A Saint-Denis comme ailleurs : sans-papiers, migrants, réfugiés, solidarité !

Samedi 19 septembre 2015, plus d’une centaine de personnes se sont réunies à Saint-Denis à l’appel de la Coordination 93 de lutte pour les sans papiers autour du mot d’ordre : "Réfugiés, sans papiers : tous dans le même « bateau » ! Mêmes causes, mêmes droits !"
Une délégation de l’OCML VP était présente. Nous reproduisons ci-dessous la déclaration faite à cette occasion.

Nous saluons les hommes et les femmes qui, au risque de leur vie, bravent tous les dangers pour gagner leur droit à une vie plus digne. Nous saluons aussi l’élan de solidarité humaine vis à vis des réfugiés et de tous les immigrés. Pour nous, c’est clair, réfugiés, migrants, sans-papiers, politiques ou économiques, sont tous dans le même bateau.

Alors que les capitalistes font circuler les marchandises et les capitaux librement dans le monde pour leurs profits, les personnes n’auraient pas le droit de chercher à fuir la guerre et la misère en quittant leur pays  ?

Alors que ce sont les interventions militaires américaines ou françaises, la lutte entre puissances pour les ressources, leur soutien aux dictatures sanglantes et corrompues qui, au final, est responsable de toute cette barbarie et cette misère au Moyen-Orient et en Afrique, il faudrait que ceux qui en sont victimes acceptent tout cela là où ils sont  ? Non ce serait injuste.

Ils ne supprimeront pas la misère et ses conséquences en dressant des murs ou avec des policiers et des militaires.
Cette misère on ne pourra en venir à bout qu’en s’attaquant au mal à la racine, au système économique, politique et social mondial qui provoque tout ça, le système d’une minorité qui s’enrichit sur le dos des autres. Pour cela il faudra une unités des opprimés et des exploités, travailleurs français et immigrés.

Pour ça, il ne faut pas compter sur le gouvernement français qui prétend aider les réfugiés, mais qui lorsqu’ils sont ici les expulse, comme à St Ouen, et rejette 80% des demandes d’asile. Le gouvernement profite de l’élan de solidarité pour justifier une intervention militaire encore plus brutale en Syrie. Il en profite pour faire la distinction entre bon et mauvais migrants, en fonction de ses intérêts économiques. L’Etat est l’ennemi des migrants, pas du tout son amis. Les membres des collectifs de sans-papiers le savent déjà.

On entend dire qu’il y a déjà trop d’immigrés en France, qu’on ne peut pas accueillir tout le monde. C’est répété par les médias et les hommes politiques, mais c’est aussi l’inquiétude des travailleurs, des chômeurs, des précaires d’ici, qui craignent la concurrence avec les nouveaux arrivants.

Mais il ne faut pas se tromper d’ennemi. Ce ne sont pas les migrants qui organisent la concurrence entre travailleurs, ce sont les patrons et l’Etat. Les difficultés à se loger, à se soigner, à trouver un travail, ce n’est pas la faute des migrants  ! Les réductions d’aide sociale, des salaires, les cadeaux fiscaux faits aux grandes entreprises, c’est une constante des gouvernements de gauche et de droite, vague de réfugiés ou pas.
Les hommes politiques disent qu’avant de s’occuper des réfugiés, il faudrait déjà s’occuper des Français dans la galère. Mais lorsqu’ils sont au pouvoir, ce n’est pas du tout ce qu’ils font, au contraire  !

La seule solution, c’est l’unité entre travailleurs et pas la division et le rejet, c’est la lutte pour les même droits pour tous, c’est cela qui brisera le concurrence entre nous. N’oublions pas que, dans le 93, nous sommes tous des immigrants plus ou moins lointains, venus d’autre régions de France, d’Italie, du Portugal, il y a 10, 50 ou 100 ans, venus chercher une vie meilleure, fuyant la misère. Si on n’est pas victimes aujourd’hui de la brutalité de l’impérialisme et du capitalisme, on l’a été ou on le sera un jour.

Unité contre le système impérialiste qui nous opprime  !
Liberté de circulation et d’installation, papiers pour tous  !
Pas de frontières entre les peuples et les prolétaires  !