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Contre l’offensive sécuritaire et réactionnaire à Toulouse !

Déclaration - Toulouse

Depuis son arrivée, le nouveau maire de Toulouse Jean-Luc Moudenc a déclaré la guerre au mouvement social et aux habitants prolétaires de la ville.
Les derniers épisodes en date de cette offensive sont le délire sécuritaire lors de toutes les manifs appelées par des organisations trop critiques du jeu politicard traditionnel, ou qui n’ont pas la « chance » d’être reconnues par le Maire comme « légitimes ». Puisque c’est ce monsieur qui décide de la légitimité des uns ou des autres.
Par exemple, l’an dernier, l’Œuvre française, organisation fasciste interdite après le meurtre de Clément Méric, a pu parader place du Capitole lors du rassemblement d’extrême-droite "Jour de Colère" le 5 avril 2014.
Mais la manifestation du 7 mars dernier pour la journée internationale du droit des femmes, ou celle du 21 mars pour la journée internationale contre le racisme, ont été interdites de centre-ville, encadrées de façon outrancière : 3 flics pour 1 manifestant environ, circulation bloquée, stations de métro fermées, canon à eau, etc. L’objectif est clairement d’isoler tout mouvement revendicatif du centre commercial géant que veut la mairie en guise de centre-ville. Pour ces gens, un bon citoyen est avant tout un consommateur, qui fait son shopping encadré par des CRS...
A la suite de la manif contre le barrage de Sivens du 22 février, les commerçants ont menacé de constituer une milice pour défendre leurs vitrines. La Mairie leur a avancé les frais de réparation, et fait pression sur la Préfecture pour que soient exaucés leurs vœux. Puisque les manifestations nuisent au petit commerce, tapons sur les manifestants et éloignons-les hors du centre-ville.

 

En cela elle bénéficie du soutien sans faille de La Dépêche du Midi, le quotidien local, qui agite la peur du "gauchiste" qui menacerait la ville jour et nuit. Même les agriculteurs bio sont soupçonnés de vouloir incendier la ville, alors que pour La Dépêche les saccages réalisés par la FNSEA, qui a recouvert des bâtiments de fumier, étaient bien légitimes.

 

L’œuvre de Moudenc ne s’arrête pas à l’occupation militaire. Depuis qu’il est arrivé, sa politique, c’est : arrêté anti-prostitution, création d’une brigade "dédiée au traitement de la marginalité", doublement et armement de la police municipale, vidéo-surveillance à gogo, expulsion des squats. Et dans le même temps : diminution des crédits alloués aux associations, à la culture, à l’éducation, casse du logement social... Dernière en date : la Mairie expulse les syndicats des locaux qu’elle mettait jusqu’alors à leur disposition, dont l’emblématique Bourse du travail, siège de l’Union Départementale CGT. Et quand les militants CGT protestent, c’est la police municipale qui les gaze et envoie ses chiens.

 

Nous dénonçons cette politique sécuritaire et réactionnaire. Nous dénonçons cette politique qui veut faire de Toulouse une vitrine commerciale vidée de ses habitants, de leurs colères et de leur expression démocratique.

 

Mais nous ne regrettons pas pour autant le PS : le Préfet de Valls envoie ses CRS occuper toute la ville chaque samedi et si possible casser du manifestant, main dans la main avec la Mairie.

 

Et nous n’oublions pas que c’est bien le PS au gouvernement qui expulse les sans-papiers, qui vote l’ANI et la Loi Macron, qui nous rend la vie chaque jour plus difficile.

 

Le PCF et le PG ne cherchent qu’à se montrer "respectables" pour épargner le même traitement aux mobilisations auxquelles ils appellent. Pas très étonnant de la part de ceux qui ont dénoncé la manifestation anti-raciste du 21 mars. "Cet appel ne correspond pas à ce qu’il faut faire contre le fascisme qui pour nous se résume à la lutte contre le FN". Alors que si c’est le PS ou l’UMP qui tabasse, ou qui use d’une politique raciste, c’est bon. Logique imparable.

 

Nous refusons ce piège de la division entre "bons" et "mauvais" manifestants. Nos libertés démocratiques, dont celle de manifester, ne peuvent se négocier entre polititcards de tous bords !

 

Nous exigeons
- l’arrêt des poursuites contre les manifestants interpelés
- l’arrêt de l’occupation de la ville par les forces de police
- le respect du droit à manifester

OCML Voie Prolétarienne Toulouse, toulouse[at]vp-partisan.org, le 26 mars 2015

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