Vous êtes dans la rubrique > Archives > Sans-papiers : Manifestation combative à Vitry

Sans-papiers : Manifestation combative à Vitry

Partisan N°232 - Novembre 2009

AUJOURD’HUI 3 OCTOBRE, NOUS VENONS DE MANIFESTER DANS LES RUES DE VITRY. OÙ EN EST LA MOBILISATION DES SANSPAPIERS SUR LA VILLE ?

CHARLES : C’était la quatrième fois qu’on manifestait dans la ville. Une manifestation très combative prise en main par les sans-papiers. Environ 140 personnes dont une centaine de sans-papiers. Elle duré longtemps, d’autant plus que les participants, habitués à se faire discrets dans leur vie, voulaient absolument occuper la rue et se faire voir. Certains nous ont rejoints après les prises de parole sur le marché.

ET QU’EN EST-IL DU SOUTIEN ?

Le PCF et l’UL-CGT se tiennent à l’écart et nous sont hostiles. Le soutien organisé se limite à l’extrême-gauche et aux associations spécialisées, MRAP, RESF. Pour l’élargir, nous avons fait signer une pétition au printemps. Nous avons ciblé les marchés, proches des cités, en faisant appel à la solidarité de travailleurs. Nous avons eu des dizaines de conversations intéressantes et chaleureuses. Nous avons recontacté bon nombre de signataires pour la manif, mais cela n’a pas donné grand chose. Pourtant la sympathie existe. Les habitants applaudissaient souvent sur les bords du cortège.

AVEC L’OPÉRATION SUR LA « JUNGLE » DE CALAIS, LA RÉPRESSION MONTE D’UN CRAN. QU’EN EST-IL SUR VITRY ?

Nous avons eu des arrestations en début d’année et avons réagi contre. Depuis, c’était relativement tranquille, jusqu’au 17 juillet où la police est intervenue sur un foyer. Nous avions été au courant avant et nous avons envoyé des centaines de SMS pour éviter que les sans-papiers y dorment. Les quelques camarades interpellés ont été libérés rapidement, et la police a fait très attention à ce que cela n’apparaisse pas comme une rafle. Sans doute les débats en conseil municipal qui venaient d’avoir lieu ont pesé (voir ci-jdessous). Le Collectif a une capacité de réaction, et apparemment la police locale le sait. Les arrestations qui ont parfois lieu se font dans d’autres communes.

QUELLES SONT VOS PERSPECTIVES ?

Localement on va chercher à élargir. Mais c’est difficile. La mobilisation, si elle se maintient parmi les travailleurs sans papiers, ne s’élargit pas sur Vitry. On regarde aussi ce que font d’autres collectifs. Car pour obtenir un déblocage dans les régularisations, c’est le rapport de force national qui compte. On va donc participer à la manifestation du 10 octobre.

AVEZ-VOUS DES RAPPORT AVEC LA CSP 75 ?

Après l’occupation de Baudelique, beaucoup s’y sont rendus. Ils ont trouvé là-bas des parents, des amis. Ceux qui ont discuté avec les délégués sont revenus enthousiastes. Mais d’autres, qui n’ont discuté qu’avec des occupants disons de base, sont revenus sceptiques. Ils ont eu l’impression qu’on voulait utiliser leur mobilisation simplement pour soutenir la régularisation des membres de la CSP 75. À cause de cela, le Collectif n’a pas voulu manifester le samedi 22 août. Aujourd’hui, c’est plus clair. La manif du 10 octobre apparaît comme une convergence de différentes luttes.

Soutenir par un don