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Un monde en flammes, un système en décomposition et l’avènement d’une nouvelle vague révolutionnaire

Editorial Partisan Magazine N°21 - Juin 2023

[Merci aux camarades équatoriens du Movimiento Vientos del Pueblo pour leur inspiration pour cet éditorial, ce qui prouve, une nouvelle fois pour celles et ceux qui en douteraient, que la révolution communiste est mondiale, même si elle se développe dans une multitude de circonstances particulières]

Le système capitaliste impérialiste traverse la pire crise de son histoire. Ce n’est pas une crise passagère, conjoncturelle, ni nationale ou régionale, c’est une crise structurelle, systémique, mondiale, qui s’approfondit de plus en plus. Outre la baisse du taux de profit que le système capitaliste a connu depuis les années 70, s’est ajoutée la crise internet de 2001 et la crise financière de 2008, dont il n’y a jamais eu de véritable reprise.
Par la suite, une série de problèmes économiques ont marqué une nouvelle étape de la crise, dont la réapparition de l’inflation au niveau mondial, surtout depuis 2015, que la crise écologique, le réchauffement climatique, la pandémie de coronavirus et enfin la guerre en Ukraine n’ont fait qu’exacerber.

Actuellement, la situation actuelle du système capitaliste impérialiste ne peut être comprise en dehors de l’un des aspects les plus importants des quinze dernières années : l’émergence de la Chine en tant que superpuissance économique, constituant, avec la Russie, un nouveau bloc impérialiste. Avec la baisse du taux de profit et l’apparition de deux nouveaux concurrents pour les puissances traditionnelles, la concurrence inter-impérialiste, tant pour la possession des marchés et la maximisation des profits, que pour le contrôle des sphères d’influence s’intensifie toujours plus. Bien que la lutte inter-impérialiste soit encore principalement menée par le biais de canaux diplomatico-commerciaux, une future conflagration mondiale ne fait aucun doute. La guerre en Ukraine, les tensions entre Taïwan et la Chine, les luttes entre la Corée du Sud et la Corée du Nord, l’interventionnisme militaire américain et le financement chinois dans divers pays à travers le monde ne font que démontrer une escalade des tensions qui est irréversible.

Partout dans le monde, le slogan impérialiste a été de faire payer la crise aux travailleurs. Ainsi, diverses réformes ont été encouragées, telles que l’augmentation de l’âge de la retraite, le démantèlement de la sécurité sociale, la flexibilisation et la précarisation des relations de travail (polyvalence, augmentation des périodes d’essai et des contrats à durée déterminée, réduction des acquis, augmentation des motifs de licenciement, suppression des "avantages" pour les travailleurs), réduction des investissements sociaux (éducation, santé), augmentation des taux d’intérêt et renégociations de la dette, privatisation des services publics, contrôle impérialiste des secteurs stratégiques, endettement des semi-colonies, etc. Cela a provoqué une série de protestations, de soulèvements et même de révoltes populaires importantes non seulement dans les pays semi-coloniaux, mais aussi dans les centres impérialistes.
Dans notre pays, on a vu s’enchaîner la réapparition des conflits sur les salaires et la mobilisation contre la réforme des retraites, nous y revenons dans une première partie de ce magazine, y compris autour d’un congrès de la CGT particulièrement remuant, même si rien n’a changé.

Dans une deuxième partie, nous revenons sur ces contradictions impérialistes mondiales qui s’accentuent autour de l’interventionnisme militaire de la Russie. D’un côté, la constitution d’une Poutinafrique autour du groupe Wagner, qui ne nous fait pas oublier l’hégémonie chinoise sur le continent. D’un autre, la guerre en Ukraine avec la situation du mouvement ouvrier et syndical dans ce pays partagé entre indépendance de classe et patriotisme. Et enfin l’enjeu particulier des élections en Turquie à la charnière des divers blocs impérialistes.

Enfin dans une dernière partie, nous revenons sur une autre formule, cette « nouvelle vague révolutionnaire » qui a peut-être fait sursauter quelques lecteurs, tant l’avenir apparaît sombre. Pourtant, c’est l’évidence, les révoltes se multiplient sur toute la planète comme le disent les camarades équatoriens. Des révoltes globales, « antisystème », massives, de l’Inde à l’Egypte en passant par le Pakistan, Haïti, l’Iran ou le Chili.
Mais ces révoltes sont confuses, aussi radicales soient-elles, facilement récupérées par les réformistes ou des opportunistes masqués, comme en son temps la révolution iranienne contre le Shah fut récupérée par les mollahs.
Il manque une conscience, un projet, une organisation. Avant de revenir dans notre prochain numéro sur le rejet par principe des organisations centralisées, rediscutons du projet.
Deux extraits de documents importants dans ce magazine, que l’on trouvera en intégral sur notre site. Le premier est un bilan de la République Populaire de Chine, réalisé par des maoïstes chinois (clandestins), document traduit par des maoïstes australiens puis français. De quoi réfléchir, sur le fond sur la société que nous voulons et les raisons des échecs du passé. Le deuxième est le testament d’un militant maoïste québécois, qui a dû toute sa vie gérer sa maladie mentale et les contradictions avec le militantisme prolétarien pour une nouvelle société ; l’occasion d’approfondir le projet de société que nous voulons, et déjà dans un premier temps de ce que nous ne voulons plus.

« De la révolte à la révolution », la situation est très favorable, dans le monde entier, mais nous sommes encore très en retard pour savoir y répondre et proposer une alternative véritablement communiste.
A tous nos lecteurs, il faut mettre la main à la pâte, quelles que soient les déceptions passées !

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