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Victoire du Non au référendum en Grèce : une défaite pour les impérialistes mais l’alternative reste à construire !

Depuis des années, les impérialismes européens, notamment français et allemands, maintiennent une pression énorme sur le peuple grec pour le maintenir sous leur dépendance financière et politique. Le gouvernement réformiste de Tsipras a convoqué un référendum sur le plan d’austérité proposé par les institutions européennes et internationales, espérant sortir renforcé de son rejet par le peuple grec.

 

Que ce soient Merkel, Hollande, Sapin, les dirigeants politiques européens ne font preuve d’aucune pitié devant les difficultés quotidiennes du peuple et des travailleurs grecs. La Commission européenne, la Banque centrale européenne (BCE), ou le Fond monétaire international (FMI), ne sont que les conseils d’administration des puissances impérialistes pour gérer et maintenir leur domination commune sur les pays comme la Grèce. Dirigeants politiques européens et bureaucrates des institutions supra-nationales comme la BCE ou le FMI sont justes les représentants du Capital et de la bourgeoisie impérialiste.

 

Pour eux, hors de question de laisser s’échapper la Grèce. Ils veulent maintenir à tout prix leur domination politique, financière, et économique sur le pays. Leur Union européenne est un instrument des puissances comme la France et l’Allemagne pour dominer les pays d’Europe centrale et du Sud. Une sortie de la Grèce de l’Euro, voir de l’Union européenne, cela serait pour eux une remise en cause de leur main-mise. Voilà pourquoi ils veulent l’éviter : la faillite de la Grèce menace l’impérialisme financièrement, mais surtout politiquement.

 

En France, les médias et intellectuels bourgeois défendent le programme impérialiste. Ils agitent la concurrence entre pays dominés et entre travailleurs d’Europe, pour nous rallier à la politique impérialiste agressive contre le peuple grec. Ils propagent les préjugés chauvins à son encontre, manière de rejeter la faute sur la victime. Mais le programme d’austérité que l’on veut imposer aux Grecs aujourd’hui, ils voudront nous l’imposer demain.

 

Au moment de la victoire électorale de Tsipras et de son parti Syriza nous déclarions : "Syriza affirme qu’il est dans l’intérêt des impérialistes de céder aux revendications minimales du peuple grec, pour sauver l’Union européenne et sa monnaie. Syriza s’engage donc à protéger les intérêts fondamentaux du Capital impérialiste en échange de concessions en faveur du peuple".

 

Nous pouvons constater que cette tactique réformiste a échoué. Le Capital ne veut rien lâcher. Pour ses représentants, il n’est pas question de céder aux revendications justes du peuple et des prolétaires de Grèce. Peu à peu, le gouvernement Tsipras a sacrifié ses promesses électorales à son objectif d’une conciliation à tout prix avec l’impérialisme. Il a notamment accepté de poursuivre les privatisations : c’est à dire qu’il a accepté de renforcer l’emprise du Capital impérialiste sur l’économie de la Grèce, cette même emprise qui l’a menée à la faillite ! A force de vouloir absolument trouver un terrain d’entente avec les ennemis irréductibles du peuple, d’avoir préféré les négociations entre experts à Bruxelles à la lutte des masses grecques, le gouvernement Tsipras s’est retrouvé en position de faiblesse. En Grèce comme en France, les illusions réformistes sont mises à bas par la réalité !

 

Avec le référendum le gouvernement grec joue une de ses dernières cartes. La victoire du NON est une défaite pour les impérialistes, mais ce n’est pas nécessairement une victoire pour le peuple, qui ne devrait pas voir ses conditions de survie s’améliorer de ce fait. Tsipras espère se servir de ce résultat pour obtenir un peu plus dans les négociations avec les institutions internationales.

 

Même si le référendum a été le temps d’une mobilisation de masse, le peuple grec ne pourra en rester aux outils de la démocratie bourgeoise. Souvenons-nous du référendum sur le Traité constitutionnel européen en 2005 ; rien n’est garanti pour le peuple grec s’il ne renforce pas son organisation, sa vigilance et sa mobilisation à long terme pour combattre les plans d’austérité, qu’ils viennent de l’étranger ou qu’ils soient concoctés par le gouvernement grec. Tant que la Grèce restera prisonnière des institutions impérialistes et que son gouvernement cherchera la conciliation, les plans d’austérité ne peuvent que se succéder, la situation du peuple ne peut que s’aggraver.
Dans tous les cas, nous soutenons le peuple grec et non pas son gouvernement réformiste, qui ne propose finalement qu’une austérité à "visage humain".

 

Certaines organisations révolutionnaires de Grèce ont appelé à voter "Non", d’autres à l’abstention. Pour nous, c’est une appréciation tactique qui revient aux révolutionnaires grecs.
Nous soutenons les organisations révolutionnaires marxiste-léninistes et maoïstes de Grèce dans leur travail de construction d’une unité populaire face à l’impérialisme, vers le renversement du gouvernement bourgeois et le pouvoir populaire. Le KKE, Parti "Communiste" de Grèce, n’en fait pas partie  ; il ne s’agit que d’un parti révisionniste, qui se prétend révolutionnaire en parole, mais est complètement réformiste en acte.

 

Ici, en France, nous avons le devoir de faire preuve d’une solidarité internationale conséquente avec le peuple grec, d’autant plus que notre gouvernement impérialiste est en première ligne. Mélenchon et tous les réformistes radicaux prétendent nous proposer la voie de Syriza et de Tsipras : c’est une impasse  ! Ils nous chantent sur tous les tons la démocratie du référendum, mais restent silencieux sur la domination impérialiste et l’exploitation capitaliste qui vont se poursuivre dans tous les cas…
L’OCML-VP appelle à participer aux initiatives de solidarité avec le peuple grec, sur une ligne anti-impérialiste et anti-capitaliste claire, et pour combattre les illusions réformistes et leurs représentants ici comme là-bas.

 

Annulation de la dette  !

 

En Grèce comme ailleurs c’est eux ou c’est nous  !

 

A bas l’impérialisme, à bas l’Union Européenne  !

 

Vive la solidarité internationale des peuples et des prolétaires !

 

Le 06 Juillet 2015

 

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