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Comment le capitalisme organise la fraude

Les capitalistes fraudeurs

La malhonnêteté collective des capitalistes est tellement frappante que même une ONG d’inspiration chrétienne comme ATD Quart-Monde s’en offusque. Dans sa campagne actuelle contre « les idées reçues », elle met en avant les chiffres des montants des fraudes estimées par catégories. En gros, la fraude des « pauvres » (au RSA, à la CAF, à la Sécurité sociale) représenterait moins de 4 milliards d’euros par an ; la fraude des entreprises, des petits et grands bourgeois (travail au noir non déclaré, impôts sur les sociétés, sur le revenu, fraude douanière...) dépasserait les 80 milliards ! En termes de montants relatifs, les chiffres sont encore plus impressionnants : les fraudes à l’impôt sur les sociétés représenteraient jusqu’à 80% du montant collecté, les fraudes des travailleurs aux prestations familiales juste un peu plus de 1%...

La fraude en tant que subvention déguisée

Quelle est la signification politique de ces chiffres ? Pour ATD Quart-Monde, il faut s’en servir pour « combattre les préjugés ». Comme si tout était affaire de préjugés des exploiteurs envers les exploités ! En fait, cela montre que la fraude « des riches » est un système organisé au service des capitalistes. Elle est tolérée par l’État car elle constitue une subvention indirecte et hypocrite du taux de profit des entreprises. C’est le discours des patrons qui justifient leur fraude aux cotisations sociales sous le prétexte que si ils les payaient, leur entreprises couleraient. La compétitivité des entreprises, c’est aussi ça, la marge laisser à la fraude des capitalistes, alors qu’on réprime le peuple lorsqu’il arrive à gratter quelques miettes.

Le camouflage de la bourgeoisie

L’impôt est censé être justement réparti, ce serait un des grands acquis de l’abolition des privilèges en 1789. Mais ce n’est pas le cas. Les grandes fortunes et les grandes entreprises ne se privent pas d’utiliser des niches fiscales ou des jeux d’écriture légaux, pour au final payer peu d’impôt. Les petits capitalistes doivent en payer plus, mais leurs fraudes sont largement tolérées. Et il reste les autres, ceux qui ne peuvent ni frauder ni se payer des avocats fiscalistes. Dans la démocratie bourgeoise, il faut distinguer les discours sur un État qui représenterait toute la population, de la réalité, en fait la dictature de la bourgeoisie, camouflée sous des apparences d’égalité pour mieux se faire accepter. C’est le cas dans le domaine des impôts et de la répression des fraudes. Pour nous, au contraire, pas d’ambiguïté : la dictature du prolétariat de nos discours, nous voulons la voir se réaliser vraiment !

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