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D’où vient le 8 mars ?
Partisan N°236 - Mars 2010
Deux sources expliquent le 8 mars féministe : la grève des ouvrières aux USA en 1857, l’initiative de la militante communiste révolutionnaire Clara Zetkin dont les leçons sont toujours actuelles.
Clara Eissner, institutrice allemande née en 1857, épouse le russe Ossip Zedkine à Paris au cours d’un stage d’étude. En 1881, à 23 ans, elle adhère au Parti social-démocrate allemand (le SPD est à l’époque marxiste et révolutionnaire !). Elle ne séparera jamais sa lutte pour le communisme et sa lutte pour l’émancipation des femmes.
En août 1907 sont réunis près de chez elle, à Stuttgart, le 7ème Congrès de l’Internationale - alors révolutionnaire- et la 1ère Conférence de l’Internationale socialiste des femmes. Qui prendra la direction du secrétariat international des femmes qui se crée ? Clara Zetkin, qui intervient pour contrer les délégués qui préféreraient lutter d’abord pour un droit de vote universel des travailleurs hommes.
Lénine, lorsqu’il fait le compte-rendu de ce congrès pour les Russes, s’appuie sur le journal socialiste féministe allemand « l’Egalité » dont la rédactrice en chef est Clara Zetkin. Contre les tendances droitières et machistes, sur la même longueur d’ondes que Lénine. C’est à la 2ème conférence internationale des femmes, à Copenhague en 1910, qu’une résolution décide de réserver chaque année une journée internationale à la lutte contre les discriminations dont sont victimes les femmes : discriminations politiques, en réclamant le droit de vote, discriminations sociales dans le travail, se distinguant ainsi du féminisme bourgeois.
La date du 8 mars est choisie en mémoire d’une lutte qui avait marqué les esprits : le 8 mars 1857 en effet, des couturières de New York avaient osé arrêter le travail, grève sévèrement réprimée.
Ces deux exemples historiques de combats féministes nous rappellent que notre combat de femmes est double : à celui contre l’exploitation, se joint le combat contre l’oppression et contre le machisme dans les mentalités et dans les pratiques, y compris au sein du mouvement ouvrier.