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Réponse de l’OCML Voie Prolétarienne au texte de critique du PCMLM

Circule sur le Net un texte de critiques des positions de l’OCML VP, émanant du PCMLM, parti dont nous n’avions pas connaissance autrement que par le Net.
Toutefois, il nous a paru utile d’y répondre, par écrit. Nous nous en tiendrons à cette réponse dans les échanges sur le Net. Nous proposons au PCMLM, s’il souhaite poursuivre le débat, que cela se face dans une rencontre, qui permettra un échange sur nos positions générales comme sur nos expériences. Si cette rencontre a lieu, nous en ferons un compte rendu sur notre site.
Salutations communistes

Cette critique comporte 5 parties : l’attitude par rapport au travail dans les syndicats, sur la tactique en période électorale, nos rapports avec le MLPD, Staline, le débat sur la tactique militaire.

 

La partie réponse de VP est en italique et en gras.

 

OCML-VP : des thèses syndicalistes révolutionnaires en contradiction absolue avec le maoïsme.

 

Aujourd’hui, alors que Besancenot annonce dans un quotidien bourgeois populiste comme "Le Parisien" la disparition dans un futur proche de sa propre organisation, nous avons besoin de clarté sur certains points.
Et notamment sur le fait que "sans théorie, pas de mouvement révolutionnaire", ce qui signifie que les maoïstes n’accordent aucune valeur révolutionnaire à la formation d’un parti "de l’extrême-gauche" rassemblant des adhérents "anticapitalistes".
Voilà pourquoi nous voulons présenter brièvement ici les différences très concrètes existant entre le maoïsme et l’Organisation Communiste Marxiste-Léniniste Voie Prolétarienne (OCML-VP), qui publie le journal Partisan. Elle est parfois, à tort, qualifiée de "maoïste", ce qui cause un grand tort aux maoïstes et de plus ne correspond absolument pas à l’idéologie de l’OCML-VP. Voyons ici pourquoi.

 

a)"Accumulation de force" et syndicalisme révolutionnaire

 

Pour l’OCML-VP l’activité syndicale est un grand principe ; selon cette organisation : "Les révolutionnaires doivent donc montrer que les sections syndicales doivent au contraire être des outils de lutte de classe, d’organisation indépendante des travailleurs, de construction d’un rapport de forces favorable aux travailleurs.
Ensuite les révolutionnaires ont pour tâche de montrer que le syndicalisme n’est pas suffisant, qu’on ne peut se limiter aux luttes de boîte, qu’il faut aussi s’intéresser à toutes les luttes sociales qui traversent la société, et que l’organisation politique est nécessaire".
Pour l’OCML-VP, il faut a) faire adhérer les travailleurs au syndicat sur le principe des luttes futures à mener, b) partant de là, élargir la prise de positions du syndicat ; c) amener les travailleurs au niveau de l’OCML-VP.
Cette conception repose sur une conception économique de la lutte, et aussi purement et simplement sur le fait qu’un travail est plus ou moins possible dans tel ou tel syndicat, vu qui plus est que les syndicats ont une marge de manœuvre par rapport aux fédérations. Pour les maoïstes, une telle position revient à du fétichisme du travail local effectué, ce n’est en rien du bolchevisme. Où est l’agitation ? Où est la propagande ? Où est le programme communiste ?
Pour parer à cette critique inévitable et tenter de la disqualifier comme "gauchiste", l’OCML-VP propage alors l’idée comme quoi il y aura "un jour", lorsque la combativité grandira, une "recomposition syndicale".
Voilà pourquoi le blog "Où va la CGT ?" répertorie les initiatives allant dans un sens combatif. Il s’agit d’une sorte de grand mécano où tout s’emboîte : le militant fait un travail syndical, le syndicat se "gauchise" sur les positions de société et certains membres rejoignent l’organisation, lors des mouvements de masse le syndicat acquière une position forte et permet une réorganisation syndicale générale en prenant comme modèle le travail fait jusqu’ici.

 

Pour répondre et préciser globalement nos positions sur la question du travail dans les syndicats. Pour nous le syndicat est une organisation de masse, dont l’ambition est de regrouper tous les exploités, autour de la défense de leurs intérêts immédiats et historiques tels qu’ils se définissent dans une période donnée selon le niveau de conscience et d’organisation de la classe ouvrière. Il ne se distingue pas du parti politique par les questions traitées et prises en compte dans les luttes, mais par l’ampleur et la profondeur avec lesquelles il les abordent, et le degrés d’unité établi entre ses membres. Le syndicat éduque et organise et trace la voie de la libération de l’exploitation pour les larges masses, en tenant compte de leurs contradictions. Le parti communiste éduque et organise et trace la voie du communisme pour l’avant garde sur un programme de transformation révolutionnaire de la société.
Dans les syndicats la priorité du travail des militants de VP est un travail communiste, un travail de politisation et d’organisation des ouvriers ou des travailleurs les plus avancés. Un travail de construction du parti. La construction du syndicalisme de classe est un des instruments de ce travail, il n’est jamais un but en soi.
C’est précisément parce que le mot d’ordre de la destruction des syndicats équivaut à une rupture avec les masses, à un isolement des ouvriers révolutionnaires, à un rétrécissement du mouvement jusqu’à une simple activité de secte, que l’Internationale Syndicale Rouge répand ce mot d’ordre : « Soyez avec les masses ! Pénétrez au sein des syndicats ! C’est la seule voie de la victoire ! ».
« La stratégie, c’est-à-dire la politique de classe, c’est l’art de manœuvrer ; ce n’est pas un but en soi, c’est un moyen, une ressource, une méthode et une forme pour atteindre un but déterminé. La stratégie se détermine donc par les problèmes posés. Voilà pourquoi les mêmes méthodes de lutte peuvent être révolutionnaires ou réformistes, selon les moyens de réaliser ces formes de lutte et d’action, selon les problèmes posés devant la classe ouvrière ». Losovsky (1921) sur le blog « Où va la CGT ? ».
Pour une connaissance plus complète de nos positions, vous trouverez sur notre site la brochure « Manifeste pour un syndicalisme de Classe ». Au delà des critiques que nous fait le PCMLM n’apparaît pas quelle est sa propre position tactique quant au travail de masse (dans ou hors des syndicats). Une saine polémique exige que l’on expose ses propres positions en toute clarté, ou les positions que l’on juge justes.

 

Il va de soi qu’il s’agit d’un plan de travail totalement opposé aux enseignements de Lénine. Le Parti est censé prendre les initiatives politiques, et là il n’y a rien de tout cela : ce n’est rien d’autre que de l’accumulation de forces de type trotskyste.

 

Nous sommes une organisation marxiste léniniste, et nous pensons qu’il n’y a pas de parti communiste digne de ce nom en France. Le parti de Lénine travaillait au sein de la classe ouvrière. Nous n’y rencontrons pas beaucoup de prétendant au marxisme léninisme. Nous voulons construire un parti d’avant garde qui marche sur ces deux jambes : théorie et pratique et pas accumuler des forces.

 

La base organisationnelle de l’OCML-VP est d’ailleurs totalement antiidéologique, exactement comme celle des trotskystes qui misent dessus pour "recruter" de manière "indirecte" : il faut "s’implanter dans les entreprises et les quartiers ouvriers et populaires", il faut "défendre les droits et les acquis de la classe ouvrière, et les élargir", il faut lutter "contre le réformisme ancien ou nouveau pour l’unité des travailleurs exploités, avec ou sans travail", avec comme axes de travail la réduction du temps de travail (32, 30 heures...), la lutte contre l’intérim et l’intermittence, la retraite à 55 ans à taux plein, etc. (Thèses du Congrès d’avril 2004).

 

La pratique de piocher une partie d’un texte pour en faire une généralité est malhonnête, car comme le disait Lénine, il est faux de chercher à prendre l’opportunisme au piège d’une formule. Les citations sont du Manifeste de VP :’De la résistance à la contre offensive’. Mais il manque l’introduction du Manifeste : « La seule façon de rompre est de construire une nouvelle politique pour la classe ouvrière, une politique indépendante. Une politique, défendue par des franges croissantes de la classe, aboutissant à reconstruire des syndicats et associations réellement nos intérêts de travailleurs. Mais cette reconstruction n’est possible qu’autour d’une orientation politique claire qui unifia les militants jusqu’à la création d’un nouveau parti, un parti révolutionnaire, un parti réellement communiste. » Seriez vous en désaccord avec cela ?
Et dans notre Plate-Forme politique (cahier 4) « dans la période actuelle, l’heure n’est pas à rallier les larges masses à la perspective de la révolution, mais à construire le parti nécessaire à cet objectif. Cela implique de regrouper l’avant garde ouvrière et militante. »

 

Il n’y ainsi aucune prise en compte de la crise capitaliste, de l’inéluctabilité de la tendance à la guerre et de la mise sous pression toujours accélérée des masses populaires, sans même parler du fascisme ; il s’agit de fait d’un plan totalement idéaliste.

 

b)Légalisme et électoralisme

 

L’OCML-VP a, en tant qu’organisation, appelé à voter pour Mitterrand aux élections présidentielles de 1981. De la même manière, l’OCML-VP a systématiquement appelé à voter "Lutte Ouvrière" aux élections.
Peut-on être maoïste et avoir voté Mitterrand en 1981 ? Peut-on être maoïste et systématiquement appeler à voter pour les trotskystes de "Lutte Ouvrière" ? La réponse est non : on ne le peut pas, car le maoïsme enseigne qu’il faut savoir compter sur ses propres forces ; de la même manière, on ne peut pas prétendre être l’avant-garde ou vouloir contribuer à sa construction et de l’autre côté faire du suivisme en soutenant la social-démocratie et le trotskysme, ennemis jurés de la classe ouvrière.

 

Il faudrait que le PCMLM, relise Lénine et la tactique. On pourra rappeler les Bolcheviks soutenant les grèves en 1905, derrière le prêtre Gapone, qu’ils savaient être un agent de la police du Tsar. Les Bolcheviks n’étaient ils pas l’avant garde, ou alors pensez vous avec les ultras gauche qu’ils étaient de simples opportuniste ?
Pour nous, la qualité de « maoïste » ne se décrète pas sur le participation ou non aux élections ; mais dans la ligne générale et dans les positions théoriques, entre autre dans l’appropriation et dans le développement des acquis de la révolution culturelle : critique des forces productives, de conception de la transition en rupture avec les conceptions dominantes dans la III ème IC…
S’agissant des tactiques de luttes dans les pays capitalistes, le PCMLM trouverait Mao bien peu maoïste, car celui-ci a écrit à propos de « Problèmes de la guerre et de la stratégie » en 1938, que « eu égard (aux particularités de ce pays), éduquer les ouvriers en accumulant des forces au moyen d’une lutte légale et de longue durée et se préparer ainsi à renverser finalement le capitalisme, sont les tâches du parti dans les pays capitalistes. Là, il s’agit de soutenir une longue lutte légale et de se servir de la tribune parlementaire, de recourir aux grèves économiques et politiques, d’organiser des syndicats et d’éduquer les ouvriers. »

 

Le problème tient à ce que l’OCML-VP est en quête perpétuelle de "légitimité", ce qui passe par les élections, même si elle appelle à ne pas considérer celles-ci positivement.

 

Nous constatons qu’il y a beaucoup d’illusions dans les organisations d’extrême gauche, dans les syndicats et, dans les masses, sur les élections de même que sur le rôle de l’Etat. Nous devons sans cesse les dénoncer.

 

Voilà pourquoi en février 1993 on pouvait lire dans le journal Partisan : "Dans tous les cas, nous les [=les gens] invitons à participer aux réunions électorales, plus particulièrement du PCF, de l’extrême-gauche et des écolos". L’OCML-VP n’a naturellement pas cette "position" par bonté d’âme, elle le fait simplement pour faire avancer la "politisation" ; néanmoins, c’est une position ridicule, qui montre à quel point l’OCML-VP ne croit pas en sa propre idéologie.

 

Justement, cela prouve que VP n’a pas peur et n’est pas un groupe idéologiste coupé des masses. Oui, il faut aller dans les réunions électorales d’autres groupes, si elles y drainent du monde (ce qui est rarement le cas) mais ne pas y aller seul(e), y aller avec des camarades pour qu’ils ou elles fassent l’expérience des positions réformistes que nous critiquons. Exposer nos contradictions. Se retrouver ensuite entre camarades pour en faire le bilan. En quoi est ce ridicule ?

 

Pour comprendre ce choix stratégique, il faut voir que depuis de nombreuses années, l’OCML-VP érige le MLPD [Parti marxiste- léniniste d’Allemagne] en modèle. Il s’agit d’une organisation des années 1970 passée du marxisme-léninisme à la "pensée prolétarienne" et s’étant maintenue comme l’une des principales organisations d’extrême-gauche en Allemagne, malgré son profond isolement.
La ligne du MLPD est en fait de faire cavalier seul pour les élections en apparaissant comme le seul véritable représentant des travailleurs ; le MLPD dispose en effet d’un pactole de plusieurs millions d’euros, de locaux en durs, de diverses entreprises, etc., tout ce patrimoine étant construit à partir des acquis des années 1960-1970.
Ses campagnes mettent les dirigeants en avant, avec leurs propres sites internets, leurs biographies, etc. ; le site de l’organisation propose même la météo et des conseils pour le programme télé, etc. Le public visé est l’aristocratie ouvrière qui aime le légalisme et les bonnes autoroutes allemandes où on peut rouler en Mercedes sans limitation de vitesse ; le MLPD est depuis trente années le modèle absolument opposé de toute l’extrême-gauche des maisons occupées, des "blacks blocks", de l’affrontement avec les institutions, etc.
Le MLPD est en fait à l’Allemagne ce qu’est "Lutte Ouvrière" à la France, ou le "PTB" à la Belgique. Le MLPD est donc le véritable modèle de VP, c’est une ligne véritable ; dans sa salutation du 3 septembre 2004, l’OCML-VP affirme que "le mouvement de lutte des travailleurs et ouvriers allemands contre le plan Hartz IV est exemplaire. C’est un encouragement pour la lutte de tous les travailleurs en Europe et particulièrement en France." Partisan de l’été 2005 affirme : "Allemagne, la crise politique ouverte du gouvernement : une chance pour les marxistes-léninistes !" Il va de soi que c’est de la politique-fiction : personne en France ne sait vraiment ce qui s’est passé et se passe en Allemagne ; qui plus est ce mouvement "exemplaire" a été purement syndical et n’a en rien triomphé. Mais le MLPD ayant jeté toutes ses forces dans la bataille et selon sa logique associant luttes syndicales et élections, l’OCML-VP prend le modèle au pied de la lettre.

 

VP a des échanges et des contactes avec la MLPD depuis longtemps. Nous participons à la conférence internationale des partis marxistes léninistes. Mais VP n’a pas de modèle, et cherche dans ces échanges et confrontations à enrichir sa pratique et sa ligne. VP a des désaccords aussi avec le MLPD sur lesquels il débat avec ce parti. Mais ici n’est pas le lieu pour les exposer. Nous avons aussi des échanges politiques avec des organisations qui ne sont pas dans cette conférence. Nous avons eu et nous en avons, avec des organisations membres du MRI.
Les critiques faites au MLPD sont bien peu politiques, et fleurent bon les ragots anti-communistes de la presse bourgeoise.
Le PCMLM fait des critiques au MLPD (isolé et sectaire). Il lui reproche de ne pas faire, ce que VP fait et que le PCMLM critique (suivisme). Le MLPD serait « isolé » parce qu’il ne s’allie pas aux « blaks bloks » et à « l’extrème gauche des maisons occupées ». Bref parce qu’il n’est pas un groupe mouvementiste anarchiste. Alors pourquoi toutes ces leçons de pureté marxiste léniniste de la part du PCMLM ? LE PCMLM ne serait il pas le parti de tout ce qui bouge, bref d’une partie de la petite bourgeoisie radicale ?

 


Voilà pourquoi il y a le blog "Où va la CGT ?", qui vise à appuyer des initiatives au sein de la CGT, voilà pourquoi on peut lire dans Partisan : "Partout où les militants de Voie Prolétarienne travaillent, la plupart des travailleurs les plus combatifs sont syndiqués, ou se syndiquent au cours de leur politisation. Les sections syndicales des boîtes sont souvent, il est vrai, dirigés par des réformistes (par exemple ceux du PCF) qui visent uniquement à négocier avec la direction, par l’intermédiaire d’une lutte si nécessaire.
Il n’empêche que ces sections syndicales s’opposent au patronat. Et la présence des militants révolutionnaires dans ces sections syndicales est un excellent outil pour faire entendre une autre voix et politiser les travailleurs les plus combatifs
autour d’eux".
Les trotskystes ne disent pas autre chose. Il s’agit d’une croyance en les syndicats qui est à l’exact opposé du maoïsme, lequel part du principe comme quoi "on a raison de se révolter".

 

Où le PCMLM a-t-il découvert que les maoïstes (et surtout Mao – voir plus haut) faisaient de l’anti-syndicalisme un principe ? Il y a eu effectivement en France dans le mouvement maoïste des organisations qui en ont fait un principe de travail. La plus connue et la plus spontanéiste, la Gauche Prolétarienne, était sur cette position. On a raison de se révolter était la ligne fondamentale, si bien qu’elle soutenait aussi bien la lutte des petits commerçants, que celle des ouvriers, sans voir les différences de positions de classe de ces révoltes. Il y avait de fait, chez elle un mépris des ouvriers qui cherchaient dans les syndicats une organisation de défense collective. _ Cette organisation s’est dissoute en 1973. Les dirigeants de la GP, lorsqu’ils ont compris que la révolte n’était pas suffisante et qu’il fallait un travail long et prolongé d’éducation (comme le dit Mao), ils sont passés de coté de la bourgeoisie, en abandonnant les ouvriers
qu’ils avaient pu influencer. Ils font partie aujourd’hui les « chiens de garde anti-communiste », voir l’exemple de Gluzmann.
Finalement, le PCMLM reprend cette analyse : « on a raison de se révolter », qui permet de camoufler un anti-syndicalisme, même pas revendiqué avec un purisme qui ne mange pas de pain. La tactique : le PCMLM s’en fout, car il ne fait que de l’idéologie, les prolos, ils n’ont qu’a se révolter. L’habituel mépris d’une petite bourgeoisie. Il suffit à ce sujet de relire les textes de Lénine sur la gauchisme pour s’en convaincre.

 

Il n’est pas étonnant qu’à la victoire du "non" au référendum la Constitution européenne, l’OCML-VP ait été d’un triomphalisme éhonté : "La défaite du Oui est un camouflet pour l’UMP et le PS, une revanche des obscurs et des sans grades. Elle est l’expression d’un ras-le-bol populaire, après des années de sacrifices au nom de la soit-disant nécessité économique, c’est-à-dire le capitalisme" (éditorial de Partisan de l’été 2005).

 

Le texte reflète bien ce que c’était dans la tête des ouvriers à ce moment là. Il n’en dit pas plus. Même si certains d’entre nous en tirait rapidement qu’avec le vote NON, ’il y avait une remontée du niveau de la conscience.

 

Comme on le voit, il s’agit de pur populisme, typique du syndicalisme révolutionnaire que défend au fond l’OCML-VP. D’ailleurs, le Parti est considéré comme un simple "organisme" regroupant les militants, jamais comme l’avant-garde de la révolution possédant l’idéologie authentique de la classe et guidant les masses dans la lutte de classes.

 

Pour voir le sérieux de cette critique, il suffit de lire notre revue théorique :‘La cause du communisme’. Nous pensons que l’élément dominant dans les syndicats et les partis qui se disent ‘communistes’ est l’anarcho syndicalisme’. Voir aussi le site « Ou va la CGT ? »

 

S’il y a bien une figure haïe par l’OCML-VP, c’est ainsi Staline, justement parce qu’il symbolise le Parti Communiste clair comme le verre et dur comme l’acier.

 

Voilà une phrase complètement idéaliste, et qui n’explique rien. Malheureusement pour vous nous aimons l’histoire du mouvement ouvrier et nous ne la trahisons pas.
Dans les années 30 en URSS, le premier devoir des révolutionnaires fut , selon lui, d’augmenter la production par tous les moyens. Tout était subordonné à cet objectif. On ne voyait pas que ces techniques, tout comme les rapports de productions, étaient marqués par le capitalisme. Le pouvoir et l’alliance avec les cadres fut renforcé, l‘existence de classes sociales était niée sous le socialisme. Cette conception de la transition fut appelé plus tard « théorie des forces productives ». Elle fut désastreuse pour la classe ouvrière et son pouvoir.
Cette ligne politique est résumé dans « L’homme, le capital le plus précieux » de Staline. La fusion de l’Etat et du parti était totale. Les contradictions au sein du peuple furent niées et se transformèrent en contradictions avec l’ennemi. En bref, travaille et tais toi, comme durant la période du ‘communisme de guerre’.
Si les cadres et les experts s’attribuaient des privilèges, ils se soustrayaient complètement au contrôle ouvrier. On ne va pas vous rappeler que le mariage fut remis à l’honneur, que des peuples (comme les Tchétchènes) furent déclarés collabos et déportés… Relisez notre Plateforme et nos Cause du Communisme. L’apport de la Révolution Culturelle est justement dans la critique théorique et pratique de cette orientation (investissement des masses pour combattre la division sociale du travail, lutte entre les 2 voies, lutte des classes sous le socialisme, lutte de lignes dans le Parti…) D’ailleurs nous comptons relancer une étude sur la Transition, vous êtes les bien venus.

 

Et, d’ailleurs, l’OCML-VP a une histoire n’ayant rien à voir avec celle des maoïstes de par le monde.

 

c)Sur le plan international, l’OCML-VP n’a jamais fait partie du mouvement maoïste

 

L’OCML-VP est née à la fin des années 1970. Elle s’est fondée sur le principe qu’il faut remettre en question les "dogmes" et sur une base de refus de la violence existant à l’époque : « Portée par les petits bourgeois révoltés, tenants de l’excitation minoritaire, de l’action par le fait, elle [la lutte armée] exprime un mépris profond de la classe ouvrière, qu’elle s’appelle anarchie, terrorisme ou autonomie. (...) Le terrorisme est l’enfant de la crise ET de la trahison des « partis communistes ». Il tire le mouvement ouvrier en arrière - pour le ramener au temps de la bande à Bonnot. » (« Pour une violence révolutionnaire », 1979)

 

Le débat sur la tactique militaire a été mené avec les CCC de Belgique, débat qui a fait l’objet d’une publication conjointe. Quelques soient les divergences tactiques avec ces camarades, nous les considérons comme des compagnons de lutte. Avoir un débat contradictoire sur la période avec eux était positif. Ils ont pris des risques et ne se sont pas engagés seulement en paroles déclamatoires.
Nous notions dans notre Plate-Forme qu’il « n’existe pas pour l’instant de situation révolutionnaire. Les rapports capitalistes et la force de l’Etat bourgeois empêche en dehors des périodes révolutionnaires l’existence de toute zone libérée dans laquelle le pouvoir bourgeois pourrait être provisoirement paralysé, et où naîtraient des formes de double pouvoir ».
Pour approfondir cette question, il est intéressant d’étudier le texte de Mao « Pourquoi le pouvoir rouge peut exister en Chine », qui montre le caractère spécifique de cette tactique. Si vous avez une autre analyse étayez là. Où la mettez vous en pratique ?

 

Refusant la violence révolutionnaire et se maintenant à travers cette période, l’OCML-VP a subsisté et ne doit ainsi son prestige d’organisation qu’au fait que pendant toutes les années 1980, elle a été la seule organisation à se revendiquer
de Mao Zedong.
Mais l’OCML-VP ne s’est jamais définie comme "maoïste" : en tant qu’organisation elle fait depuis longtemps partie de l’ICMLPO (Conférence internationale des partis et organisations marxistes- léninistes), regroupement dans lequel on retrouve le MLPD et de nombreux groupes qui tous refusent le maoïsme comme troisième étape du marxisme. L’OCML-VP n’a jamais mis en avant le regroupement maoïste international qu’a été, durant les années 1980-1990, le Mouvement Révolutionnaire Internationaliste (MRI).

 

Le MRI s’est défini comme marxiste-léniniste-maoïste, tel n’a jamais été le cas de l’OCML-VP, dont le nom comprend les mots "marxiste-léniniste", et montre bien que pour elle le maoïsme n’est pas la troisième étape du marxisme.
Cela ne veut pas dire que l’OCML-VP n’a jamais joué sur l’ambiguité. Ainsi, dans sa propre plate-forme politique faite au début des années 1990, on peut lire : "La Guerre Populaire dirigée par le Parti Communiste du Pérou montre le chemin à reprendre vers le communisme, et la voie d’une libération véritable pour les peuples dominés. Le soutien au PCP, même s’il s’accompagne de certaines critiques secondaires, est aujourd’hui une délimitation importante pour les révolutionnaires du monde entier."
Une délimitation ! En pratique, l’OCML-VP n’a soutenu que tout à fait épisodiquement l’organisation Sol Pérou de France et le Mouvement Populaire Pérou - France qui ont soutenu la guerre populaire ; en fait on peut même dire que depuis la publication de la plate-forme de l’OCML-VP, le soutien politique à la guerre populaire au Pérou et au PCP a littéralement disparu !
Là encore il s’agissait UNIQUEMENT d’une question de prestige ; l’OCML-VP a parlé de la guerre populaire au Pérou, mais uniquement quand elle pouvait en profiter.

 

Si l’OCML VP n’a pas rejoint le MRI à sa création, bien que nous ayons participé à la conférence qui lui donné naissance, c’est par suite de divergences importantes. Nous avons une brochure qui explicite nos positions. Nous avons eu ensuite des relations politiques bilatérales avec des organisations qui en étaient membres, et nous continuons à en avoir.
Les critiques faîtes sur les motivations de notre soutien au PCP sont d’une grande médiocrité et totalement subjectives. Nous conseillons aux lecteurs intéressés de nous demander les publications relatives au PCP. Notre organisation a soutenu le PCP à contre courant, et elle s’est de ce fait là bien plus exposé à des critiques (pour être poli) que gagné en prestige. Que dire de ceux qui se parent du maoïsme et du titre ambitieux de parti, comme le PCMLM, sans la moindre modestie et la plus grande prétention qu’aucun fait matériel ne vient étayer ?

 

Pareillement, elle n’a jamais fait un pas en direction des importantes organisations révolutionnaires de Turquie présentes en France, dont certaines étaient pourtant membres du mouvement marxiste-léniniste-maoïste sur le plan international, au même titre que le Parti Communiste du Pérou.

 

Pour nous il n’y a qu’une seule classe ouvrière en France. Dés que nous en avons connaissance nous soutenons dans la mesure de nos forces, qui sont faibles, les partis communistes au niveau mondiale.

 

De la même manière, l’OCML-VP joue sur les mots, utilisent parfois dans une même déclaration les termes interchangeables de "marxisme", "marxisme-léninisme","maoïsme" ; on a un excellent exemple de cela dans la lettre de l’OCML-VP au Comité National pour l’Unification du Mouvement Communiste en France qui rassemble des organisations marxistes-léninistes : l’OCML-VP y dit que "Bien que les questions idéologiques et théoriques ne soient pas considérées comme un préalable, elles nous paraissent pourtant avoir conduit à ne pas s’adresser à nous, parce que maoïstes, lors de la constitution du CNU." (30 juin 2007)
C’est très subtil parce que l’OCML-VP ne dit pas qu’elle est "maoïste", elle le dit sans le dire en disant que d’autres le diraient ! Pour preuve, dans les lettres au CNU on ne trouve pas de références au maoïsme, seulement au "marxisme-léninisme".

 

Dans chaque journal, il y a un ‘nous sommes une organisation communiste’. Le moins que l’on puisse dire c’est que la CNU connaît bien nos positions, car nous avons refusé d’y adhérer car il ne considèrent pas que le Maoïsme soit un apport au marxisme léninisme (voir notre site). Bref, comme camoufleur de positions idéologiques on peut trouver mieux ! Nous participons avec le CNU à une rencontre sur octobre 1917.

 

Voilà la vérité sur l’OCML-VP. Il s’agit d’une organisation qui a simplement "survécu" dans les années 1980-1990. Elle n’a pas fait avancer la connaissance scientifique de la classe ouvrière et elle n’a jamais contribué à l’adoption sur le plan international du marxisme-léninisme-maoïsme.

 

On attend votre contribution scientifique de la classe ouvrière, nous sommes connus au niveau international par des groupes un tant soit peu sérieux, avec beaucoup de débats, on ne se contente pas de coller une étiquette marxiste léniniste maoïste.

 

Voilà pourquoi en France les maoïstes, dans toutes les années 1980- 1990, et ce quelles qu’aient été leurs divergences à ce moment là, n’ont JAMAIS considéré un tant soit peu positivement l’OCML-VP.

 

Où étaient ils ? Qui étaient ils ?

 

L’OCML-VP n’est pas maoïste, ne l’a jamais été, et les maoïstes ont toujours considéré cette organisation comme quasiment trotskiste. Voilà pourquoi aujourd’hui, l’OCML-VP se montre très certainement – comme Arlette Laguiller et Lutte Ouvrière-, attentive à l’appel d’Olivier Besancenot : gageons que l’OCML-VP aura toute sa place dans un "courant" au sein de ce "grand parti anticapitaliste".
Pour le PCMLM, août 2007.

 

Pour ce qui est de l’appel de Besancenot. Le PCMLM a fort peu étudié nos positions, car il comprendrait que cela n’est pas notre ligne.
L’OCML Voie Prolétarienne novembre 2007

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