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Le procès du communisme en Chine : avec Mao, ça fait cinq...

Tract du 10 mars 1981

Le tract d’époque en fac-similé au format pdf ci-contre


Au procès de la « Bande des 4 » en Chine, tout le monde a deviné que le principal accusé, c’était le cinquième : Mao lui-même. Le prestige du grand révolutionnaire est tel que les nouveaux bourgeois de Pékin ne peuvent pas l’attaquer directement sans préparer le terrain. Ils font d’abord le procès de ses proches compagnons, de sa femme Jiang Qing notamment.

En France et dans le monde, l’unanimité est parfaite : Giscard et-sa télé aux ordres condamne les « persécutions » faites par les 4. Carter est le copain de Deng Hsiaoping, l’accusateur ; et Brejnev a condamné depuis toujours les « crimes » des maoïstes.

Dans la presse, de « Libération », au « Monde », en passant par l’ « Humanité », on crache sur les 4.

Quand ceux-là se retrouvent TOUS D’ACCORD pour condamner quelqu’un, ce quelqu’un nous intéresse Pensez donc ! Des défenseurs des opprimés comme Giscard (en Afrique...), Carter (au Salvador...) Brejnev (en Afghanistan...) qui condamnent les « crimes » et les « persécutions » commis par les maoïstes...! Oui, ces « quatre » nous intéressent.

QUI SONT LES QUATRE ?

Ce sont les dirigeants communistes chinois les plus proches de Mao. Ce sont eux qui furent les chefs de file de la « Révolution Culturelle » de 1966 à 1976. Dans les années 60, ils se rendirent compte que la Chine suivait le chemin de l’URSS : les plus hauts cadres de l’Etat et du Parti Communiste prenaient la voie capitaliste, ils s’installaient à la place des anciennes classes renversées :

• Au lieu de réduire peu à peu le fossé entre dirigeants et dirigés, entre l’Etat et les masses, ils le creusaient. Les masses étaient dessaisies du pouvoir ; les « spécialistes », les cadres dirigeaient tout.
• L’Ecole reproduisait ces divisions de classes, en favorisant l’apparition de cadres coupés des masses.
• Les méthodes de gestion capitalistes s’imposaient dans les usines et les communes populaire paysannes : profit d’abord.
• Les écarts de salaires et les privilèges des cadres par rapport à la masse.se développaient en conséquence.
On s’acheminait, tout droit vers un « socialisme » à la Brejnev, vers des entreprises « socialistes » du genre Renault : propriété collective des bourgeois salariés.

Est-ce pour ce résultat que les ouvriers et les paysans chinois s’étaient battus ?

La partie saine du Parti Communiste Chinois avec Mao, Jiang Qing et d’autres, déclenchèrent alors ce que l’on a appelé la Révolution Culturelle. « On a raison de se révolter contre les réactionnaires », et « Feu sur le quartier général de la bourgeoisie » : telles furent les directives lancées par Mao.
La jeunesse étudiante en premier lieu, puis les ouvriers et les paysans se levèrent dans la plus grande révolution de ces 30 dernières années.

LA REVOLUTION CULTURELLE, C’ETAIT QUOI ?

Quelles sont les « horreurs » commises par les travailleurs chinois à ce moment-là ? Quelles sont les « persécutions » faites par Mao et les « quatre » ?

• Ils ont enlevé le pouvoir à des gens comme Deng Hsiaoping, Liu Shaoqi (président de la République) et des cadres corrompus dans leur genre. A la place du pouvoir absolu du directeur d’entreprises, les révolutionnaires ont instauré le pouvoir des Comités Révolutionnaires, désignés par les travailleurs. Ils ont envoyé tous les bourgeois du genre Deng travailler en usine ou à la campagne. Voilà « l’horreur et la persécution atroce » pour les bourgeois ! Que l’ouvrier trime pour les engraisser, pour eux c’est normal. Mais qu’on envoie un directeur ou un chef d’atelier au charbon, là non !
• Des millions de cadres et d’étudiants furent envoyés en usine ou à la campagne faire des périodes de travail manuel : pour aider à la production et pour leur remettre les pieds sur terre. L’école et l’université traditionnelles furent brisées : on généralisa la combinaison des études avec le travail manuel. Le recrutement de l’université fut révolutionné ; au lieu du système des examens théoriques qui favorise les enfants des couches privilégiées on instaura un système où les étudiants étaient désignés parmi les ouvriers et les paysans car les jeunes après les études secondaires allaient obligatoirement travailler.
• Parmi les mesures prises : les objectifs de production, les rythmes de travail et l’organisation du travail étaient discutés dans les ateliers et les communes paysannes. Mais pas question de limiter l’horizon des ouvriers aux problèmes de l’usine : la politique dirigeante de l’Etat était discutée. Pas question de faire une confiance aveugle à des « spécialistes » du genre « votez pour moi, je ferai le reste ». Les masses prenaient ou commençaient à prendre leurs affaires en mains.
Oui, pour les patrons de chez nous et de partout, et pour leurs garde-chiourmes, c’est une « horreur », une violation de leur « démocratie » qui nous permet de choisir tous les 7 ans le politicien bourgeois qui organisera au mieux notre exploitation.
• La Révolution Culturelle visait à supprimer peu à peu la division capitaliste du travail, les différences entre intellectuel et manuel, ouvrier et paysan. Elle visait à éliminer la bureaucratie parasitaire en augmentant les fonctions administratives et de gestion prises en main directement à la base. Bref, elle luttait pour que disparaissent les classes, en s’attaquant aux conditions économiques et politiques qui fondent la division de la société en exploités et exploiteurs.

SOUTENIR OU COMBATTRE LA REVOLUTION ?

La tâche est immense. La Chine est un pays où les ouvriers sont encore une minorité, tandis que la masse paysanne, moins consciente, domine. Le Parti Communiste lui-même était fortement gangrené par des éléments arrivistes dégénérés. Si bien que les révolutionnaires chinois ont subi une défaite en 1976 à la mort de Mao. Les 4 et beaucoup d’autres furent jetés en prison.
Mais cela n’enlève rien au contenu révolutionnaire de leur action : on ne soulève pas une montagne en une seule fois !

On voit aujourd’hui les capitalistes du monde entier condamner les « crimes des 4 », en même temps qu’ils s’introduisent en Chine et y exploitent à nouveau la classe ouvrière.
On voit aujourd’hui toute la soi-disant « gauche », le PCF y compris, qui les condamne également et font des courbettes devant les nouveaux maîtres de la Chine.
Cela nous aide à comprendre quel genre de « socialisme » ils nous proposent et de quel côté de la barricade ils se situent...

Lorsque nous mettons en rapport l’œuvre accomplie par les 4 à la tête des masses les plus conscientes de Chine, avec ce que sont les gens qui les condamnent, on comprend alors que la « Bande des 4 », ce sont des gens de notre bord. Nous devons persévérer dans la voie de ces révolutionnaires d’avant-garde.

SOUTIEN AUX REVOLUTIONNAIRES CHINOIS ! VIVE LE COMMUNISME !

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