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Réflexions sur le mouvement sur les retraites

Partisan Magazine N°21 - Juin 2023

L’état de la mobilisation

1) La mobilisation sur la nouvelle réforme des retraites débutée depuis janvier est massive et inédite. Au fil des journées d’action, ce sont des millions de manifestants qui sont là partout, dans toutes les villes moyennes, sur les ronds-points, avec une ampleur sans précédent. Au fil des semaines, la participation évolue, mais elle reste extrêmement importante. Après les confinements du COVID et le repli qui s’en est suivi, c’est le retour du mouvement social sur la scène politique, économique et sociale. La classe ouvrière, les travailleurs, et plus largement les secteurs populaires ne veulent définitivement pas de cette nouvelle atteinte à leurs acquis et le montrent journée après journée.

2) La forme de la résistance, avec ces journées successives au fil des échéances parlementaires, a déjà fait la preuve de son échec en 2010. Pourtant, elle satisfait les larges masses, attirées par l’unité syndicale qui ne peut qu’exploser s’il y a radicalisation. Les secteurs combatifs meublent les espaces entre ces journées d’action par les grèves, les blocages, les initiatives locales et sont nettement moins critiques à l’égard des directions syndicales que lors des mouvements précédents.

3) Cette mobilisation se caractérise par une colère très profonde, attisée par l’arrogance et le mépris du gouvernement, les montants indécents des profits des monopoles qui soulignent l’injustice du système capitaliste, l’inflation et les difficultés salariales qui en découlent, l’entrée en vigueur de la loi chômage en février avec les conséquences qui vont donc suivre.
Cette colère n’est pas prête de s’éteindre, quel que soit le résultat du mouvement et inquiète jusque dans les cercles gouvernementaux et patronaux. Il y a là quelque part la capitalisation du mouvement des Gilets Jaunes qui converge avec la révolte syndicale et populaire.

4) Les secteurs véritablement en lutte sont au final peu nombreux. On voit les secteurs ouvriers directement concernés par la dureté du travail ou les régimes spéciaux, comme l’énergie, les raffineurs, les travailleurs des déchets, les portuaires, plus un peu l’éducation et une fraction de la jeunesse arrivée un peu plus tardivement dans le mouvement.

5) Une nouvelle fois, malgré tous les efforts des militants les plus mobilisés, la grève n’a pas pris largement, la « grève générale » est restée un appel incantatoire. Certaines raisons ont été exposées, comme le pouvoir d’achat et l’inflation qui prennent littéralement à la gorge les secteurs populaires. Mais il faut aussi parler des échecs successifs des mobilisations précédentes (nous l’avons vu à la RATP), les décennies de compromission réformiste dans le « dialogue social » et la recherche d’un terrain d’entente avec les exploiteurs. Aujourd’hui, plus personne n’y croit, mais celles et ceux prêts à engager le combat dans ce contexte, classe contre classe, sont encore minoritaires. Enfin, et toujours dans ce contexte, les grands monopoles ont arrosé préventivement certains secteurs ouvriers pour maintenir le calme social. C’est le cas dans l’automobile où les primes d’intéressement à Renault et Stellantis ont atteint des milliers d’euros, contribuant à désarmer la masse ouvrière. Dans nombre d’entreprises, sans atteindre ces montants, les directions ont fait quelques gestes pour conserver la paix sociale face à une inflation insupportable.
Et dans les quartiers populaires, la révolte de la jeunesse et des précaires ne prend pas, peu concernés par une Intersyndicale qui ne s’est jamais intéressée à ces prolétaires sortis des grandes entreprises et des statuts de la Fonction publique.

6) Après le 49.3 et ce qui a été vécu comme un « déni de démocratie », on a vu le retour des blocages, des émeutes, des sabotages – mais pas un élargissement de la grève. Dans quelques secteurs, on voit la mise en place de véritables comités de grève coordonnés (comme dans les déchetteries), on voit le retour de l’organisation des ronds-points des Gilets Jaunes, mais les prétendues « AG interpro » surtout actives dans la région parisienne ne sont que des rassemblements militants où la petite-bourgeoisie intellectuelle s’impose par la parole, où rien n’est vraiment ni discuté, ni décidé collectivement. Le travail de construction de comités de grève ouvriers et populaires sur une base de classe est en fait resté embryonnaire. Le plus souvent, on en reste à la délégation de pouvoir envers les experts syndicaux de l’Intersyndicale suivie sans vrai débat.

7) Contrairement aux affirmations de « Révolution Permanente », il n’y a bien sûr pas de « situation pré-révolutionnaire », on est même loin de la grève générale de Mai 68. Il y a des pas en avant dans la reprise de la mobilisation, dans la contestation encore floue d’un système que l’on rejette, mais les réformistes ont la situation bien en main, et il nous reste du chemin à faire !

La pénibilité, au cœur invisible de la mobilisation

8) La mobilisation officielle de l’Intersyndicale se polarise sur l’âge de la retraite (64, 62, 60 ans…) et sur le nombre de trimestre pour une retraite à taux plein (43, 40, 37,5 années…). Ce faisant, elle reste strictement sur l’injustice d’une mauvaise répartition des richesses créées par la société, mais escamote le fond de la protestation, qui est au cœur de l’exploitation capitaliste, la pénibilité et la souffrance au travail, le fait d’être abîmés et de ne pas pouvoir profiter normalement de la vie. Le mot d’ordre le plus partagé de toutes les manifestations est « On ne veut pas mourir au travail ».

9) La pénibilité est dans tous les esprits. On ne compte plus dans les manifestations les centaines de panneaux individuels réalisés souvent avec humour par les un.e.s et les autres pour dénoncer les effets de l’allongement de la durée du travail, sur l’arthrite, le cimetière, les déambulateurs, les seniors au travail, la santé, le caveau et ainsi de suite. Le travail posté, le travail de nuit, les toxiques, la chaleur, les manutentions, le bruit, le stress, la destruction physique et mentale du corps humain sont ressentis violemment, quotidiennement par les prolétaires.
C’est bien une position de classe ainsi affichée par les secteurs ouvriers et populaires.
Pourtant, à l’exception notable de la CGT Construction, des éboueurs et égoutiers, concernés au premier chef, le thème est absent des banderoles de tête, des discours, des revendications précises. Alors que ce devrait être le cœur de la motivation pour mobiliser largement contre la réforme, ce que nous avons toujours mis en avant dans nos syndicats ou nos publications.

10) Cette démarcation de classe escamotée par les directions réformistes se voit également autour des carrières longues des prolétaires, des carrières incomplètes et hachées (en particulier pour les femmes et les immigrés), ce qui supposerait des revendications claires rejetant les conditions de trimestres pour accéder à une retraite à taux plein. Car pour draguer les couches intermédiaires – enjeu de tous les syndicats – il faut masquer le rapport de classe qui fait peur pour promouvoir un « consensus progressiste » pour plaire à tout le monde et suppose d’escamoter les questions clivantes comme la pénibilité.
Mais là, on rentre dans une logique qui s’oppose à la négociation réformiste du partage des richesses. On rentre dans le camp classe contre classe, qui défend les intérêts ouvriers et populaires et rien d’autre, sans compromission avec la bonne marche et la bonne santé du capitalisme.

11) Il y a une confusion sur la formule d’anti-capitalisme un peu utilisé à toutes les sauces. Le plus souvent il n’en reste qu’une radicalité anti-Macron et anti-patrons pour prêcher pour un « vrai » gouvernement de gauche qui fera les « bonnes » lois pour les travailleurs. Contrairement à ce qu’on nous chante, le capitalisme n’est pas avant tout un système de gouvernement, c’est un rapport d’exploitation que la pénibilité rend particulièrement visible.

La démocratie et l’arrogance de nos ennemis de classe

12) Macron et son gouvernement Borne, Darmanin, Dussopt et autres Véran n’ont même pas fait l’effort de faire semblant de nous écouter. Mensonges sur la retraite minimum à 1200€, sur la prise en compte de la pénibilité, sur les carrières longues, mépris explicite pour la parole populaire, c’est la grande bourgeoisie des banquiers, des millionnaires et des patrons du CAC40 qui veut décider de notre sort. Après les mobilisations des Gilets Jaunes sur le même socle, c’est à nouveau de l’huile sur le feu de la lutte des classes qui a ancré la colère des travailleurs.

13) Néanmoins, du fait des partis politiques et de l’Intersyndicale réformiste, la succession des journées d’action syndicales est restée calée sur les échéances de l’examen de la loi au parlement. On a eu donc droit à tout le cinéma parlementaire, au 49.3, au 47.1, au 44.3, jusqu’au Conseil Constitutionnel. Des magouilles enfilées comme des perles, on a tous les bons chiffres pour le Loto. Aujourd’hui, après le double échec de la demande de Référendum d’Initiative Populaire, les plus crétins des réformistes parlementaires envisagent un nouveau vote à l’assemblée pour abroger la loi récemment validée… Jamais ils ne comprennent ??
L’essentiel, ce n’est pas la manière dont la loi est passée, c’est son contenu et ce qu’elle représente des projets de nos exploiteurs. C’est cela qui doit nous mobiliser, loi ou pas loi.

14) La démocratie parlementaire bourgeoise n’est qu’un champ de négociations, certes parfois violentes, entre factions bourgeoises sur la manière de gérer le capitalisme. Il y a les ultralibéraux, les étatistes, les réformistes qui rêvent d’un capitalisme à visage humain, les réactionnaires fascisants etc. Tous (y compris Insoumis et PC), ils voient la loi comme moyen de modifier la société.
Mais nous les travailleurs, les ouvriers, les prolétaires femmes et hommes, nous faisons le bilan. La loi n’a concédé que quelques réformes minimes en période de fortes mobilisation (grèves générales de 1936 et 1968, insurrection armée de 1945), mais fondamentalement elle ne fait qu’enregistrer le compromis entre courants bourgeois pour gérer le capitalisme, et toujours dans le sens de l’aggravation de nos conditions de vie et de travail : lois sur l’intérim, lois contre les sans-papiers, loi sur le chômage, loi sur les expulsions locatives, lois pour maintenir les toxiques chimiques, lois travail, lois sur les retraites, lois sécuritaires etc. On peut continuer à rêver à la libération de 1945 (il y a 80 ans !) et à mai 1968 (il y a 55 ans !), mais la réalité est là : depuis la révolution de 1789 et l’instauration de la domination de la bourgeoisie industrielle, commerçante, bancaire puis financière, les diverses républiques et parlements sont l’instrument de sa domination dans le domaine de l’Etat. Et qu’on ne vienne surtout pas nous dire qu’avec la « gauche » ça serait différent : les jeunes générations ne se rappellent pas de la rigueur de Mauroy en 1982/1983 et des communistes au gouvernement, des lois anti-immigrés de Chevènement et Valls, de la flexibilité et de l’aménagement du temps de travail d’Aubry comme le travail de nuit pour les femmes, du livre blanc sur les retraites de Rocard, de Mélenchon ministre de Jospin, de la réforme Touraine sur les retraites du gouvernement Hollande et ainsi de suite. Pourtant, les faits historiques sont là : la gauche, c’est comme la droite une fois arrivée au gouvernement !! Et ce ne sont pas les exemples de Syriza en Grèce ou de Podemos en Espagne qui nous démentiront.

15) Le 49.3 a été vécu par les secteurs populaires comme un « déni de démocratie ». Comme si un vrai vote pour la loi aurait été différent. C’est le rideau de fumée, l’illusion répandues depuis toujours par les réformistes qui ne rêvent qu’à des « bonnes » lois, justes et équitables, qui rêvent à ce que nos exploiteurs nous « écoutent », nous « respectent » sans être méprisants. De qui parlons-nous pour être très clairs : du PS, du PC, des Insoumis, de EELV et des directions syndicales et autres « experts » en politique politicienne qui nous soûlent dans tous les médias.
Le 49.3 est bien sûr un passage en force, mais rien d’autre que la manifestation la plus caricaturale de la démocratie bourgeoise. Son seul effet positif aura été d’attiser un peu plus la colère – il reste à se débarrasser de l’illusion légaliste de la loi bourgeoise.

16) Après le 49.3, la façade démocratique du système a une nouvelle fois été mise à nu. La colère s’est développée et la répression féroce est arrivée, la bourgeoisie a lâché ses chiens de garde. La répression à Sainte-Soline avec les gendarmes en mode Mad Max, puis dans les manifestations, cette répression va s’accentuer au fil de la mobilisation. Les bourgeois, dans les entreprises, les ministères ou les médias, ils ne connaissent qu’une chose, le rapport de forces et la violence. Quand la mobilisation sort du cadre institutionnel de ce qu’on appelle le « dialogue social », ils ont peur – y compris d’ailleurs pour leurs propres planques électorales.
La répression va donc s’accentuer, elle est déjà féroce contre tous les empêcheurs d’exploiter en rond, syndicalistes de classe, jeunes des quartiers, Gilets Jaunes ou écologistes radicaux. Il va falloir s’y préparer, il va falloir y riposter, nous n’avons pas d’autre choix.

17) Le RN est en embuscade, faux opposant, vrai réactionnaire, prêt à regrouper les déçus de Macron et des Républicains, sur la base d’une abstention électorale renforcée des secteurs radicaux. Opposant en paroles à la loi sur les retraites, il ne bouge pas le petit doigt pour la mobilisation en cours, en se posant avant tout comme défenseur de l’ordre, de la police et de ses miliciens de la Brav-M. Il espère ainsi capitaliser au plan électoral en jouant sur plusieurs tableaux.
Le combat contre le RN et tous les secteurs fascisants (Zemmour, les groupuscules fascistes…) ne peut pas se mener sur le terrain électoral, comme l’ont montré les échéances précédentes : c’est Macron qui a en a profité. Ce combat se mène sur le terrain de la lutte des classes, dans les entreprises, les quartiers, contre les bandes armées fascistes et autres.
On peut en permanence rappeler à juste titre le silence de ce courant quand il s’agit de défendre le camp ouvrier, prolétaire, populaire, rappeler ses votes à l’assemblée, il ne faut pas se faire piéger et mener le combat, parfois manu militari, contre toutes ses présences ultra-réactionnaires.

Les faux radicaux

18) Le parlementarisme crétin des réformistes les plus visibles de la NUPES provoque en retour la colère des secteurs combatifs. Non, nous ne ferons pas confiance dans de supposés bons élus, qui feront de bonnes lois pour un capitalisme à visage humain – surtout votez bien pour nous. Nous n’avons aucune confiance en eux, nous n’avons confiance qu’en nos luttes, qu’en nos propres forces. C’est une première démarcation, positive.

19) Apparaît donc face à ce réformisme assez vulgaire le courant pour la « grève générale ». Courant radicaliste de la lutte pour la lutte, il regroupe tous les courants trotskistes (Révolution Permanente, les courants du NPA, Lutte Ouvrière), tous les courants libertaires et anarchistes (UCL et groupes inorganisés). Ce courant imagine une issue politique par la grève générale, porteuse en elle-même d’un mouvement social qui construirait spontanément son propre projet « dans le feu de la lutte des classes », comme on dit.
Le premier constat, c’est que ça ne marche pas, quels que soient les appels tonitruants et répétés, la grève ne part pas. En effet cette vision du monde fait l’impasse sur le réformisme qui domine le mouvement ouvrier, qu’il soit spontané – le prolétaire qui spontanément ne voit une amélioration de son sort que dans le cadre du système – ou organisé par toutes les organisations ou courants qui surfent sur cette tendance pour éviter à tout prix un bouleversement révolutionnaire. Pour les « grèvegénéralistes », le mouvement ouvrier est révolutionnaire, il suffit de critiquer les directions syndicales trop molles, de lui laisser le champ libre. Et bien c’est faux.

20) Il en est de même du courant anarchiste/libertaire vieux comme le mouvement ouvrier de la « démarcation par le fait », c’est-à-dire qui imagine entraîner la masse en montrant l’exemple de quelques éléments déterminés. C’était le credo des anarchistes du début du 20° siècle, c’était la théorie d’Action Directe et des autonomes dans les années 70-80, c’est la conception confuse des militants regroupés dans ce qu’on appelle le « black block ». Bien sûr, on ne fera pas le parallèle entre casser un abribus ou un distributeur bancaire et exécuter par les armes un grand patron comme celui de Renault. Mais sur le fond, c’est la même logique : montrer l’exemple et entraîner les masses sur cette base.
Ça ne marche pas, toujours pour la même raison : une incompréhension complète de comment se forme la conscience ouvrière et prolétaire et le poids du réformisme qui n’est pas le couvercle de la cocotte-minute au bord de l’explosion, mais la théorisation et la pratique de la négociation avec le capital.

21) La classe ouvrière, le prolétariat, et plus largement le peuple ont besoin de se démarquer. Sur la forme c’est vrai, et nous soutiendrons toujours toutes les revendications d’autonomie et de radicalité. Mais avant tout et surtout sur le fond : quel programme immédiat ? quelle critique du capitalisme ? quelles formes d’organisation pour structurer notre camp ? quel projet en perspective ?

Le débouché à la colère

22) La mobilisation sur les retraites, c’est la colère du peuple, la suite du mouvement des Gilets Jaunes, le rejet confus d’un système dont on ne comprend pas forcément comment il marche, mais dont on rejette toutes les conséquences. On a raison de se révolter, cette colère est juste !

23) Mais la colère ne peut suffire. Elle retarde réflexion, étude, projets. Elle cristallise le réflexe initial de rejet, appuyé sur un réflexe de classe naturel, mais elle ne construit rien.
La colère n’est que le premier pas de la révolte. Si elle veut permettre de construire le futur, elle doit se transformer en conscience et organisation. Conscience de ce qu’on est, prolétaires exploités. Conscience du monde dans lequel on vit, forgé et détruit en même temps par le capitalisme mondialisé. Conscience de ce que nous voulons, le plus difficile, ce qui suppose de faire le bilan du passé comme du présent, pour faire émerger le nouveau de la pourriture de l’ancien.

24) Dans le mouvement sur les retraites, nous avons vu surgir la pénibilité au cœur des revendications, même si elle n’est pas explicitement reprise par l’Intersyndicale réformiste. Elle doit nous amener à nos propres revendications, comme « Travailler tous, moins et autrement ». C’est-à-dire le bouleversement complet du système productif, en mettant à bas les rapports de production capitalistes, la « loi du pognon », pour remettre le prolétaire au cœur : une production basée sur des besoins utiles, une production en priorité pour les secteurs les plus défavorisés, une production qui préserve les ressources naturelles et la nature elle-même, l’élimination de toutes les productions parasitaires (publicité, armement...). Une production qui donne du travail à tou.te.s, qui élimine le chômage, la précarité, la sous-traitance, le travail illégal, qui garantisse à chacun.e une place véritable et utile dans la société. Une production où le sur-travail ne sera pas accaparé par des capitalistes privés, mais utilisé pour les besoins sociaux collectifs.

25) Les Gilets Jaunes ont provoqué une première rupture en rejetant les organisations réformistes traditionnelles. Mais là encore, un seul pas a été fait. « Tout cramer » n’est pas un programme ni un projet. Désorganisés, nous sommes impuissants, incapables de combattre nos ennemis exploiteurs, comme tous les faux amis réformistes qui prétendent parler en notre nom.
La première perspective, c’est la construction d’un courant syndical de classe, qui ne se contente pas d’exciter la lutte ou la grève générale, mais développe une démarcation contre toutes les orientations, dans les directions mais aussi les oppositions, qui affirment être capables de réformer le capitalisme sans le mettre à bas.

26) Et il faut construire, construire un projet de rupture, vraiment communiste, construire une organisation pour le porter, tracer le chemin compliqué pour y arriver.
L’heure est à donner un débouché à la colère, débouché de classe indépendant du capitalisme et de son fonctionnement plus ou moins chaotique. L’OCML Voie Prolétarienne y participe avec ses modestes forces, c’est notre combat pour tracer la voie d’un avenir révolutionnaire !

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