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Mme je-sais-tout tire un numéro perdant – et ce n’est pas fini !
Partisan N°235 - Février 2010
Grippe A, vaccins, et capitalisme
Avec un taux de couverture, en début d’année 2010, de moins de 8% pour la campagne de vaccination contre la grippe A (et d’ailleurs encore moins dans pas mal d’autres pays de l’UE), Mme Bachelot s’est bien brûlé les ailes. A pas feutrés, la Haute Autorité de Santé a fait un pas en arrière en chuchotant début janvier que - même s’il était trop tôt pour le dire, car il se pourrait qu’il y ait une 2ème vague -, pour ce qui est de la grippe A, ce ne serait pas vraiment la mer à boire.
Vu l’énorme gaspillage de plus de 2 milliards d’euros et de 94 millions de doses de vaccins, contre 5 millions utilisés, plus les coûts de la campagne, elle a cherché à faire payer les pots cassés par « des pays moins approvisionnés » en dehors de l’UE. Sa démarche s’est trouvée vite percutée par les concurrents européens qui ciblent les mêmes marchés. Restait l’annulation d’une partie des contrats d’achat en payant les pénalités. Et Mme, que pensez-vous d’un don aux pays pauvres et dominés par l’impérialisme français, notamment ceux de l’ancienne « zone franc » en Afrique ? Voilà la bonne tradition impérialiste de se débarrasser de ses déchets, mais à d’excellents prix de revient, que ce soit le lait en poudre contaminé aux métaux lourds pour les bébés en Afrique ou les médicaments hyper toxiques antirétroviraux contre le SIDA qui n’ont pas ou plus d’autorisation de mise sur le marché en Europe. Et finalement, tout ce qui restera de l’échec financier sera digéré par la caisse maladie, dont l’Etat – pour les profits des firmes pharmaceutiques – dispose toujours en toute liberté.
Des produits saisonniers... et financiers
La méfiance des travailleurs et de leurs familles par rapport aux vaccins issus de la production capitaliste des firmes pharmaceutiques, telle qu’elle s’est manifestée contre le vaccin H1N1, est tout-à-fait fondée et elle est en hausse. Les problèmes s’accentuent depuis et autour des campagnes annuelles de vaccination contre les grippes saisonnières. Une étude canadienne indépendante menée sur 2000 personnes a tout récemment relevé qu’avec la vaccination dans le passé contre la grippe saisonnière, on est plus susceptible d’être infecté par le virus H1N1.
Pas rares sont cependant les exemples d’échecs de vaccinations de masse et de vaccins retirés d’urgence après l’évidence – toujours contestée – d’effets nocifs graves. L’exemple le plus récent est celui du vaccin DT-Polio (diphtérie-tétanos-poliomyélite), seul vaccin actuellement obligatoire en France et le seul avec une autorisation pour les enfants de moins de 6 ans. Le 12 juin 2008, il fut victime d’une brusque « suspension temporaire de distribution » avec retrait de tous les lots existants. Cette mesure fut prise par l’Afssaps (Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé) en accord avec le fabricant Sanofi-Pasteur MSD suite à l’augmentation de « réactions post-vaccinales » depuis début 2008 (telles qu’urticaires, gonflement du visage, difficultés respiratoires).
Risques contre risques, et méfiance
Que faire alors avant l’entrée de mon enfant en crèche ? Mais remplacez le DT-P par le vaccin hexavalent InfanrixHexa, autorisé pour les nourrissons !, vous répond Mme Je-sais-tout. Or celui-ci contient 11 antigènes différents, contre 6 maladies, outre le DT-P, la coqueluche, l’haemophilus et l’hépatite B, dont la vaccination n’est pas obligatoire ! Le même jour, on recommande de faire piquer aussi le nourrisson avec le Prévenar comportant 7 antigènes de pneumocoques. Ça fait un ensemble de 18 antigènes sur un nourrisson de 2 mois dont le système immunitaire n’est qu’embryonnaire. Et chaque vaccination, quelle qu’elle soit, est toujours, biologiquement et immunitairement parlant, une agression pour l’organisme. C’est pourquoi la Ligue nationale pour la liberté des vaccinations recommande d’insister sur le fait que la vaccination obligatoire de DT-Polio a été suspendue sans solution de remplacement (LNPLV, BP 190, 75420 Paris cedex 09 ; courriel : lnplv@ctanet.fr).
Les vaccins hexavalents d’ailleurs, et surtout les antigènes contre la coqueluche et l’hépatite B, sont fortement contestés, en raison d’une incidence élevée d’arrêts respiratoires, voire de morts subites et inexpliquées chez les nourrissons. La Suède et l’Allemagne ont complètement supprimé le vaccin anticoquelucheux parce que les risques sont plus élevés que ceux dus à la coqueluche elle-même, une maladie bénigne. Et en France ? La Haute Autorité continue comme si de rien n’était. En cas d’accident, on a inversé la charge de la preuve. Et bien sûr, le cas échéant, « aucune étude n’a prouvé un lien certain entre la survenance de cette maladie et la vaccination ».
Il est grand temps pour nous, les ouvriers, en front uni avec les travailleurs du secteur santé, public et privé, et nos syndicats, de nous vacciner contre le capitalisme du secteur de la santé !
Manon Bonneval