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Italie : Le fascisme ne passera pas !

Partisan N°236 - Mars 2010

Jeudi 7 janvier, dans la petite ville Calabraise de Rosarno, des travailleurs immigrés, le plus souvent sans-papiers, ont manifesté dans le centre-ville contre leurs conditions de vie et de travail indécentes. La plupart vivent effectivement dans des taudis insalubres et travaillent dans les champs pour des salaires de misère (le salaire moyen se situant autour de 25 € par jour), le tout sous la supervision de la mafia locale qui sert d’agent d’exécution à l’Etat et aux capitalistes. Cette localité agricole attire chaque année plusieurs milliers d’ouvriers agricoles saisonniers. Les manifestants voulaient aussi dénoncer les violences dont ils sont victimes, certains d’entre eux ayant été pris pour cibles par des racistes et blessés par des tirs d’arme à feu.

Face à la manifestation, la répression policière a été féroce, ce qui a eu pour résultat d’amplifier la rage des manifestants qui se sont alors attaqués à des véhicules et des vitrines du centre ville. Dans ce climat de tension extrême, des fascistes en ont profité pour prêter main forte à la police et tabasser les travailleurs immigrés. Certains manifestants ont été roués de coups, frappés à la barre de fer et d’autres encore ont été blessés par balle.

Cette agression fasciste est loin d’être anecdotique et est au contraire représentative de la montée du fascisme partout en Europe. L’Italie, à ce titre, est emblématique de cette montée des nouveaux fascistes puisque gouvernée depuis longtemps par une coalition de droite dure comprenant entre autres la Ligue du Nord, parti ouvertement fasciste et populiste. Suite au renforcement du contrôle des immigrés en Italie, la Ligue du Nord a mis sur pied des milices « citoyennes » pour contrôler l’activité des immigrés. Ces rondes fascistes ont été attaquées par des camarades communistes des CARC (comités d’appui à la résistance pour le communisme - maoïste) dans la ville de Massa au mois de juillet dernier. L’intervention des communistes dans cette ville aura au moins permis un décret du maire de la localité interdisant les rondes dans sa municipalité. Malheureusement, partout ailleurs en Italie et particulièrement en Italie du Nord, ces rondes fascistes continuent.

Pour entretenir ce climat de pogrom dans la population, le gouvernement italien ne recule d’ailleurs devant aucune mesure populiste et raciste. Preuve en est le projet de loi du gouvernement qui veut instaurer un taux maximum de 30% d’étrangers dans les classes d’école. Encore un moyen de désigner les étrangers comme sources de problèmes.

Face à cette montée de la violence réactionnaire les travailleurs immigrés, avec le soutien des forces progressistes, doivent dans un premier temps mettre sur pied des comités d’autodéfense. Les chasses à l’homme doivent cesser immédiatement. Ensuite, bien entendu, il s’agit de mettre en lumière l’origine capitaliste de ces agressions. Dans le contexte de crise, le système fera tout ce qui est en son pouvoir pour maintenir et aggraver les divisions au sein du peuple et du prolétariat. L’impérialisme affame et tue là bas et organise la terreur ici. En Italie comme ici l’heure est à l’unification de notre classe et du peuple pour changer la trame morbide du capitalisme. Les masses font l’histoire et elles ne permettront pas un nouvel épisode fasciste et génocidaire.

Militant VP

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