Militer > Etat

Etat
Partisan N°251 - Novembre 2011
Le Marxisme, c’est pas sorcier !
Origine du mot
« État » vient du latin « stare, status », se tenir, être debout. Dans la famille de ce mot, on trouve statue et statut, mais aussi stable, établi, et même étable, l’endroit où les animaux demeurent. A l’origine donc, quelque chose de fondamentalement conservateur. L’État est là pour que la société reste dans le même état ! Or c’est un état d’injustice, de division en classes.
Signification
L’État, c’est d’abord des « détachements spéciaux d’hommes armés » (1), policiers et militaires. « Cette force publique ne se compose pas seulement d’hommes armés, mais aussi d’annexes matérielles, de prisons et d’établissements pénitentiaires de toutes sortes », et d’une « immense organisation bureaucratique ». « Selon Marx, l’État est un organisme de domination de classe, un organisme d’oppression d’une classe par une autre ; c’est la création d’un « ordre » qui légalise et affermit cette oppression en modérant le conflit des classes. Selon l’opinion des politiciens petits-bourgeois, l’ordre est précisément la conciliation des classes, et non l’oppression d’une classe par une autre » (1).
La classe dominante elle-même « est obligée, ne fût-ce que pour parvenir à ses fins, de représenter son intérêt comme l’intérêt commun de tous les membres de la société » (2).
Les mots qui servent à camoufler
Les réformistes partagent la vision bourgeoise d’un État au-dessus des classes. Ils escamotent la nature de classe de l’État à coups d’adjectifs : ils sont pour une armée républicaine, pour une justice indépendante, une police de proximité, des impôts progressifs, une égalité des chances à l’école, une Constitution réellement démocratique, un État au service de tous les citoyens... « Ce socialisme » ne veut « aucunement l’abolition des rapports de production bourgeois, laquelle n’est possible que par la révolution, mais uniquement la réalisation de réformes administratives » (Le Manifeste, ch. 3).
Les anarchistes, eux, font de l’État bourgeois leur ennemi principal. Mais ils sont aussi contre un État prolétarien. Pour eux, « si, à la place de la dictature de la bourgeoisie, les ouvriers établissent leur dictature révolutionnaire, ils commettent un crime effroyable de lèse-principes, ils donnent à l’État une forme révolutionnaire et passagère, au lieu de déposer les armes et d’abolir l’État... » (1).
Réformistes et anarchistes ont en commun de désarmer les travailleurs, au sens propre comme au sens politique.
Pour en savoir plus
(1) Lénine, L’Etat et la révolution.
(2) Marx et Engels, L’idéologie allemande, OC, tome 1, page 46).