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La Poste : Il faut que notre grève générale soit politique !

Les syndicats de La Poste appelaient à la grève le 24 novembre. La situation à la Poste s’est dégradée, c’est la conséquence du projet de loi de privatisation. Seule France Télécom fait pire en terme d’image sociale, avec les suicides. La période semblait justifiée de lancer une grève nationale reconductible comme SUD l’a proposé. Même si La Poste était dans l’actualité sociale, les équipes militantes qui se sont mises au travail étaient à contre-courant, car beaucoup de postiers pensaient qu’on ne pouvait rien y faire, avec la privatisation, et que l’on ne pouvait pas revenir en arrière. Tous subissent les licenciements déguisés en restructurations, le temps de travail modulé, l’intensification du travail. La grève, suite à la votation citoyenne du 3 octobre, bénéficiait du soutien de la population. Pourtant, malgré ces circonstances favorables, la grève n’a pas établi un rapport de force. Il n’y a pas de rapport mécanique entre un vote de soutien massif extérieur à une entreprise et la lutte qui se mène à l’intérieur. De toutes façons, partout moins de grévistes que le 22 septembre (15% selon la direction, et 25 à 30% selon les syndicats (contre 22% et 35-40% en septembre).

Concrètement, par exemple à Angers, il y avait 80 manifestants, alors qu’en septembre il y en avait 300 et même 400 fin 2008, et à Auch 70 personnes dont 40 postiers. Bref, seuls les militants se sont déplacés.
La reconductibilité fut faible et reposant quasi exclusivement sur le dos d’équipes syndicales. Les assemblées générales, qui ne comprenaient que des militants, ont majoritairement suspendu cette grève. Alors pourquoi ? Les travailleurs se battent le dos au mur, ils n’ont pas confiance dans la force qu’ils représentent collectivement. Les directions syndicales avec les journées d’actions sans lendemain ont épuisé le capital combatif. Le mécontentement existe à la base, mais ne trouve pas de débouché syndical ou politique. Par exemple, SUD, plus radical, a quand même suivi les journées d’action bidons des confédérations, en y apportant seulement une critique feutrée, trop inaudible.
La crise du capitalisme est là et la presse bourgeoise explique que chacun doit se contenter de ce qu’il a, et chacun pense que demain sera encore pire. Pourtant tout le monde sait que pour bloquer les attaques, il faudra une lutte prolongée de tous. Mais pour cela, il faut gagner la confiance des travailleurs par des luttes et une politique qui rompt avec la collaboration de classe des directions syndicales. La lutte n’est pas suffisante si politiquement on ne donne pas pour objectif aussi d’en finir avec ce système d’exploitation. Il faut que notre grève soit générale, et qu’elle soit politique.

Un camarade de VP