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Contre les attentats : NON à l’unité nationale
Solidarité entre travailleurs français et algériens
Tract 25 octobre 1995
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A nouveau un attentat à Paris. Par le choix de ses cibles, cet attentat comme les précédents, est d’inspiration fasciste qu’il ait été commis par des intégristes islamistes du GIA ou par d’autres. Comment qualifier autrement un acte qui tue de manière aveugle et indifférente ceux qui passent par hasard, qu’ils soient français ou étrangers ? Rien à voir avec les actions d’organisations qui prennent soin de viser une cible symbolique ou des responsables de l’Etat ou du gouvernement, bref qui s’attaquent non pas au peuple, mais à ses ennemis.
Toutefois, en condamnant le plus énergiquement ces crimes nous devons prendre garde de ne pas faire le jeu du gouvernement et de la bourgeoisie, en nous trompant de cible.
Le choc de ces attentats, nous ne doit pas nous faire oublier que la principale victime du GIA et du contre terrorisme, c’est le peuple algérien lui-même (50000 tués). Nous ne devons pas oublier non plus que par ricochet, nos camarades algériens ou d’origine algérienne en sont eux aussi les victimes en France. Ils subissent de plus en plus suspicion, brimades, menaces même. Ils sont sous la pression permanente des mesures policières, des rafles, des expulsions expéditives. Depuis le début de Vigipirate 1,8 millions de personnes d’origine immigrée ont été contrôlées et 10.000 expulsées.
Non à l’union nationale
Le gouvernement français est aux abois, sa popularité est au plus bas. Il doit imposer de nouvelles privations aux travailleurs, démanteler des services publics, alors même qu’il sent l’exaspération s’accumuler parmi nous et craint notre révolte.
Il se félicite de la "solidarité des français" et du soutien apporté par tous les partis à la mise en œuvre du plan Vigipirate. Défendre la politique policière du gouvernement (ce que fait le PS au nom de la Solidarité nationale), c’est redorer son blason, et une autorité qu’il avait bien perdue.
En plus, il faut vraiment être aveugle pour ne pas voir que les mesures répressives expérimentées en ce moment contre les islamistes se retourneront immédiatement contre nous lorsque ce sera nous, les travailleurs, qui mettrons en péril la paix sociale.
Soutenir un tant soit peu cette politique de flicage, de quadrillage et de répression, c’est cacher qu’elle permet aujourd’hui de faire passer en douce et sans susciter de réaction toutes les attaques contre les immigrés : les expulsions expéditives, les rafles, la remise en cause de droits qui leur sont pourtant reconnus par la loi.
NON au racisme parmi nous
Ces attentats ont libéré les propos et des attitudes racistes et chauvins les plus outranciers. Des tracts poussant à la haine raciale, des appels non dissimulés au meurtre circulent dans des ateliers et des bureaux. Voilà qui fait le lit du Front National quand il en est pas à l’origine.
Gouvernement, FN, Islamistes et chauvins s’entendent au moins sur un point. Ils ne conçoivent la solidarité que nationale, raciale, ou religieuse. Bref, ils cultivent les solidarités qui nous divisent, alors que pour faire face à nos ennemis, c’est à dire à eux, bourgeois, gouvernement, FN et intégristes, nous devons nous unir sur nos intérêts de travailleurs, sans considération de nation, de race, de religion.
Pas de soutien à Zéroual et aux exploiteurs du peuple
Après des hésitations le gouvernement français a choisi de ne pas se couper de Liamine Zéroual. C’est à dire du pouvoir algérien actuel. De toute façon, il n’hésitait pas entre le gouvernement algérien et le peuple. Il voulait simplement choisir le cheval bourgeois gagnant afin de ménager ses intérêts en Algérie.
Si le gouvernement dit ne plus livrer d’armes aux forces de répression, il soutient économiquement le régime par des prêts et diverses aides financières. Il apporte au pouvoir algérien l’oxygène qui lui manque. Les 5 à 6 milliards d’aide annuelle ne vont pas au peuple, mais profitent aux spéculateurs qui n’ont jamais été aussi prospères.
On ne contribue pas à la lutte du peuple algérien pour la démocratie en soutenant un pouvoir exploiteur et corrompu, qui verrouille la presse démocratique, et ne tient que par la force des armes.
OUI à la solidarité avec le peuple algérien
Ce qui se passe en Algérie n’est pas simplement une affaire algérienne, comme l’affirment la plupart des politiciens qui soutiennent par ailleurs soit le régime, soit les signataires de la plate-forme de Rome.
La situation des travailleurs et du peuple algérien nous concerne. Des ouvriers, des employés, des syndicalistes, des intellectuels progressistes, des femmes qui ont à cœur de lutter pour l’égalité des droits, sont assassinés par les groupes armés. Mais il ne faut pas oublier non plus que la bourgeoise en place et les militaires qui en défendent les intérêts se sont nourris de la misère du peuple. Ils ont fait le lit des islamistes. Pour conserver leur pouvoir, ils soumettent les quartiers populaires à la violence meurtrière des forces de sécurité.
Pour que triomphe ses aspirations à la démocratie, à la justice sociale, à l’indépendance, le peuple algérien devra venir à bout du fascisme islamiste, abattre la dictature militaire qui sortira légitimée des élections de novembre, et se dégager de la mainmise des impérialistes et du FMI sur l’Algérie.
Aussi, devons-nous dénoncer le soutien gouvernement français, ou au gouvernement algérien, sous couvert de menace islamiste.
Nous devons trouver les moyens d’apporter une aide concrète à ceux qui en Algérie essayent d’ouvrir une voie, une perspective aux travailleurs, c’est à dire aux militants révolutionnaires ou progressistes.
Oui à l’unité internationaliste des travailleurs de France
Ici en France, il nous faut renforcer les liens entre les travailleurs français et immigrés. Dans nos cités l’Intégrisme islamisme se nourrit du mépris raciste. Aussi nos luttes solidaires et fraternelles pour imposer nos intérêts de travailleurs, construiront les plus sûrs barrages à leur poussée.
L’hystérie anti-islamiste et chauvine frappe de plein fouet nos camarades de travail, les jeunes des cités, des travailleurs en situation précaire comme les maîtres auxiliaires étrangers privés d’emplois et expulsables. C’est contre eux et sur leur dos que notre gouvernement aux abois tente de se faire une légitimité. C’est sur eux qu’il tente de dévier l’exaspération qui s’accumule. Alors ne nous trompons pas d’ennemi !
C’est seulement ensemble quelles que soient nos origines que nous pourrons faire face aux nouvelles attaques de la bourgeoisie. C’est ensemble que nous devons lutter contre la dégradation de nos conditions de vie au travail et dans les quartiers.
Travailleurs français, immigrés manifestons unis contre les fascistes intégristes ou racistes !
Combattons les racistes qui dans nos ateliers, bureaux et cités propagent la haine et la division !}
Aucun soutien à la politique de flicage, et de répression qui frappe nos camarades immigrés. Non aux expulsions !
Aucun soutien à Zéroual et aux oppresseurs et exploiteurs du peuple algérien !
Organisons la solidarité avec les travailleurs menacés d’expulsion !


