Classe ouvrière

L’analyse des classes n’est pas la simple connaissance statistique, elle vise à situer l’attitude des différentes classes et couches vis-à-vis de la révolution socialiste.
 Elle étudie le mouvement des classes, leurs contradictions, non seulement du point de vue du passé et du présent mais de leur avenir.
 Ce mouvement des classes est déterminé par les conditions économiques de leur existence, par leur situation objective dans les rapports de production : rapports aux moyens de production, rôle dans l’organisation sociale du travail et, en conséquence, forme et importance du revenu et des richesses sociales.
 Mais cette détermination de la position de classe par l’être de classe n’a rien de mécanique. Y entrent d’autres facteurs, idéologiques et politiques. Ainsi, sous l’impérialisme, une fraction de la classe ouvrière, l’aristocratie ouvrière, se détache des intérêts de la classe ouvrière, pour rejoindre ceux de la bourgeoisie.

 Un ensemble de couches peut constituer objectivement une classe, du fait de leurs conditions économiques particulières ; les marxistes parlent de classe « en soi ». Mais cet ensemble peut ne pas « exister » comme classe, car les classes « n’existent » que dans la lutte des classes, que si elles agissent en tant que classes avec un point de vue historique propre ; en tant « que classe pour soi », disent les marxistes.

LES PLACES DANS LA PRODUCTION

 La production de marchandises n’est vraiment achevée que lorsque ces marchandises peuvent être présentées à l’acheteur. Marx considère le transport des marchandises comme un stade de production des marchandises (Capital, tome 6). Les exploités (du secteur des transports et du commerce) qui manutentionnent, stockent, conditionnent et transportent les marchandises produites jusqu’au point de vente font partie de la classe ouvrière.
 Mais, l’acte de vente lui-même, qui permet de réaliser la plus-value produite en amont, n’est pas productif. S’ils sont bien prolétaires, les caissières et vendeurs ne font donc pas partie de la classe ouvrière, tout comme les employés du secteur de la circulation du capital.
 Cependant, en fonction de conditions de travail et d’exploitation identiques à celle des ouvriers de l’industrie, certaines catégories d’employés peuvent avoir une position de classe plus révolutionnaire que des catégories d’ouvriers placés dans des conditions supérieures à la masse ouvrière.