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Nous n’avons pas peur, l’avenir nous appartient !

Partisan N°2010 - Mars 2010

L’avenir ? Il n’est pas réjouissant. On n’a pas encore touché le fond de la crise. Il y a de quoi être inquiets pour nos enfants et petits-enfants… Voilà ce que disent beaucoup de travailleurs, et la réalité semble leur donner mille fois raison.

L’avenir avec le capitalisme. Quand les Etats ont volé au secours des banques et des capitalistes de l’automobile à coups de centaines de milliards, certains économistes mettaient en garde. Au prochain épisode, disaient-ils, ce sont les Etats eux-mêmes qui pourraient se retrouver en faillite. Il n’a pas fallu attendre longtemps pour que l’Islande, Dubaï, la Grèce et plusieurs autres pays confirment leurs craintes.
L’Etat grec, par exemple, avait déboursé 28 milliards d’euros pour renflouer les banques. Aujourd’hui, le plan du premier ministre (socialiste !) Georges Papandréou prévoit de relever l’âge de la retraite de 65 à 67 ou 68 ans ; bloquer les salaires et les pensions du secteur public ; créer une taxe de 10 à 15 centimes par litre de carburant ; réduire le nombre de fonctionnaires ; augmenter les impôts des employés retraités…
Cette politique est à l’oeuvre en France et ailleurs depuis longtemps, direz-vous. Le tour de vis supplémentaire prévu en 2010 porte sur les retraites. Les licenciements vont continuer dans l’automobile et dans tous les secteurs. Et la situation devient catastrophique dans la santé, dans l’Education nationale.
En politique étrangère, ce n’est pas mieux. A la demande d’Obama, « la France » renforce sa présence militaire en Afghanistan. C’est que le principal concurrent désormais se trouve en Asie. Derrière les grands-messes des G 8 ou G 20, les rivalités inter-impérialistes sont de plus en plus acharnées, et il y a toujours quelque part des bombes pour les peuples dominés.

La puissance de notre classe. Nous sommes communistes. Derrière les événements, derrière les notions de citoyens, de pays, de démocratie, nous voyons la réalité des classes. Peur de l’avenir ? Nous sommes militants. Ecoutez ce qui disent des sans-papiers en lutte : Nous n’avons plus peur. Nous manifestons devant le commissariat ! Le secret, c’est évidemment l’action et la force collectives. C’est aussi une meilleure compréhension du fonctionnement de l’Etat, de la CGT, et de la lutte des classes. L’action, la force collective, et une meilleure compréhension : peut-on avoir tout ça face à la crise d’un mode de production mondial ? Bien sûr.
Quand nous voyons le LKP organiser la grève générale, les ouvriers turcs du tabac tenaces dans leur lutte pour l’emploi, les camarades de Philips-Dreux tendre la main aux autres boites en lutte, sans papiers compris, six raffineries Total en grève parce que l’une d’elles est menacée, la classe ouvrière chinoise commencer à faire parler d’elle, etc, nous voyons partout des camarades de classe. Et rien ne nous empêche de nouer des liens avec eux, même si nous sommes encore loin d’une véritable Internationale communiste.
Rien ne nous empêche… sauf la dictature du Capital et ses moyens de répression. Mais le renforcement des fichiers, des procès, textes législatifs et divers outils de répression confirment cette réalité : la bourgeoisie aussi a peur. Elle a peur de nous, de notre révolte. Elle a peur de sa propre impuissance à résoudre sa crise. Elle craint que les pompiers réformistes un jour ne suffisent plus.

Etre politiques. Les militants n’ont pas peur ? Parce que vivant et construisant les mobilisations collectives, ils touchent du doigt les potentialités des classes travailleuses ? Il y a pourtant une peur typique chez beaucoup de militants, c’est la peur de l’engagement politique. Des anciens ont été échaudés par le parcours du PCF et des pays de l’Est. Des jeunes sont déçus par l’expérience du NPA, un rassemblement des colères et des révoltes pour, finalement, coller des affiches électorales et voter à gauche au deuxième tour. Retirer ses billes et se contenter de luttes partielles, syndicales, associatives, n’est pourtant pas la solution : c’est laisser le pouvoir à la bourgeoisie, et il y a alors de quoi avoir peur de l’avenir !
Prenons deux exemples. L’attaque sur les retraites. On peut avoir les plus grandes craintes sur l’organisation de la défense de nos intérêts de travailleurs quand on connaît nos directions politiques et syndicales. Mais travaillons au renforcement du camp révolutionnaire, qui commence par la compréhension et l’organisation politiques. Aucune illusion sur le rôle de ces intermédiaires réformistes – intermédiaires entre le prolétariat et la bourgeoisie, ils ont payés et reconnus pour ça -, ils sont là pour canaliser et calmer la révolte. Même les revendications seront — ou ne seront pas — l’expression d’un point de vue de classe. 60 ans ? Mais à 55, les ouvriers n’en peuvent plus, et les patrons n’en veulent plus ! 40 annuités, 37 et demie ? Ce sera de toutes façons pénaliser les femmes, les immigrés, les jeunes qui ne travaillent pas avant 25 ans. Alors : 55 ans, et sans condition d’annuités !
Deuxième exemple : Haïti. Nous apprenons, par nos camarades du NPCH (nouveau PC haïtien) qu’après avoir manifesté contre l’armée américaine, des travailleurs haïtiens ont manifesté contre Sarkozy. Nous avions bien compris qu’en défendant « l’autonomie du peuple haîtien », le représentant de notre impérialisme voulait contrer son concurrent US et préparer une petite place pour les firmes françaises. La première condition pour agir, c’est d’avoir un point de vue politique prolétarien et une organisation politique communiste marxiste-léniniste.
Conscients et organisés, unis dans la lutte communiste et internationaliste, nous voyons différemment l’avenir. Nous voyons le capitalisme impérialiste sous son vrai visage : c’est un tigre, mais un tigre en papier. Il a de plus en plus de mal à camoufler sa nocivité criminelle pour l’humanité. Plus que jamais, l’avenir est au communisme.

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