Approfondir > Libération de la Palestine : quels alliés pour quelle perspective (...)
Libération de la Palestine : quels alliés pour quelle perspective ?
Nous tenterons de répondre à ces questions en exposant les débats et les orientations qui sont apparus aux cours des années de résistance du peuple palestinien contre l’expansion sioniste. Nous partirons de la caractérisation du sionisme, comme processus de colonisation, pour d’une part exposer ce que le mouvement révolutionnaire palestinien dit de sa destruction, pour traiter ensuite des positions adoptées ou discutées sur les alliés possibles des palestiniens dans leur lutte. Nous examinerons à ce propos la question du prolétariat juif. Nous montrerons que la liquidation du sionisme ne peut se limiter à la création d’un Etat unique, démocratique et laïc, mais exige une révolution économique et sociale qui seule peut établir les droits des palestiniens arabes à égalité avec ceux des juifs qui resteraient en Palestine.
Israël un Etat et une société coloniaux ?
Les spécifités de la colonisation sioniste
La colonisation européenne accaparait des pays pour en exploiter les ressources et la main d’œuvre. Dès son origine, le mouvement sioniste fixe comme objectif à la colonisation de la Palestine et aux organisations qui la mettent en œuvre, comme l’Histadrout (fédération générale des travailleurs de la Terre d’Israël), la substitution du travail juifs à celui des arabes. Ainsi Ben Gourion [1], « socialiste », peut déclarer que « nous ne sommes pas venus ici pour répandre l’idée socialiste auprès de qui que ce soit. Nous sommes ici pour établir une patrie de travail pour le peuple juif ». En 1937, il dit encore « Nous devons expulser les Arabes et prendre leur place » et qu’à cette fin il faut d’user de la force « pour garantir nos droits à nous installer dans ces régions » [2].
Nettoyage ethnique et destruction de la société palestinienne
Cette colonisation, qui implique l’expulsion des Palestiniens, a l’appui des impérialistes, anglais puis américains. En 1942, Roosevelt, président des USA, écrit « je mettrai des barbelés tout autour de la Palestine […] Je procurerai des terres aux Arabes dans d’autres parties du proche Orient […] Et chaque fois que nous ferons partir une famille arabe nous ferons venir une famille juive ».
Toutefois, la colonisation sioniste n’est pas seulement un nettoyage ethnique, elle suppose aussi la destruction économique, sociale, politique et idéologique de la société palestinienne, et donc de ses capacités de résistance. Lors de la dernière opération militaire contre Gaza en 2014, Yehuda Shaul, ancien officier sioniste, affirmait que « Notre but était d’effrayer et de désorienter la population civile afin de lui faire comprendre qu’elle était sous notre contrôle. Nous remplissions cet objectif en patrouillant dans les rues, en pénétrant dans les maisons au hasard à toute heure du jour et de la nuit ». L’ancien chef d’état-major Moshé Yallon exhortait les soldats à « brûler la conscience palestinienne ».
L’antisémitisme allié objectif de la colonisation sioniste
Les hommes et les femmes n’émigrent que pour fuir des menaces, écologiques, politiques, les guerres, l’oppression.... La colonisation sioniste a donc été facilitée par l’antisémitisme européen. De plus, les antisémites et les sionistes ont des intérêts convergents. En 1903, le ministre russe de l’Intérieur, antisémite notoire, assure à Hertzel [3] que son pays ne peut être « que favorable à la création d’un Etat […] en Palestine ». Pour le dirigeant sioniste l’antisémitisme « ne sera pas nuisible pour les Juifs, au contraire il aidera à forger leur caractère et leur éducation [qui] ne peut avoir lieu qu’à travers la souffrance et les juifs s’adapteront ». Le XXème siècle a prouvé que si l’antisémitisme encourageait l’émigration vers la Palestine, il a été un drame pour les européens juifs que les sionistes ont utilisé, mais pas entravé [4].
Le sionisme n’est pas qu’une politique ! Mais...
Un système juridique de marginalisation des Arabes
Après la Naqba [5], la majorité des Palestiniens ont fui devant les massacres et ont trouvé refuge dans les Etat arabes voisins, une minorité (160 000) restant en Palestine. Aujourd’hui, ils représentent 20 % de la population d’Israël. Mais depuis 1948, leur expropriation ne s’est pas arrêtée, s’appuyant maintenant sur la loi coloniale et la répression.
Si la démocratie bourgeoise est la règle pour les colons, la discrimination et l’arbitraire sont le sort des colonisés. Israël distingue la citoyenneté de la nationalité qui est seule réservée aux Juifs [6]. Trente lois, concernant en particulier la propriété, confèrent aux juifs des droits refusés aux non-juifs. La loi stipule que les biens juifs sont des biens inaliénables du peuple juif. Un juif ne peut donc pas vendre un bien, terre ou maison, à un non juif. Mais par diverses mesures « légales », les terres arabes peuvent être expropriées et cédées ensuite à des juifs. L’expropriation des arabes d’Israël se poursuit donc depuis 1948 [7]. Des villages sont détruits, parce que considérés comme illégaux, comme ceux des bédouins dans le désert du Néguev situé au sud des territoires occupés en 1948 (Voir encart).
Dans cet Etat « démocratique », un non juif ne peut pas se marier avec une juive et réciproquement, puisque le mariage civil n’existe pas. Impossibilité qui vise à protéger le caractère « juif » d’Israël.
L’Etat d’Israël est donc considéré comme celui de tous les Juifs et pas seulement de ceux d’Israël. En conséquence tout Juif peut acquérir la nationalité israélienne, même s’il n’a jamais mis les pieds dans ce pays. Mais il est impossible à un Palestinien expulsé en 1948 ou 1967, de revenir dans la seule patrie qu’il ait et dont ses parents ou lui-même sont originaires.
Octobre 2006 un exemple : Naqab en Palestine, détruire les maisons et les villages pour expulser - site arabs48.com
L’ « administration des terres d’Israël », officine sioniste légale pour voler les terres des Palestiniens, a de nouveau sévi dans les villages palestiniens du Naqab, région à l’extrême sud de la Palestine occupée en 48, située entre la région d’al-Khalil et la bande de Gaza. Cette officine sioniste, renforcée par des dizaines de policiers, ont détruit le 14 septembre [2006] 5 maisons dans plusieurs zones du Naqab, dont deux situées dans le village d’al-Fari’a, dont l’existence a été récemment reconnue par les autorités sionistes, et qui se trouve à l’ouest de la ville de Arad.
Comme à son habitude, la police a encerclé le village, bloqué toutes les issues avant de procéder à la démolition.
L’armée, pilier économique et idéologique du sionisme
L’armée d’occupation dispose de pouvoirs très étendus. Elle peut réglementer par décret et exercer des fonctions de justice ou de police reconnues par l’Etat d’urgence. Ces mesures d’exceptions s’appliquent quasiment en permanence aux Arabes israéliens.
La propagande sioniste présente cette armée comme la plus « éthique » du monde. Elle est surtout une des plus fortes et utilise des armes non conventionnelles (bombes aux phosphore, bombes à fléchettes) contre Gaza. La guerre est pour elle « un laboratoire » [8] qui bénéfice directement aux industries d’armement et aux exportations et fait d’Israël le 5e vendeur d’armes au monde.
Le général dirigeant de l’Opération plomb durci [9] se flattait d’être parvenu « à transformer du sang en argent » [10]. La supériorité de l’industrie militaire sioniste sur le marché mondial tient à ce que ses armes sont testées contre les Palestiniens dans les affrontements urbains. Après chaque intervention ses ventes d’armes augmentent. En un peu plus de 10 ans, elles sont passées de 2,5 milliards de dollars à plus de 7,5 milliards.
L’armée a encore des missions sociales et éducatives auprès des jeunes en difficulté et dans les programmes d’intégration des nouveaux immigrants. Ce rôle vise à consolider la cohésion idéologique sioniste.
L’Histadrout, centrale des travailleurs au service de l’intégration sioniste
L’Histadrout n’est pas une organisation syndicale réformiste comme nous en connaissons en France. Elle défend le travail juif contre le travail des arabes, plus que contre les exploiteurs. A sa fondation elle a refusé d’intégrer des travailleurs arabes et ne l’a accepté que dans les années 1960. Dans les années 1920, elle a exclu de ses rangs les communistes juifs antisionistes.
Ce « syndicat » est un pilier de la domination sioniste, en tant qu’appareil idéologique, social et économique d’Etat. En 1948, lors de la partition, les administrations et services sociaux qu’elle avait développés ont permis l’établissement rapide du pouvoir de la bourgeoisie ashkénaze et l’intégration de nouveaux colons.
Enfin, elle a un grand rôle économique, bien qu’en déclin depuis la libéralisation économique de 1985. Dans les années 1970, elle contrôlait de 25 à 30 % de l’économie. Malgré la réduction de ce rôle, elle reste un pilier du système sioniste. La centrale « syndicalef » possède non seulement une banque, mais aussi une des plus grosses entreprises de BTP, qui comme il se doit exploite des travailleurs arabes.
En défendant les intérêts des travailleurs juifs contre ceux des arabes, elle participe à la corruption de ceux-ci et à leur constitution en aristocratie ouvrière attachée à la perpétuation de la domination sioniste. Elle participe directement au pouvoir de la classe dominante.
L’idéologie raciste !
Le mouvement sioniste et les puissances impérialistes n’ignoraient pas que le pays était peuplé. La formule « une terre sans peuple, pour une peuple sans terre », n’est pas une formule naïve. Toute colonisation trouve sa justification idéologique dans le refus de l’appartenance des peuples colonisés à une humanité « civilisée ». La colonisation sioniste, comme l’européenne, développe donc un racisme anti-arabe. Menahem Bégin, premier ministre sioniste du Likoud de 1977 à 1983 avait qualifié les Palestiniens de « bêtes marchant sur deux jambes » [11].
La liquidation du sionisme, quel sens politique ?
D’abord le droit inconditionnel au retour
La majorité des Palestiniens sont des réfugiés. Ils n’ont aucune autre patrie, alors que les migrants sionistes possèdent une ou plusieurs nationalités en arrivant en Palestine qu’ils conservent et transmettent à leurs enfants, conscients qu’ils occupent la terre et les maisons des autres.
La revendication numéro un des Palestiniens est le retour des réfugiés qui est au cœur de la conscience palestinienne. C’est une exigence qui concentre le refus de la colonisation sioniste.
L’abolition du fait sioniste : une révolution politique et sociale !
En 1969, un projet présenté au Conseil national palestinien du Caire [12] proposait une solution démocratique pour la Palestine. Il en appelait aux éléments et aux organisations juives, antisionistes et anti-impérialistes, de même qu’à toutes les forces révolutionnaires du monde, pour qu’ils adoptent cette solution et participent à la lutte armée du peuple palestinien jusqu’à sa réalisation.
Ce texte, dont les auteurs ne nous sont pas connus [13] est encore d’actualité. Il donne le contenu du démantèlement de la société sioniste, condition de l’instauration d’un Etat palestinien démocratique.
Il rejette « les solutions chauvines et réactionnaires du sionisme et de l’Impérialisme, fondées sur la reconnaissance de l’Etat d’Israël, en tant que fait accompli. […] qui entérinent le fait sioniste et expansionniste, lié à l’impérialisme, et ennemi du mouvement de libération palestinien et arabe et hostile à toutes les forces de libération et du socialisme dans le monde ». Il condamne aussi les « solutions chauvines palestiniennes et arabes en cours avant et après juin 1967 [14], consistant à égorger les juifs et à les jeter à la mer ». Il rejette aussi « l’acceptation de l’Etat d’Israël dans ’des frontières sûres et reconnues’ selon la fameuse résolution du 22 novembre. [qui s’oppose] aux droits du peuple palestinien à disposer de lui-même » et qui permet l’implantation au « Moyen-Orient, un Etat capitaliste, raciste et expansionniste intimement lié au capitalisme international ».
La solution « démocratique populaire » consiste à « abolir le fait sioniste incarné par l’ensemble des institutions étatiques (administration - police et armée), à dissoudre toutes les organisations politiques et syndicales chauvines et sionistes et à créer un pouvoir démocratique et populaire en Palestine où Juifs et Arabes cohabitent sans discrimination, ni oppression nationale ou de classes ». L’abolition du sionisme ne consiste donc pas en une « démocratisation d’Israël », comme la fin de l’Apartheid l’a été en Afrique du Sud, mais en une révolution politique, sociale et idéologique.
Cette « Palestine démocratique populaire deviendra une partie intégrante d’une fédération démocratique arabe ». Elle « transformera la région en un bastion révolutionnaire, partie intégrante de la révolution mondiale ». Elle ne peut être imposée « que par la lutte populaire armée contre le sionisme, l’impérialisme et la réaction et contre l’ensemble des solutions réactionnaires chauvines et impérialistes ».
La classe ouvrière « juive » peut-elle avoir un rôle révolutionnaire ?
Certains militants révolutionnaires voient dans la classe ouvrière d’Israël l’allié « naturel » des Palestiniens, car ils seraient tous deux exploités. Cette vision ignore le rôle corrupteur de la colonisation sur les prolétaires qui appartiennent à la société des colons. Karl Marx l’avait déjà affirmé à propos de la question irlandaise [15], mais elle a aussi été vérifiée dans la lutte nationale du peuple algérien.
La classe ouvrière juive : contradictions sociales et consensus sioniste
La proportion d’ouvriers dans la population active en Israël est faible. L’industrie n’emploie que 16 % des salariés, auxquels il faut ajouter ceux des transports et du BTP comptés dans les services. Par contre, la proportion d’ingénieurs y est la plus forte au monde : de 145 pour 10 000 habitants, contre 88 pour 100000 au Japon. L’économie est basée sur les hautes technologies, armement, la chimie fine, l’informatique, qui emploient 10 % de la population active, sur un total de 3,6 millions de personnes. Elles génèrent 50 % des exportations. Les autres productions, textile ou non stratégiques, sont peu à peu délocalisées en Turquie ou en Jordanie.
Cette classe ouvrière est divisée entre juifs d’origine européenne, juifs orientaux, arabes citoyens de l’Etat, immigrants ou résidents palestiniens non citoyens de Jérusalem Est. Les Arabes sont employés dans le BTP ou dans les services peu qualifiés et ne représentent que 2 % des emplois dans la haute technologie.
A leur arrivée avant et après le génocide, les ouvriers juifs d’origine européenne ont bénéficié d’avantages divers, logements à prix avantageux, emplois dans l’industrie, grâce à la politique discriminatoire de l’Histadrout. Les juifs orientaux, moins qualifiés arrivés dans les décennies suivantes, ont remplacé les Arabes dans les emplois peu qualifiés. Ils ont permis de judaïser beaucoup de ces emplois peu payés. Ils se sont donc trouvés dans une situation proche des ouvriers arabes et en concurrence avec eux.
Cette concurrence a contribué les en éloigner. Elle a nourri une idéologie réactionnaire au bénéfice de la droite sioniste. Les juifs orientaux ont voulu se distinguer des arabes. Ils ont agi pour obtenir une répartition plus équitable pour eux de la richesse entre juifs au motif que « cette terre est aussi la mienned ». Alors que la répartition des budgets sociaux ou d’éducation a toujours été très défavorable aux Arabes, les Juifs orientaux, bien qu’exploités, le sont moins que les Arabes et bénéficient de divers avantages qu’ils craignent de perdre si la colonisation sioniste était abolie.
Les ouvriers israéliens et l’Histadrout ont donc mené les luttes sociales dans le respect du système colonialiste dont ils tirent avantage, partageant dans leur majorité le consensus sioniste. En conséquence apparaissent des syndicats arabes indépendants sur des bases nationales et de classe [16].
L’impossible unité ? Les expériences passées et leurs échecs
Le Matzpen [17], organisation révolutionnaire créée dans les années 1960, regroupant des Juifs et des Arabes, a été la seule à combattre alors le sionisme en Israël. Au début des années 1970, elle s’est scindée en deux courants, l’un trotskiste, l’autre maoïste, ce dernier donnant naissance à l’organisation « Front rouge » anéantie par les sionistes après un an d’existence [18]. Les unes comme les autres n’ont pas pu s’implanter dans le prolétariat juif.
Pour le Matzpen, la classe ouvrière juive étant formée d’immigrés et ou de fils d’immigrés, cette situation sociale vécue comme provisoire est un obstacle à la formation d’une conscience de classe anti-sioniste. D’autant plus que les promotions offertes par la colonisation et le développement du pays [19] appuyé sur une aide financière internationale, assurent la reproduction d’avantages au bénéfice des seuls juifs [20]. Pour le Matzpen, tant que « le sionisme domine politiquement et idéologiquement cette société et fixe les règles du jeu, il n’existe aucune chance pour que la classe ouvrière devienne une classe révolutionnaire ». Les travailleurs juifs « préfèrent presque toujours mettre leur loyauté envers la nation devant celle envers leur classe ». Le Manifeste du Matzpen de 1967 en concluait qu’il y était improbable que des « conflits sociaux internes puissent assumer un caractère révolutionnaire » et qu’en conséquence, seule « une percée révolutionnaire dans le monde arabe changerait cette situation » [21].
- Procès de militants de « Front Rouge » en 1972.
Aucun événement n’a invalidé cette conclusion que l’on retrouve dans les positions actuelles de l’Organisation Abnaa el-Balad qui fait dépendre la fin du « monopole sioniste sur la communauté juive en Palestine » de « l’unité arabe anti-impérialiste » [22]. Cela n’exclut pas la participation de Juifs, ouvriers ou non, à la lutte palestinienne, comme cela a déjà été le cas, mais cette participation restera minoritaire, car totalement à contre courant des tendances dominantes de la société sioniste.
Quelle voie pour la libération de la Palestine ? Les débats ?
Si la libération de la Palestine ne dépend pas d’une l’alliance avec les prolétaires juifs, les Palestiniens sont-ils pour autant condamnés à l’isolement ?
Les révolutionnaires arabes ont toujours considéré que les alliés des Palestiniens étaient d’abord les peuples arabes et leurs organisations révolutionnaires. Aujourd’hui, ces forces sont faibles, ainsi que le constate Adel Samara [23], « la dégénérescence des Mouvements arabes nationalistes et communistes entre 1970 et 2010 [offrant] une chance non négligeable à la contre-révolution ».
Les monarchies pétrolières arabes ont « utilisé la rente [pétrolière] pour soutenir trois courants réactionnairess ». « D’une part, la classe dite classe d’affaires, qui est devenue une classe libérale bourgeoise islamiste, tout particulièrement en Egypte ». « Ensuite, nombre de jeunes chômeurs relativement incultes ont été recrutés, entraînés et financés comme propagandistes et combattants islamistes au profit de l’Arabie saoudite et des Salafistes [24] ». « Enfin, le mouvement des Frères Musulmans [25] [qui] était soit allié aux régimes arabes en place, soit dans un état de semi-oppression en comparaison aux mouvements laïcs » qui étaient eux fortement réprimés. La domination capitaliste et sioniste en a été renforcée au sein même du monde arabe.
Enfin, selon nous, l’effondrement de l’Union soviétique a dérouté les révolutionnaires qui n’en n’avaient pas compris la nature bourgeoise. Il a facilité le développement des forces religieuses politiques. Les nationalistes et communistes arabes « ont [alors] perdu les masses ».
L’AP, son financement et son rôle dans la destruction de la résistance
Le rôle de l’Autorité palestinienne [26] depuis les « Accord d’Oslo » [27] est de maintenir l’ordre à la place de l’occupant, avec des forces entraînées et équipées par l’impérialisme américain. Elle réprime les anti-sionistes, comme Adel Samara emprisonné pour avoir avec 19 autres personnalités, dénoncé la corruption de l’AP, ou elle arrête les étudiants progressistes liés au FPLP ou ceux du Hamas qui en décembre 2014 protestaient sa politique répressive [28].
Mais l’Autorité palestinienne contribue aussi au développement de couches étroitement dépendantes de l’impérialisme qui bénéficient directement ou indirectement de l’ « aide » financière. A plus de 40% de son budget est financée par l’extérieur, elle reçoit en moyenne un milliard d’euros par an en provenance principalement de l’Union européenne et des États-Unis.
De plus ses recettes fiscales dépendent à plus de 66% de taxes d’exportations prélevées par Israël, qui les utilise comme moyen de pression économique en les reversant ou non. Elle n’a donc aucune indépendance économique.
Pour autant l’Autorité palestinienne a développé depuis la fin des années 90 un vaste réseau de corruption et de clientélisme au détriment du développement économique des Territoires palestiniens [29]. A titre d’exemple, il y a environ 92 ministres au sein du gouvernement palestinien. De plus, 58% de dépenses de l’Autorité sont destinées à la gestion de l’administration centrale, soit 1,7 milliards de dollars. Moins d’un tiers du budget est destiné au développement des services sociaux, à savoir la santé et l’éducation [30]. 160 000 personnes sont employées par cette Autorité, et avec leurs familles, c’est un tiers de la population de la Cisjordanie et de Gaza qui dépend de l’aide impérialiste. A ceux-ci il faut ajouter les personnes secrètement recrutées dans les appareils de sécurité et plusieurs secteurs privés compradores qu’affectionnent particulièrement les pays donateurs et la Banque Mondiale.
Les principales oppositions palestiniennes
Le Hamas a organisé la résistance à Gaza. C’est la branche palestinienne des Frères musulmans qui, au niveau international, sont très liés à l’impérialisme. D’un point de vue idéologique et économique, ces Islamistes ne sont pas plus anti-capitalistes qu’anti-impérialistes, ne se soucient des intérêts des classes populaires et des femmes que pour les dominer. Ils nient la lutte des classes. Donc ne cherchent pas à construire une Palestine démocratique et populaire.
Le FPLP (Front Populaire pour la Libération de la Palestine) est une organisation progressiste révolutionnaire qui a été dans les années 1970, la deuxième organisation palestinienne en terme d’influence. Elle se revendique anti-impérialiste, et entend développer une guerre populaire, orientée par le marxisme-léninisme et le nationalisme arabe. Le FPLP affirme possible de rallier une partie du prolétariat juif au mouvement de libération national palestinien.
La chute de l’Union soviétique, la poussée des mouvements palestiniens islamistes et les attaques ciblées israéliennes contre les dirigeants du FPLP, ainsi que ses flottement politiques, lui ont fait perdre de son influence de masse. Il reste néanmoins l’organisation politiquement la plus avancée.
Nous revenons sur ces aspects dans l’article suivant « Le mouvement national palestinien » dans ce même numéro
Quelle orientation ?
Nous ne pouvons ici que rendre compte d’un débat amorcé en Palestine, qui ne porte pas la nécessité de la lutte armée en elle-même, considérée comme inévitable et nécessaire, mais sur sa combinaison aux autres formes de résistance populaire.
Adel Samara écrit qu’aujourd’hui [31] « la plupart des organisations nationalistes et communistes se sont tournées vers une alliance et un dialogue avec les forces politiques religieuses qui, en retour, savent intelligemment exploiter des circonstances favorables et agissent comme si elles étaient anti-impérialistes, mais construisent en secret des liens forts avec la contre révolution ». Pour lui, les forces nationalistes et communistes ont sous-estimé la force des Islamistes.
Néanmoins, une nouvelle résistance se développerait, formée, selon Adel Samara, d’indépendants et de membres d’organisations de résistance. Une troisième Intifada serait possible sinon probable. La question est alors : la résistance est-elle prête à une grande Intifada, à une guerre frontale ? Adel Samara répond par la négative. Une lutte frontale coûterait un prix énorme au peuple. Il envisage alors une lutte combinant d’une part des actions armées, non frontales, et le renforcement de l’autonomie populaire, économique, politique, idéologique, par la lutte contre l’encadrement et la corruption de l’AP, en développement un boycott interne, comme l’avait fait la première Intifada combinant actions armées, campagne de désobéissance civile, boycott interne, auto organisation et manifestations contre la domination israélienne [32].
Qui soutenir ?
La question des alliances se pose différemment pour les Palestiniens directement confrontés aux sionistes et pour les militants internationalistes. Ce n’est pas à nous, communistes en France, de définir la tactique d’alliance des communistes ou des progressistes palestiniens. Nous ne pouvons condamner toute alliance ponctuelle entre des forces porteuses d’intérêts sociaux différents, les communistes visant la libération nationale et sociale, les bourgeois (par exemple du Hamas) ne cherchent qu’une indépendance qui leur permettrait d’étendre leur pouvoir en le partageant s’il le faut avec les impérialistes. Dans ce cas toutefois, l’expérience et les enseignements de la révolution chinoise (voir encart) montrent que ce qui est déterminant dans une tactique de front uni, est la capacité des communistes et les progressistes à réunir les conditions de leur indépendance, politique, organisationnelle et militaire. Lorsque ces conditions ne sont pas réunies l’alliance avec des forces nationalistes bourgeoises est suicidaire, comme en dont fait l’expérience les communistes chinois en 1927.
Cette indépendance est à garantir aussi vis-à-vis des bourgeoisies arabes elles-mêmes, qui ont souvent utilisé la résistance palestinienne et l’ont réprimée lorsqu’elle ne rentrait pas dans leur jeu. Aujourd’hui toutes les bourgeoisies des Etats voisins arabes ont abandonné la cause des Palestiniens et entretiennent de bonnes relations économiques et politiques avec l’Etat sioniste, certains comme la Jordanie depuis 1948. Le pouvoir syrien qui jouait un rôle plus ambigu est neutralisé par la guerre civile, situation que les sionistes entretiennent. Ils apporteraient ainsi une « aide humanitaire » à Al-qaïda en soignant ses combattants blessés sur le plateau du Golan [33].
C’est la conscience de l’indépendance des forces progressistes ou communistes qui oriente notre soutien aux forces qui luttent contre le sionisme. Si nous affirmons le droit inconditionnel des Palestiniens à lutter par les armes contre l’occupant sioniste, nous ne pouvons soutenir en positif, dans la mesure de nos moyens, que ceux qui portent les intérêts des masses populaires, et peuvent faire naître « une Palestine démocratique et populaire ». Nous devons le faire d’autant plus que le soutien internationaliste peut contribuer au renforcement de l’indépendance politique et organisationnelle des partis progressistes palestiniens, tel que le FPLP par exemple. Toutefois, la construction d’un parti des exploités, d’un parti communiste reste une question posée, mais non résolue, en Palestine, comme en France d’ailleurs.
Le Parti communiste chinois et le Front uni
La Chine des années 20 est partagée entre des Seigneurs de la Guerre concurrents et traversée de conflits sociaux et politiques aigus. Le Front uni impulsé par l’Internationale conduisit le parti communiste à intégrer le Guomindang (le parti nationaliste bourgeois). Le PCC y accroît ainsi son influence. Par ailleurs il en reste à la tactique révolutionnaire qui a réussi au PC russe : l’insurrection ouvrière urbaine. Il sous-estime le rôle des paysans dans la révolution démocratique et nationale.
La droite du Guomindang, effrayée par les actions des Unions paysannes dirigées par les communistes contre les propriétaires fonciers, se retourne contre eux. En 1927, à Shanghai, le Guomindang de Tchang Kai-Check liquide les milices ouvrières qui lui ont permis de conquérir la ville, en massacrant les militants communistes par milliers. Fin 1927, la tentative d’insurrection communiste à Canton se solde par une défaite. Le PCC n’avait pas d’organisation militaire distincte de celle du Guomindang.
Mao, tirant des leçons de ces échecs, propose ligne opposée à celle des dirigeants du PCC qui continuent d’appliquer l’orientation de l’IC. Il définit la paysannerie comme force principale de la révolution en Chine, les ouvriers en étant la force dirigeante. Il n’abandonne pas le front uni avec les forces nationalistes contre les classes liées à l’impérialisme et aux propriétaires fonciers, mais le subordonne à l’indépendance politique et militaire du PCC. La révolution ne doit plus se concentrer dans les villes ; et les campagnes doivent encercler les villes. Cette orientation permettra au PCC de tirer parti des circonstances changeantes pour conquérir le pouvoir en 1949.
Mao Tse-Toung, Œuvre choisies T1 « De la tactique de lutte contre l’impérialisme japonais » p.184, et T2 « L’indépendance et l’autonomie au sein du Front uni » p.299.
[1] David Ben Gourion, né le 16 octobre 1886 à Płońsk (actuelle Pologne, à l’époque dans l’Empire russe), mort le 1er décembre 1973 , est un dirigeant sioniste. Il est un des fondateurs du Mapaï, devenu par la suite le Parti travailliste israélien. Il a dirigé la communauté juive de Palestine à l’époque du mandat britannique (1918-1948), puis l’État d’Israël comme premier ministre de l’État d’Israël, de 1948 à 1953 et de 1955 à 1963.
[2] Un argument avancé pour rejeter le caractère colonial d’Israël est l’absence de métropole colonisatrice, comme l’était la France vis-à-vis de l’Algérie. La colonisation suppose surtout une puissance impérialiste qui exerce une tutelle sur le pays et l’ouvre aux colons. Pour le sionisme, la Grande Bretagne puis les USA, ont joué ce rôle, sans qu’il soit nécessaire que les colons en soient originaires. L’Algérie a été peuplée de Français (d’Alsaciens, de bannis), mais aussi d’Espagnols, de Maltais, d’Italiens et même de d’Allemands.
[3] Theodor Herzl, né le 2 mai 1860 à Pest et mort le 3 juillet 1904 à Edlach, est un journaliste et écrivain austro-hongrois. Fondateur du mouvement sioniste au congrès de Bâle en 1897. Il est l’auteur de Der Judenstaat (« L’État des Juifs ») en 1896 et fondateur du Fonds pour l’implantation juive pour l’achat de terres en Palestine.
[4] Ben Gourion a pu dire le 7 décembre 1938, devant les dirigeants sionistes du Labour britannique : « Si je savais qu’il est possible de sauver tous les enfants d’Allemagne en les amenant en Angleterre, et seulement la moitié d’entre eux en les transportant en Eretz Israël, je choisirai la deuxième solution. Car nous devons tenir compte non seulement de la vie de ces enfants, mais aussi de l’histoire du peuple d’Israël ». Source : Yvon Gelbner, « Zionist policy and the fate of European Jewry », dans Yad Vashem studies. Jérusalem.
Vol.XII, P. 199.
[5] La catastrophe en arabe. Nom donné par les Palestiniens à leur expulsion en 1948.
[6] Selon les conceptions sionistes, Juif n’est pas une caractérisation religieuse, mais « raciale » qui se transmet par la mère.
[7] Environ 93 % de la terre d’Israël est « nationalisée » (juive). Alors que les citoyens arabes constituent 20 % de la population, ils ne sont propriétaires que de 3,5 % de la terre d’Israël. « Il faut mettre fin aux inégalités qui touchent les Arabes » dit l’International Crisis Group. Site de IRIN : http://www.irinnews.org/fr/
[8] Propos tenu par un officier sioniste, voir le documentaire « dVendeurs de guerre » réalisé par Yotam Feldman, à visionner en ligne : https://www.youtube.com/watch?v=4mdgzrqPd3c
[9] Nom de l’opération sioniste contre Gaza qui débute le 27 décembre 2008 caractérisée par des raids et bombardements aériens suivis par une offensive terrestre lancée le 3 janvier 2009. Au soir du 18 janvier, selon le bilan provisoire 1 315 Palestiniens ont été tués dans l’offensive israélienne, dont 410 enfants et plus de 100 femmes, tandis que 5 285 autres ont été blessés, les civils composent 65% des tués. Côté israélien, 3 civils et 10 soldats israéliens ont perdu la vie, et 113 soldats ont été blessés ainsi que plus de 84 civils.
[10] Idem, documentaire « Vendeurs de guerre »
[11] Amnon Kapeliouk, « Begin et les bêtes », New Statesman, 25 juin 1982.
[12] Le Conseil National Palestinien (CNP) était le Parlement en exil du peuple palestinien. Il existe encore, mais son rôle est très formel. Le comité exécutif, instance directrice de l’organisation, est élu par le CNP.
[13] Publié en 1970, dans la revue Partisans éditée par les Editions Maspero.
[14] En 1967 a lieu la Guerre des Six Jours, menée du lundi 5 au samedi 10 juin 1967, par Israël contre l’Égypte, la Jordanie et la Syrie. Elle est déclenchée comme une « attaque préventive » d’Israël contre ses voisins arabes, à la suite du blocus du détroit de Tiran aux navires israéliens par l’Égypte. Le sixième jour, les armées égyptiennes, syriennes et jordaniennes sont défaites et l’État hébreu triple sa superficie : l’Égypte perd la bande de Gaza et la péninsule du Sinaï, la Syrie est amputée du plateau du Golan et la Jordanie de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est.
[15] En 1870, Karl Marx adresse une lettre aux sections nationales de la Première internationale dans laquelle il écrit que « L’Irlande est le seul prétexte pour entretenir une grande armée permanente qui en cas de besoin est lancée, comme cela s’est vu, sur les ouvriers anglais après avoir fait ses études soldatesques en Irlande. […] Le peuple qui subjugue un autre peuple se forge ses propres chaînes. » Pour lui, afin de « pousser la révolution sociale » en Angleterre, il n’y a pas de meilleur moyen que de « frapper un grand coup en Irlande », c’est « une condition préliminaire de l’émancipation de la classe ouvrière anglaise de transformer la présente Union forcée (c’est-à-dire l’esclavage de l’Irlande) en confédération libre et égale s’il se peut ». Remplacer Irlande par Palestine et classe ouvrière anglaise par ouvriers juifs. A une différence près que sous le sol d’Israël est la Palestine.
[16] Un Syndicat des travailleurs arabes en Israël s’est créé. Nous n’en connaissons que sa déclaration politique. Il se considère comme faisant partie de la classe ouvrière palestinienne, du mouvement de la classe ouvrière du monde arabe et du monde entier. Il est solidaire du combat de la classe ouvrière à travers le monde contre le capitalisme. Pour lui, le combat révolutionnaire de la classe ouvrière qui secoue le monde arabe est le combat de tous les travailleurs du monde contre l’exploitation, l’esclavage salarié et la destruction des droits de la classe ouvrière. The Arab Workers union : P.O. Box 2721, Nazareth 16126
[17] Matzpen (« la boussole » en hébreu) était l’organe mensuel de l’Organisation socialiste en Israël, un parti révolutionnaire, internationaliste et antisioniste qui existe de 1962 à 1983. C’est sous le nom de Matzpen qu’on a pris l’habitude de désigner ce parti. Il considérait le sionisme comme une forme de colonialisme.
[18] A la fin de l’année 1972, des membres de cette organisation sont arrêtés puis jugés pour espionnage et collaboration avec l’ennemi (la Syrie). Certains d’entre eux sont torturés avant le procès, pour obtenir leurs aveux, puis condamnés à des peines de prison. L’organisation faible ne survit pas à ces arrestations.
[19] Le taux de chômage est actuellement inférieur à 6 % en moyenne, plus faible pour les Juifs.
[20] Les auteurs y ajoutent les transferts de capitaux étrangers (en particulier US) qui assurent la stabilité de l’Etat.
[21] Voir ce texte : https://www.marxists.org/francais/4int/suqi/1967/05/manifeste_matzpen.htm
[22] Voir le texte de Yoav Bar, membre du bureau politique de Abnaa El-balad, en ligne sur http://www.couppourcoup31.com/article-crise-du-sionisme-par-yoav-bar-77911150.html
[23] Adel Samara est un économiste palestinien marxiste. Membre fondateur du FPLP qu’il a quitté après les accords d’Oslo. Il dirige la revue palestinienne trimestrielle Kana’an. En novembre 1999, il fut l’un des 20 signataires d’un appel dénonçant la corruption, le manque de démocratie et les trahisons de l’Autorité Palestinienne. Il a été arrêté pour cela par la police palestinienne.
[24] Le salafisme est un mouvement sunnite revendiquant un retour à l’islam des origines. Aujourd’hui, le terme désigne un mouvement composite fondamentaliste, constitué en particulier de mouvances quiétiste, politique et djihadiste. Étymologiquement, « salafisme » provient du mot salaf, « prédécesseur » ou « ancêtre », qui désigne les compagnons du prophète de l’islam Mahomet.
[25] Les Frères musulmans (FM) (Association des Frères musulmans) est une organisation panislamiste fondée en 1928 par Hassan el-Banna, en Égypte, avec comme objectif une renaissance islamique, la lutte officiellement non-violente contre l’influence occidentale. Elle a rapidement essaimé ses idées dans les pays à majorité musulmane du Moyen-Orient, au Soudan et en Afrique du Nord. Certains groupes de partisans se sont constitués en mouvements autonomes, comme le Hamas.
[26] L’Autorité nationale palestinienne est l’entité gouvernementale qui administre les habitants arabes de Cisjordanie et de la bande de Gaza dans les zones A et B de la Palestine définies par les Accords d’Oslo. Elle a un président et une assemblée élue au suffrage universel, une police (mais pas d’armée) et des représentants dans plusieurs pays.
[27] Accords sur l’autonomie des territoires occupés en 1967 signés le 13 septembre 1993 à la Maison-Blanche par Israël et l’Organisation de libération de la Palestine (OLP). Ils ont été précédés par la reconnaissance mutuelle d’Israël et de l’OLP. Ils prévoyaient les modalités intérimaires d’autonomie pour les territoires occupés, s’appliquant, avec plusieurs échéances sur une période de cinq ans, au terme de laquelle devait entrer en vigueur le statut définitif de ces territoires. Les accords sont devenus moribonds à la suite de la réoccupation par Israël de plusieurs régions de Cisjordanie et par la poursuite de la colonisation sioniste.
[28] Voir sur : Info-Palestine.eu
[29] En 2013, 26% du budget de l’AP ont été consacrés à la sécurité (en comparaison des 16% pour l’éducation, 9% pour la santé et un minuscule 1% pour l’agriculture qui est historiquement la colonne vertébrale de l’économie palestinienne). 44% des fonctionnaires de l’AP sont employés dans le secteur de la sécurité. Voir sur : http://www.agencemediapalestine.fr/blog/2014/10/15/qui-beneficie-des-milliards-promis-pour-la-reconstruction-de-gaza/
[31] Adel Samara, « Troisième Intifada : Moins ou plus …. Mais sans traîtrise », Kanna’an Online, novembre 2014.
[32] La première Intifada (décembre 1987 à 1993). Le mouvement fit subir des pertes économiques importantes à Israël. L’Intifada permit l’union de toutes les couches sociales et consolida l’entité nationale palestinienne. Les femmes y ont joué un grand rôle. Sa répression se solda par plus de 1 000 tués palestiniens.
[33] Voir sur : http://www.info-palestine.eu/spip.php?article15282