranches : aujourd’hui on lutte à USINOR, demain dans la Loire, après-demain à RVI, puis le Nord, etc. Après nous avoir promenés pendant des années de "journée nationale d’action" en "grève générale de 24 heures", aujourd’hui ils font des efforts inouïs pour éviter que la lutte revendicative débouche sur un mouvement national. Un tel mouvement en effet poserait des problèmes politiques : où va-t-on ? Pour quoi faire ? Ils ont une peur panique des "débordements" révolutionnaires. S’ils lancent un jour une "journée nationale", ce sera quand la situation sera devenue calme, quand ils seront sûrs de pouvoir encadrer un défilé-promenade sans "éléments incontrôlés".
Regardez donc la MARCHE SUR PARIS. Une querelle de chiffonniers a opposé les dirigeants réformistes de la CFDT aux dirigeants révisionnistes de la CGT. Côté CFDT, une position de division ouverte : les dirigeants réformistes osent prétendre que l’élargissement du mouvement porterait préjudice aux sidérurgistes. Côté CGT, une apparence d’élargissement : mais au lieu de mobiliser sur les objectifs communs à toute la classe ouvrière, ils mobilisent sur un simple soutien aux sidérurgistes, sur des objectifs chauvins et nationalistes qui n’ont rien à voir avec les intérêts ouvriers.
Ne pas faire ou faire à moitié tout en trahissant, c’est bien la même chose.
Beaucoup d’entre nous, beaucoup de militants au sein des syndicats, sont tout à fait conscients que cette tactique et ces formes de lutte portent un préjudice énorme aux intérêts de la classe ouvrière et font le jeu de la bourgeoisie. Mais voilà, il faut aller plus loin :
On n’utilise une tactique ou telle ou telle forme de lutte qu’en fonction des objectifs qu’on se fixe.
Si les méthodes de lutte mises en avant aujourd’hui par les dirigeants des syndicats ne sont pas bonnes, c’est parce que les objectifs politiques qu’ils fixent au mouvement ouvrier n’ont rien à voir avec les objectifs révolutionnaires de la classe ouvrière.
Morceler les grèves, cela correspond aujourd’hui aux intérêts de la bourgeoisie car cela divise la classe ouvrière.
Les mots d’ordre "Pour une solution industrielle à la crise sidérurgique", "Défense de l’économie nationale", etc. correspondent à la défense des intérêts bourgeois :
Sauver une entreprise capitaliste ? Il n’y a pas de secret pour y arriver : exploiter au maximum les ouvriers en utilisant les derniers développements de la technique, jeter à la rue ceux qui seront en trop.
Produisons français ? Et aussi bien qu’en Allemagne ? Il n’y a pas de secret pour y arriver : 80 000 emplois supprimés en 15 ans dans la sidérurgie allemande, 9 h de travail pour une tonne d’acier, contre 11 h en France. Et expulsion massive des immigrés afin d’exporter le chômage.
Ces mots d’ordre ne sont pas du tout des mots d’ordre ouvriers. Ce sont des mots d’ordre capitalistes.
Si les luttes sont aujourd’hui dirigées vers des formes inefficaces, c’est parce que l’objectif fixé par les dirigeants est lui-même une voie de garage pour la classe ouvrière, et une voie de sauvetage de la bourgeoisie capitaliste en crise.
C’est une voie qui oppose l’ouvrier français à l’ouvrier allemand, l’ouvrier français à l’ouvrier immigré : ils veulent nous faire battre entre exploités pour que les exploiteurs continuent à tirer les ficelles !
CAMARADES, MALGRE CETTE TRAHISON, LA VOLONTE DE COMBAT DE LA CLASSE OUVRIERE GRANDIT.
DANS LES ATELIERS, DANS NOS SYNDICATS, COMBATTONS LA POLITIQUE REFORMISTE !
FAISONS DU 23 MARS UNE JOURNEE NATIONALE DE MOBILISATION REVOLUTIONNAIRE !
Le tract 4 pages en fac-similé intégral d’époque, en téléchargeant le pdf ci-contre.



