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Pandémie : la bourgeoisie a peur, et elle continue

Partisan N°237 - Avril 2010

Le capital du secteur pharmaceutique ne trouve pas sa seule valorisation dans la vente de quelques centaines de millions de doses de vaccins, en dépit, souvent, de leur innocuité et inefficacité. Il s’agit bien d’un univers de marchandises de la « biotechnologie », de l’agro-industrie, de l’industrie alimentaire, dont les effets indésirables et nocifs sont partout répandus, s’accumulent et se rajoutent à la dégradation des conditions de vie et de la santé de la classe ouvrière qui n’a pas les moyens d’y échapper. Même pour le bourgeois dans sa villa sur la Côte d’Azur, qui mange bio et se fait soigner par le naturopathe et la médecine douce, les esprits que l’apprenti sorcier (la classe de la propriété privée des moyens de production) a réveillés, ne veulent plus l’écouter. Les risques qu’engendre la production capitaliste s’attaquent même à la vie humaine, notamment à son système immunitaire, quelle que soit la classe sociale, ce qui inquiète la bourgeoisie, comme du temps de Friedrich Engels (voir ci-dessous).

C’est la putréfaction de la science au stade suprême de l’impérialisme, comme nous expliqua Lénine. La tendance à la baisse du profit dans l’industrie monopolistique se traduit par une lutte de prix toujours plus acharnée afin de s’approprier une partie plus grande de la plus-value produite par les ouvriers du secteur. Dans ce but, en fin d’année 2009, Sanofi-Aventis a annoncé la construction d’une nouvelle usine de production de vaccins au Mexique. C’est suivre l’exemple du plus grand producteur mondial de porcs, Smithfield Foods Inc., qui a préféré fuir les amendes imposés par l’administration de l’Etat de Virginie aux Etats-Unis pour infraction des lois portant sur la protection de l’environnement. En avril 2009, cette même porcherie mexicaine fut le point de départ d’une épidémie infectieuse, appelée « grippe A »...

La Peur pandémique de la Bourgeoisie (Friedrich Engels, 1892)

« Les épidémies répétées de choléra, fièvre typhoïde, variole, etc., ont fait comprendre au bourgeois britannique la nécessité urgente d’assainir les villes, s’il ne veut pas être, lui et sa famille, victime de ces fléaux. En conséquence, les anomalies les plus criantes décrites dans ce livre sont aujourd’hui éliminées ou tout au moins rendues moins choquantes. On a mis en place ou amélioré des systèmes d’égouts, de larges enfilades de rues traversent bien des quartiers comptant parmi les pires des « mauvais quartiers ». La « Petite Irlande » a disparu, prochainement ce sera le tour des « Seven Dials ». Mais qu’est-ce que cela signifie ? Des districts entiers dont je pouvais encore faire en 1844 une description presque idyllique, sont tombés maintenant, en raison de l’extension des cités, dans le même état de décrépitude, d’inhabitabilité, de misère ; certes, on ne tolère plus les cochons ni les tas d’ordures. La bourgeoisie a fait encore des progrès dans l’art de dissimuler le malheur de la classe ouvrière (...). Les décrets de police se multiplient tout autant que les ronces ; mais ils ne peuvent qu’endiguer la misère des ouvriers, ils ne peuvent la supprimer. »
(Extrait de la Préface à la 2ième édition allemande (1892), « La situation de la classe laborieuse en Angleterre »)

Manon Bonneval

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