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Fascisme
Partisan N°258 - été 2012
Partons de l’expérience historique, comme notre revue, La Cause du Communisme n° 9 :
« Le fascisme (en tant que phénomène de masse distinct d’une simple dictature militaire établie par un putsch) naît dans des pays impérialistes, en période de crise profonde, en période de l’entre deux guerres caractérisée par la nécessité de mutation sérieuse du capitalisme (concentrations, monopoles, taylorisme) qui entraîne des bouleversements aussi bien dans les classes au pouvoir que dans le prolétariat, et donc une crise du pouvoir politique »...
« En tant que changement radical de la forme du pouvoir, le fascisme se présente comme une apparente « révolution », tant pour la bourgeoisie que pour le prolétariat. Mais fondée sur la tentative de sauver le capitalisme national, il n’est que mystification, et finalement horreur sanglante. Destructeur morbide (la guerre, le génocide, le sang sont des « valeurs » premières du fasciste...) et nihiliste, le fascisme traduit à sa façon « le crépuscule des dieux » capitaliste , régime qui ne peut survivre à lui-même qu’à travers des horreurs toujours plus massives et plus monstrueuses. » Poulantzas (fascisme et dictature).
« En Allemagne comme en Italie, le fascisme ne s’est développé et n’est arrivé au pouvoir qu’après que les fortes poussées révolutionnaires d’après guerre aient été vaincues, réprimées et la classe ouvrière mise sur la défensive ». C’est aussi une crise de « représentation politique », des partis traditionnels. « Le fascisme arrive au pouvoir par des voies électorales légales ou proches de la légalité » . La petite-bourgeoisie appuie le fascisme en soutenant le « fétichisme de « l’État au-dessus des classes » , État soi-disant neutre que le petit-bourgeois rêve de purifier des jeux politiciens et de la lutte de classe. »
Nous sommes dans un État impérialiste, même si c’est nié par une grande partie de la classe politique. Ce thème a d’ailleurs été absent des élections. Le fétichisme de l’État est ce qui est le mieux partagé entre tous les partis, même ceux qui prétendent contester le système. Sauver le capitalisme national, « les petits contre les gros », est aussi partagé, sauf par les chefs d’entreprises et les trusts qui s’en sortent dans la compétition inter-impérialiste. En Europe, la classe ouvrière est plutôt sur la défensive. La bourgeoisie n’a pour l’instant pas besoin du fascisme. Cela n’empêche pas qu’elle utilise les thèmes racistes, anti-immigrés, pour diviser.
Lutter contre le fascisme, c’est lutter contre ces divisions, n’avoir qu’un drapeau, le drapeau rouge de l’internationalisme. La classe ouvrière a besoin de la solidarité internationale dans ses luttes, car la division sociale du travail a depuis longtemps dépassé les frontières nationales. Les défenseurs du nationalisme nous isolent, et si les nationalistes gagnent, la classe ouvrière devra se soumettre à la guerre, qu’elle soit économique ou militaire. Lutter contre le fascisme, c’est lutter contre la guerre, contre le nihilisme, la barbarie, pour l’unité internationale du prolétariat. C’est notre combat !
Valentin