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Soutenons la grève des ouvriers de l’automobile en Turquie ! Türkiye’de grev yapan metal işçilerini destekleyin !

Vive la victoire des ouvriers de Renault Bursa  !

 

Les ouvriers de l’usine Renault de Bursa en Turquie, qui emploie 5000 personnes, s’étaient mis en grève vendredi 15 mai pour obtenir une hausse de 60% de leur salaire. Cette usine assemble notamment le dernier modèle de Clio IV. En 2010, Renault avait choisi de faire produire ce modèle à Bursa plutôt qu’à l’usine de Flins. Les travailleurs de l’usine de Bursa sont payés entre 500 et 1000 euros par mois. Face à une inflation dans le pays de près de 40% par an sur certains produits de consommation courante, les ouvriers ont refusé l’augmentation de seulement 18% proposée par la direction.

 

Suivant leur exemple, le mouvement de grève s’est propagé comme une traînée de poudre à plusieurs autres usines automobiles voisines, aussi bien chez les assembleurs que chez les sous-traitants, notamment chez Fiat, Valeo, Delphi, Ford... En tout près de 15 000 ouvriers se seraient mis en grève.

 

Jean-Christophe Kugler, directeur des opérations Renault de la région Eurasie, avait déclaré que "la contestation n’est pas seulement une menace pour la Turquie, […] mais aussi pour l’économie mondiale".
L’Etat turc, en fidèle défenseur des intérêts des grands groupes capitalistes, a fait arrêter 47 grévistes sous l’accusation d’« arrêt de travail illégal ». La direction a fait appel à des briseurs de grève, et à condamné les toilettes et coupé l’électricité dans l’usine occupée par les ouvriers.
Les ouvriers de Renault se sont révolté contre le patron, mais aussi contre l’État et contre le syndicat jaune « Türk Metal », créé par la dictature militaire dans les années 1980. Outre l’augmentation de salaire, les ouvriers de Renault Bursa exigeaint l’arrêt des licenciements ainsi que la fin de l’adhésion obligatoire à « Türk Metal » imposé par la direction. Ce syndicat a, au début de la grève, envoyé des SMS aux ouvriers exigeant d’eux qu’ils cessent la grève, les accusant d’être en gros « manipulés par des groupes extrémistes voulant semer le chaos ». La grève était notamment menée par le syndicat de lutte de classe « Metal Isçileri Birligi » (« Union des ouvriers de la Métallurgie », MIB). Plusieurs de ses dirigeants font partie des ouvriers arrêtés.

 

Ce vendredi 27 mai, nous avons appris que les ouvriers de l’usine Renault avaient repris le travail après avoir obtenu la satisfaction de leurs revendications  : outre leurs trois revendications initiales, ils ont obtenu qu’aucun d’entre eux ne soit licencié pour fait de grève, et qu’aucune poursuite judiciaire de soit engagé contre ceux accusés de violence. C’est un grande victoire  ! Cela montre que, unie et déterminée, la classe ouvrière peut faire battre en retraite même le plus dictatorial des patrons  ! Par leur lutte victorieuse, les ouvriers de Renault Bursa sont un exemple pour nous tous, ils ont donné un coup sévère à un des plus grands groupes impérialiste français.

A Renault les ouvriers ont gagné, mais ailleurs la grève continue. Bursa est un grand centre industriel automobile en Turquie. Les grands groupes automobiles européens et américains y ont ouvert des filiales communes avec des groupes capitalistes turcs, notamment le monopole Koç ou le trust de l’armée OYAK, pour profiter d’une main d’œuvre moins chère qu’en Europe.

 

En délocalisant leur production dans des pays comme la Turquie, les groupes capitalistes comme Renault espéraient profiter impunément d’une main-d’oeuvre qu’ils croyaient docile. Mais ils se sont trompés. Car face à l’exploitation capitaliste, la classe ouvrière, partout, résiste et se bat. C’est la loi universelle de la lutte de classe.

 

Les patrons veulent nous faire accepter le jeu de la concurrence entre les ouvriers des différents pays. Ils ont intérêt à ce que nous nous battions les uns contre les autres, à propager parmi nous une mentalité individualiste et nationaliste. Mais lutter contre la fermeture des usines en France, ça ne doit pas signifier se battre contre les ouvriers de Turquie.

 

Face aux patrons, la solution se trouve dans la solidarité internationale des travailleurs. Les ouvriers de France et de Turquie doivent se battre côte-à-côte pour la sauvegarde de l’emploi, l’augmentation des salaires, l’amélioration des conditions de travail et la liberté syndicale ici comme là-bas. C’est ce qu’ont fait par exemple militants de la CGT de Renault Cléon lorsqu’ils sont parti soutenir la grève de Dacia en Roumanie en 2008.

 

Face aux chantages aux délocalisations, refusons d’accepter la concurrence entre les sites des différents pays ou même des différentes régions. Exigeons le maintien de l’emploi partout. Exigeons des salaires égaux partout.

 

Contre le chômage et la baisse des salaires, la solution c’est aussi d’exiger ici même l’égalité de traitement entre ouvriers français et étrangers  ; cela passe par la régularisation de tous les travailleurs sans-papiers, par l’abolition du statut de « travailleur détaché » qui empêche un ouvrier d’un autre pays de l’Union européenne travaillant en France d’être payé au niveau de ses collègues français.

 

Face à la guerre économique mondialisée entre groupe capitalistes, notre atout, c’est l’unité de la classe ouvrière par delà les frontières. Les capitalistes raisonnent à l’échelle mondiale, nous ne pouvons pas restés enfermés dans notre atelier, notre usine, notre pays.

 


- Vive la grève des ouvriers de l’automobile en Turquie  !
- Vive la victoire des ouvriers de Renault Bursa  !
- Vive la solidarité et l’unité internationale des travailleurs  !

 

OCML Voie Prolétarienne, le 28 mai 2015

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