Editorial

La planète brûle.

Au sens propre d’abord. Le dérèglement climatique provoque fournaises, catastrophes, inondations, famines, migrations…

Mais elle brûle dans tous les sens du terme. En Palestine, après l’Ukraine et l’Arménie, c’est la guerre totale. En attendant les prémisses d’un troisième conflit mondial que tout le monde sent chauffer, tant les tensions entre les puissances impérialistes sont violentes. Les USA et l’Europe veulent défendre leur prééminence. La Russie veut contester l’ordre occidental les armes à la main, en Europe, en Afrique. La Chine de son côté veut le contester par le biais économique et la prise en main du marché mondial via les Routes de la Soie sur tous les continents.

Mais les anciennes puissances installées ne veulent pas se laisser faire. Mais les challengers impérialistes de l’ordre économique mondial rencontrent des difficultés imprévues. Et les puissances secondaires, Israël, Turquie, Iran, Inde ne restent pas inactives.

Voilà longtemps que la situation n’avait pas été aussi instable et inquiétante. D’autant que la catastrophe écologique est désormais là.

Pourtant malgré tout, malgré le « talon de fer » du capitalisme-impérialisme, les nations veulent la libération, les peuples veulent la révolution, la classe ouvrière se révolte.

Jamais le peuple palestinien, Hamas ou pas Hamas, n’acceptera la dictature de l’apartheid colonial du sionisme et aucun massacre n’en viendra à bout. Jamais les femmes, la classe ouvrière et le peuple iranien n’accepteront la poursuite de la dictature des mollahs. Jamais la classe ouvrière et le peuple français ne baisseront la tête face à l’austérité, aux violences policières, à l’exploitation – les Gilets Jaunes, le refus de la réforme des retraites, la révolte des banlieues en sont la preuve.

Partout, en Palestine, en Iran, en Amérique du Sud, en Afrique, en Europe, nous avons le même problème.

D’un côté la révolte qui se généralise face à l’injustice, la répression, la misère et la guerre.

De l’autre la confusion, l’action directe et immédiate pour exprimer sa rage, mais pas d’issue, pas de réflexion, pas de projet, pas de direction au-delà de l’aspiration à la justice, la paix, la démocratie. Chacun.e avec ses convictions particulières, sa révolte, son combat, advienne que pourra !

On ne viendra pas à bout du capitalisme-impérialisme par l’addition des combats partiels. Lui, il a ses quartiers généraux de combat, les gouvernements, ses institutions et organisations internationales, à l’Est comme à l’Ouest.

Nous, nous sommes éparpillés, et donc faibles. Méfiants comme la peste contre tout ce qui est centralisé, dirigé… et pourtant ! Il semble que nous n’ayons pas digéré l’échec du prétendu « socialisme réel » à l’Est après la chute du mur de Berlin, qui n’était en fait qu’un vrai capitalisme d’Etat.

L’heure est venue de s’interroger – sérieusement. Allons-nous continuer de servir de chair à canon dans la guerre économique mondialisée, en attendant le futur conflit mondial ?

N’est-il pas temps de faire le vrai bilan du passé ?

Ce numéro de Partisan Magazine est en deux dossiers.

L’un sur le sujet brûlant « pourquoi un tel rejet de l’organisation communiste ». Nous n’esquivons pas le problème et les interrogations.

L’autre sur la situation en Iran, un des lieux importants des révolutions en ce moment.

Et deux annexes essentielles : le soutien à la révolte du peuple palestinien – mais pas n’importe quel soutien. Et la commémoration des 130 ans de la naissance de Mao Tsétoung, le point le plus avancé de la révolution communiste mondiale.

Un numéro d’actualité, un numéro pour s’engager – vraiment.