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Et Voie Prolétarienne dans ce mouvement ?

La bourgeoisie peut gagner sur le plan formel (la loi passe) et perdre sur le plan politique. Dans les grèves, occupations, rassemblements, nous nous sommes rapprochés des travailleu(ses)rs qui n’attendaient pas des perspectives immédiates (puisqu’ils les mettent en œuvre), mais qui se posaient surtout (ou doivent se poser) des questions sur le débouché politique. « DSK au FMI, il ne faut rien attendre du PS », comme nous dit un ouvrier de la RATP.
Nous avons appelé à construire le mouvement mais surtout combattre les illusions anacho-syndicalistes (on bouge sans savoir où l’on va...) et par là-même combattre les déceptions futures. Nous avons apporté notre soutien aux piquets de grève, en particulier dans les secteurs sensibles : pétrole, raffineries, transports, ordures ménagères... Nous avons été sur Feyzin, Donges, la zone de Roissy, participé à des collectes, en particulier, au nom de notre organisation, à la raffinerie de Feyzin et aux camarades d’Amiens, les premiers à avoir popularisé les blocages de zones industrielles. Même les ouvriers de PSA-Aulnay ont donné pas mal, surtout pour des travailleurs qui font grève eux aussi et qui ont des petits salaires ! Nous avons élaboré des autocollants, diffusé nos tracts, parfois élaborés avec l’aide de sympathisants, ou repris de notre journal.

Si nous étions prêts idéologiquement, c’était grâce à une élaboration collective, et à notre stage d’été, dont un des thèmes était les retraites. Dans une période de crise, il faut réagir vite, prendre des initiatives, ne pas tout attendre de la direction, sortir de la routine, s’impliquer y compris au risque de faire des erreurs. Comme dit un camarade : « Un mouvement, c’est comme une poire, on n’en connaît le goût, on ne le comprend qu’en s’y impliquant ! ».
« La pratique, puis la connaissance, puis de nouveau la pratique et la connaissance... », comme l’a dit Mao. Il n’y rien de figé dans la lutte de classe, il faut que la pratique puisse vérifier notre analyse, cette vérification nous aide à aller plus loin. Par exemple vérifier si l’idée de blocage des « secteurs sensibles » était juste et suivi d’effets ou si c’était une simple lubie « activiste ». C’est ce que nous, maoïstes, appelons « la ligne de masse ». « Il faut recueillir les idées des masses (qui sont dispersées, non systématiques), les concentrer (en idées généralisées et systématisées, après étude), puis aller de nouveau dans les masses pour les diffuser et les expliquer, faire en sorte que les masses les assimilent, y adhèrent fermement et les traduisent en action, et vérifier dans l’action même des masses la justesse des ces idées. » (Mao, A propos des méthodes de direction).
Partout les prolétaires ont hurlé leur haine de cette société de classe. En s’organisant, ils se donneront les moyens de détruire cette société d’exploitation.

Valentin

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