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2007 : qui a les clés du changement ?

Editorial de Partisan n° 205 - septembre 2006

DES ATTAQUES TOUJOURS, MAIS DES RÉSISTANCES
ENCOURAGEANTES !

Cet été, la résistance libanaise a mis en échec l’ambition
d’Israël de la réduire à néant par une intervention militaire
éclair. Au Népal, la lutte démocratique, dans laquelle le
Parti Communiste Maoïste du Népal a joué un rôle déterminant,
a imposé un recul très important à la réaction
monarchique.
En 2005, par la victoire du Non au référendum sur la
Constitution européenne, la majorité des travailleurs de
France ont désavoué les politiques mises en oeuvre par les
bourgeoisies européennes. Au printemps, la lutte des jeunes
et des travailleurs contre le CPE a été un premier succès.
Or, il y a longtemps qu’un succès n’avait pas conclu une
lutte. Les mobilisations pour défendre des jeunes sanspapiers
et les soustraire à l’expulsion ont imposé un recul
momentané à Sarkozy qui s’est rattrapé pendant les vacances
scolaires.
Dans les entreprises et les usines, travailleurs et ouvriers
sont confrontés aux licenciements et à l’arbitraire patronal.
La précarité et la pression du chômage rendent les travailleurs
plus vulnérables. Pour résister, nous avons besoin
de syndicats de classe forts, mais c’est à ce moment que la
direction de la CGT confirme son abandon d’un syndicalisme
de classe, abandon auquel s’oppose de façon claire un
nombre croissant de syndicalistes.

POUR CHANGER, À QUI FAIRE CONFIANCE ?

Face à la montée des résistances, les attitudes bourgeoises
sont très semblables.Mettre en place des forces d’interpositions
qui, sous couvert d’éviter le pire, empêcheront les luttes
de prendre de l’ampleur. Que cette interposition s’appelle
« FINUL », comme au Liban, « médiateur » en France
pour les sans-papiers, ou « parti de gauche », leur rôle est au
fond le même. Désarmer le peuple, au propre comme au
figuré, en lui demandant de mettre sa confiance, non dans
sa force organisée, mais dans les mains des experts patentés
de la bourgeoisie.
Personne ne peut ignorer que 2007 est une année électorale.
Depuis bientôt un an, journaux, télévision, font leurs unes
sur les candidats possibles, à droite comme à gauche. Les
sondages mesurent les résultats de ce bourrage de crâne.
Des candidats, on connaît beaucoup de choses, mais assez
peu leurs propositions. Quand elles surgissent, il est alors
bien difficile de faire la distinction entre gauche et droite.
UMP, PS et PC soutiennent l’intervention impérialiste française
au Liban. UMP et PS sont pour « revaloriser » le travail,
pour plus de sécurité, et pour un service civil pour les jeunes.
Sur les sans-papiers, les candidats possibles du PS font
profil bas. La précarité du travail, l’abrogation du CNE, personne
n’en parle. La « gauche anti-libérale » cherche son
candidat, mais se désistera pour le PS pour faire barrage à
Sarkozy et, s’il le faut, comme en 2002, fera voter Sarkozy
pour faire barrage à Le Pen !

POUR AVOIR CONFIANCE EN NOUS, TRAVAILLEURS,
NOUS DEVONS CONSTRUIRE NOTRE FORCE !

Des élections de 2007, ne sortira rien de bon pour nous.
Les élections permettent au mieux aux travailleurs d’exprimer un
désaveu et un rejet. Elles ne permettent pas de construire
leur force organisée. C’est au contraire le jeu par
lequel la bourgeoise cultive le renoncement des travailleurs
à agir de façon indépendante, par leurs propres moyens
avec leurs propres armes. Les partis de gauche, « libéraux »
ou « anti-libéraux », vont s’employer à capitaliser, sur leurs
candidats et sur leurs politiques, les mécontentements et les
refus qui se sont exprimés depuis des mois. Ils le pourront
d’autant mieux qu’il n’y a pas de force anti-capitaliste capable
de leur fournir un autre débouché.
Fournir un autre débouché aux aspirations des travailleurs,
c’est développer leurs propres organisations de
classes, porteuses de leurs aspirations, pour lutter contre le
capitalisme et le renverser pour construire une autre société,
par le pouvoir des travailleurs.
Travailleurs, c’est en nous que nous devons avoir confiance.
Nous aurons confiance en nous que si nous sommes solidaires
et organisés, que si nous poursuivons la même perspective,
que s’il existe un parti issu de nos rangs et regroupant
ceux qui sont les plus conscients et les plus déterminés,
et en qui nous pouvons mettre notre confiance. Un parti
communiste, voilà ce qui est la clé du changement.
Puisons dans les succès, même limités des peuples du
monde et de nous-mêmes, contre nos ennemis, la volonté et
la force de nous atteler à cette longue tâche de construction.

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