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Nationaliser : Comment ? Pour qui ?

Tract 1er Février 1978

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Abondance et gaspillage pour quelques privilégiés, privation et chômage pour le plus grand nombre. Les ouvriers qui produisent l’essentiel des richesses n’ont rien ; les bourgeois qui s’approprient les richesses ont tout. Ces inégalités insupportables, tout le monde parle de les réduire. Comment faire ? « Il faut prendre aux riches » dit le PCP. Et comment ?
En leur donnant des milliards en échange de la nationalisation !!

LES NATIONALISATIONS, SOLUTION MIRACLE DU PCF !

Nationalisons, et ainsi « nous restituerons à l’ensemble de la nation les richesses de la nation ». En clair, remplaçons quelques propriétaires privés par un propriétaire public : l’Etat. Alors le produit de notre travail ne servirait plus à grossir des profits exorbitants, mais à développer l’économie et le bien-être de tous. Ce programme est alléchant, d’autant plus que le PCF promet de le réaliser simplement, sans heurts, sans violence...

NATIONALISER, C’EST UNE MESURE QUE LA BOURGEOISIE A SOUVENT PRISE DÉJA !
CELA N’A PAS RÉDUIT LES INÉGALITÉS, MAIS BIEN RENFORCÉ L’EXPLOITATION DE LA CLASSE OUVRIÈRE !

Il y a bien longtemps que la production nécessite des investissements tels qu’un patron seul ne peut y suffire. Bien longtemps que les capitalistes ont dû se grouper dans de gigantesques sociétés, holdings, trusts pour diriger le travail de millions d’ouvriers ; ont dû utiliser l’intervention de l’Etat pour protéger, organiser, gérer un appareil de production devenu tellement gigantesque que des capitalistes isolés ne pouvaient y arriver.

L’Etat subventionne, l’Etat achète, l’Etat fait des prêts aux entreprises « en difficulté ». Il organise et aide la concentration, l’absorption des petits par les gros, etc. Il prend en charge, en les nationalisant, les industries non immédiatement rentables, ou qui nécessitent d’énormes investissements, mais qui sont indispensables à l’ensemble des capitalistes : SNCF, EDF, charbonnages, etc. Les interventions de l’Etat capitaliste se font sous de multiples formes. La nationalisation en est une.

NATIONALISER N’EST PAS EN SOI UNE MESURE ANTI-CAPITALISTE

Les nationalisations ne sont dans un système capitaliste qu’un moyen pour essayer de sauver les intérêts d’ensemble de la bourgeoisie, en renforçant la concentration et la puissance du capital. Les propositions du PCF ne sont rien d’autre que cela.
La meilleure preuve : les secteurs que le PCF veut nationaliser sont des secteurs déjà largement dépendants de l’Etat, subventionnés car lui : pétrole, aéronautique, informatique, sidérurgie, etc. Secteurs en difficultés, car les profits immédiats sont en baisse, et la masse des investissements nécessaires est énorme. En les nationalisant, leur endettement vis à vis de l’Etat sera annulé, et l’Etat pourra prendre la relève puisqu’il dispose de moyens qu’un capitaliste privé n’a pas.
En même temps le PCF veut encourager et développer le secteur privé. Il se propose de « restaurer la libre concurrence », de « libérer l’initiative privée ». Entre capitaux publics, privés, étrangers, la concurrence sera, maintenue et le moteur de l’économie restera bien pour tous la recherche du profit maximum. Changer la forme juridique de la propriété, ce n’est pas ce qui arrête la bourgeoisie pourvu que lui restent profits, privilèges, abondance !

Et le PCF partage son point de vue. Il applaudit aux investissements des entreprises nationalisées dans les pays dominés : encore une preuve que son nationalisme vise à maintenir ces pays sous la coupe de l’économie française. Qu’est-ce d’autre que de l’impérialisme ? RENAULT NATIONALISÉ, C’EST AUSSI L’EXPLOITATION DES OUVRIERS BRESILIENS, ARGENTINS ET AUTRES AU BÉNÉFICE DE L’IMPÉRIALISME FRANÇAIS.

Les nationalisations du PCF ne sont au fond qu’un soutien à l’impérialisme en crise. Elles ne font que renforcer l’Etat dans son rôle de « conseil d’administration du capital ».

MAIS LE PCF PRÉTEND JUSTEMENT QUE L’ÉTAT NE SERA PLUS TOUT A FAIT CAPITALISTE…
Que les travailleurs le contrôleront grâce aux conseils d’ateliers, aux PDG élus, que des objectifs économiques nouveaux pourront être développés.

Mais quel pouvoir aurait un PDG, même élu par la classe ouvrière, dans la lutte féroce pour le profit ? Ce sera d’essayer d’être le plus compétitif possible, donc de soumettre les intérêts des travailleurs à la recherche du profit. Le pouvoir de licencier quand il faut « réorganiser », d’augmenter les cadences quand il faut « produire plus », de limiter les salaires quand il faut produire « moins cher ». Le nouveau type de développement dont parle tant le PCF sera toujours guidé par la rentabilité capitaliste. Garantie de l’emploi, préservation du cadre de vie, etc. resteront des mots creux tant que le profit et la concurrence seront maintenus.

Selon le PCF, l’« Etat démocratisé » pourrait devenir un « Etat au service de la nation ».
Mais l’Etat n’est pas un instrument neutre : Il est l’instrument de domination d’une classe sur une autre. C’est la bourgeoisie qui essaye de nous donner l’illusion qu’il représente l’intérêt commun, « national », pour camoufler son rôle de dictature. La « gestion démocratique » par « l’ensemble des travailleurs », c’est le réformisme qui veut faire croire que la bourgeoisie pourrait partager le pouvoir avec le prolétariat, alors que les uns vivent de l’exploitation des autres.

Ce contrôle des travailleurs, cette démocratie, transformeront-ils la nature de l’Etat ?
Les expériences de la Commune de Paris, de la Révolution Soviétique de 1917, montrent que cet Etat, il faut le briser. Que leur police, leur armée, leur justice, leur droit sont des citadelles édifiées par et pour la bourgeoisie. Et que son pouvoir, la bourgeoisie le défendra par tous les moyens, y compris la violence.
Seul le prolétariat armé pourra affronter et détruire cette machine. L’Etat bourgeois ne peut être grignoté, réforme après réforme, nationalisation après nationalisation, contrairement à ce qu’ils veulent nous faire croire.

LE POUVOIR NE SE GRIGNOTE PAS, IL SE PREND !

Ce qu’il faut pour supprimer les inégalités, pour supprimer la concurrence et l’anarchie de la production, c’est SUPPRIMER LE PROFIT COMME MOTEUR DE L’ÉCONOMIE. Il faut donc EXPROPRIER LES CAPITALISTES, et ÉTABLIR LA PROPRIÉTÉ COLLECTIVE DE TOUS LES PRODUCTEURS RÉELS.

Alors seulement, nous pourrons développer sans entrave nos possibilités de créer des richesses au service des travailleurs.
Des exemples parmi d’autres :
. suppression de la concurrence. Les secrets de fabrication n’ont plus lieu d’exister. Le progrès technique sera d’autant plus rapide et riche que les informations, les expériences, les acquis seront diffusés et serviront à tous.
. suppression de la concurrence et donc plus de gaspillage. Pas de produits faits pour durer peu de temps et rapporter vite, mais production suffisante de biens nécessaires et durables.

Le programme des vrais communistes, c’est donc :
EXPROPRIATION DES CAPITALISTES, TOUT LE POUVOIR AU PROLÉTARIAT. ET ALORS, NATIONALISATION DE TOUTE I’ÉCONOMIE.

Seule la classe ouvrière peut réaliser ce programme, car c’est la seule classe qui n’a aucun intérêt au maintien du capitalisme, alors même que c’est elle qui produit l’essentiel des richesses. Après avoir détruit l’Etat bourgeois, c’est son pouvoir qui rendra possible la fin de l’exploitation de l’homme par l’homme. Un pouvoir qui devra défendre durement ses positions, un pouvoir qui sera la dictature du prolétariat contre la renaissance de la bourgeoisie vaincue.
Ce qui nous rapproche du socialisme, c’est de nous préparer au renversement de l’État bourgeois, de nous constituer en une force consciente et organisée défendant les intérêts du prolétariat, et luttant pied à pied contre les manœuvres de collaboration de classe du PCF. Cette force, c’est le Parti Communiste qu’il nous faut reconstruire.

OUI, REPRENONS LES RICHESSES QUE NOUS AVONS PRODUITES ! A BAS LA DICTATURE DES EXPLOITEURS !
OUI AUX NATIONALISATIONS ! MAIS À LA NATIONALISATION INTÉGRALE DE L’ÉCONOMIE PAR LE POUVOIR DU PROLÉTARIAT EN ARMES !
VIVE LA DICTATURE DU PROLETARIAT !

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