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Communisme

Partisan N°253 - Février 2012

Le marxisme, c’est pas sorcier

Origine du mot

On voit bien que dans « communisme », il y a le mot « commun ». Mais ce mot lui-même (en latin « communis ») est formé de deux morceaux : « cum », avec, et « munus », travail, fonction. Le verbe « munire » a donné en français « munir », mais signifiait à l’origine en latin : faire un travail de maçonnerie, construire, fortifier, protéger. La notion de propriété collective est présente dans le mot communisme, mais, contrairement à ce qu’on croit, elle n’en est pas le cœur originel. C’est plutôt : travailler ensemble. Car la vraie propriété est bien celle des moyens de production et du savoir-faire organisé collectivement.

Signification

On peut citer au moins deux définitions du communisme par Marx : « A la place de l’ancienne société bourgeoise, avec ses classes et ses antagonismes de classes, surgit une association dans laquelle le libre développement de chacun est la condition du libre développement de tous » (1). Et : « une société coopérative fondée sur la possession commune des moyens de production » (2).
La propriété collective est la base, mais l’association, la coopération (étymologiquement aussi : travailler ensemble) expriment la vraie définition.
Marx distingue entre une phase inférieure, où la société est encore à peine sortie du capitalisme, et où chacun reçoit selon son travail ; et une phase supérieure où la règle est « De chacun selon ses capacités à chacun selon ses besoins ». Plus tard, on appellera « société socialiste » cette transition entre capitalisme et communisme.
Le communisme n’est pas seulement un futur, il est aussi un passé plus ou moins lointain : le communisme primitif ; la longue enfance préhistorique de l’humanité, composée de communautés très solidaires, et dont de nombreux caractères se prolongèrent après l’apparition de l’agriculture, de l’élevage, des classes et de l’exploitation.
Enfin, le communisme est surtout un présent plus ou moins lointain (au sens de : plus ou moins caché). Car c’est – troisième définition de Marx - « le mouvement réel qui supprime l’état de choses actuel » (3). Ce n’est pas seulement (comme le souligne Alain Badiou) une idée, c’est un processus historique dont les éléments sont déjà en marche.

Les mots qui servent à camoufler

Au cours du XXe siècle, le communisme a subi toutes les attaques et toutes les déformations imaginables. Deux exemples notoires. Le réformisme. « Ces charlatans sociaux de tout acabit qui voulaient, grâce à diverses panacées et toutes sortes de rapiéçages, supprimer les défauts de la société sans faire le moindre tort au capital et au profit » (4). Deuxième exemple, le capitalisme d’État. « Pour passer au communisme, ...il importe d’assurer une croissance continue de toute la production sociale... », Moscou, 1955 (5).

Pour en savoir plus

Plate-forme de VP, cahier 1, « A l’Est, ce n’était pas le communisme »  ; cahier 2, « Quelle société voulons-nous ? ».
Le Drapeau Rouge (PCR du Canada), n° 93, septembre 2010.
1)Le Manifeste, dernière phrase du chapitre 2.
2)Critique du programme de Gotha, 1875.
3)L’Idéologie allemande, 1846.
4)Préface du Manifeste, Engels, 1er mai 1890.
5)Petit dictionnaire philosophique, Moscou 1955, article communisme.

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