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Dégage ! nouvelle chanson de Dominique Grange
Dégage, dégage, dégage,
de Dominique Grange
Il pleut, il pleut , il pleut, rentre tes noirs moutons
Notre usine a fermé, disparus les patrons
Envolées les machines au Maroc ou en Chine
Et nous là comme des cons – Délocalisation -
Tu as cherché à faire croire, il y en a qui ont cru
Que tu s’rais le sauveur des pauvres et des exclus
Il pleut, il pleut , il pleut, voici venir l’orage
Il pleut, il pleut , il pleut, dégage, dégage, dégage, dégage !
Tu as fait semblant d’entendre la colère et l’angoisse
Les métallos lorrains condamnés à la casse.
Tu as baratiné aux quatre coins de France
Des milliers d’ouvriers sacrifiés d’avance,
Avec des jolis mots, égalité, justice,
Solidarité dans ton sac à malice.
Tu as soufflé des promesses sur les braises de l’espoir,
Mais tu les as trahies dés que tu as eu le pouvoir .
Il pleut, il pleut , il pleut, et nous avons la rage
Il pleut, il pleut , il pleut, dégage, dégage, dégage, dégage !
Des sans-droit, des sans-voix, des damnés de la terre,
Des Roms désignés comme boucs-émissaires,
Des clandestins errant aux marches du Sacré Cœur
Aux gamins foudroyés dans un transformateur,
Regarde-la cette France que tu as méprisée
Celle des sans-papiers, précaires, handicapés,
Celle des suicidés harcelés au turbin,
Forcés de trimer plus pour gagner toujours moins.
Il pleut, il pleut , il pleut, tu peux plier bagages
Il pleut, il pleut , il pleut, dégage, dégage, dégage, dégage !
Allez, qu’ils s’en aillent tous, rentre tes noirs moutons,
Tes éminences grises et tes voyous d’patrons,
Les gardiens de ton Ordre, les fayots de ta Cour.
Et les écrivaillons qui pondent tes discours.
Aux ministres zélés, sinistres exécutants,
Ni oubli, ni pardon pour la chasse aux enfants,
À bas les lois racistes, à bas les circulaires,
des contrôles au fasciès pour remplir vos charters.
Il pleut, il pleut , il pleut, il n’y aura pas de rattrapage
Il pleut, il pleut , il pleut, dégage, dégage, dégage, dégage !
Remballe ton triple A, ta dette et tes marchés,
Ta bourse et tes traders, tes parachutes dorés.
Nous avons rêvé qu’un autre monde est possible,
Nous, nous n’acceptons pas d’être des invisibles.
Car nous sommes le peuple, celui qui crée l’histoire,
Fils de quatre-vingt-neuf et Communards,
Dont les insurrections ont forgé nos consciences,
Un peuple qui se lève et entre en résistance.
Il pleut, il pleut , il pleut, voici venir l’orage
Il pleut, il pleut , il pleut, tu peux plier bagages
Il pleut, il pleut , il pleut, dégage, dégage, dégage, DÉGAGE !
