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L’Australie brûle parce que le capitalisme incendie la planète

Frente Ecologista "Natura Insurrecta" (Equateur)

La déclaration d’une organisation écologiste latino-américaine sur les incendies en Australie, qui remet les pendules à l’heure par rapport aux écologistes petit-bourgeois inconséquents.

Le capitalisme est incompatible avec la durabilité et l’environnement, car il est fondé sur l’accumulation excessive de richesses, sur la croissance infinie au sein d’une planète finie, au prix de vies humaines et non humaines et de l’exploitation démesurée de la Terre. Cela s’est déjà produit au Brésil, en Bolivie, en Afrique et maintenant en Australie. La volonté vorace de la bourgeoisie d’accumuler en exploitant les êtres humains et la nature a maintenant causé une dévastation sans précédent en Australie.

Ces incendies, qui ont en fait débuté en septembre 2019 en Australie, sont un autre exemple de la rupture structurelle que le capitalisme impérialiste produit dans la relation homme-nature. Une fracture initiée dès l’origine de la propriété privée et de la division des classes, et qui s’est intensifiée jusqu’à atteindre des niveaux gigantesques avec le capitalisme.

Le discours tenu jusqu’ici par la presse sur le sujet se divise, d’une part, en une explication négationniste des incendies de forêt, arguant qu’il ne s’agit que de catastrophes naturelles. Discours tenu, en toute logique, par des représentants du parti libéral-national australien, comme Scott Morrison (Premier ministre), qui nie l’existence des émissions de CO2 et est un ardent défenseur de l’industrie charbonnière, puisqu’il maintient des intérêts particuliers dans cette activité.

D’autre part, le discours sur le changement climatique que des secteurs comme le Parti Vert australien (les Verts) et des ONG comme Greenpeace tentent de porter, qui, sous la logique inutile de l’écologie light et bourgeoise, réduisent dans leurs prises de position le problème à de simples statistiques d’émissions de CO2, sans comprendre - ou en occultant - qu’il ne s’agit là que des conséquences directes de la base économique capitaliste, faisant un appel stérile à la volonté des Etats bourgeois de réglementer les activités qui impliquent l’utilisation de combustibles fossiles. États, précisément, gouvernés par les classes dominantes ayant des intérêts économiques particuliers dans ces activités.

Le réchauffement climatique est une réalité imminente qui répond pour une part aux cycles naturels de la terre mais qui est sans doute accéléré par le système économique qui est basé sur une production anarchique pour l’accumulation démesurée de capital par l’exploitation des êtres humains et de la nature. La catastrophe naturelle de l’Australie est une illustration de l’inefficacité des sommets, protocoles et soi-disant accords sur le climat. « L’adaptation au changement climatique » dans ce système n’est rien d’autre qu’un palliatif et un dérivatif, titre de programmes d’État qui ne sont rien d’autre que des entêtes de lettre quand, par contre, les ressources naturelles sont pillées à grande échelle.

Face à ce panorama, il nous semble nécessaire de souligner que les problèmes de la Nature et les événements écologiques imminents dans le monde ne peuvent être compris, non pas sous des jugements moraux et abstraits, mais sous la compréhension objective et concrète du fonctionnement objectif et concret du système économique dans lequel nous vivons, le capitalisme, celui-là même qui est sur le point de nous conduire jusqu’à une troisième guerre mondiale - non pas à cause de principes démocratiques, moraux ou religieux, mais spécifiquement à cause de la dispute sur les ressources et le contrôle des semi-colonies entre les pays impérialistes comme les USA ou la Chine - et qui est actuellement dans sa phase la plus vorace : le capitalisme impérialiste. Par conséquent, il est important que les écologistes populaires comprennent que, dans un pays où l’économie dépend principalement de l’exportation de minéraux (comme le charbon, le pétrole, le fer et l’or), vers des pays impérialistes comme la Chine, le Japon, la Corée du Sud et les États-Unis, il y aura de plus grandes probabilités de déclencher des impacts sur la Nature avec plus de fréquence et d’intensité, mettant en danger non seulement des millions d’hectares de zones supposées protégées, mais aussi des millions de vies humaines et non humaines.

Selon des études du Climate Analytics Institute, si l’Australie continue d’approuver des projets miniers comme celui d’Adani, la plus grande mine de charbon du monde dans le Queensland, elle sera responsable de 17 % des émissions de pollution d’ici 2030 (euronews 2019).

En tant qu’écologistes populaires et combattants sociaux pour l’émancipation totale des secteurs populaires du monde, des animaux et de la Nature, il est nécessaire de faire connaître que la tromperie risible, immobiliste, défaitiste et petite-bourgeoise selon laquelle la grave crise écologique à laquelle le capitalisme nous a conduits peut être résolue sur la base de changements individuels dans le mode de consommation, alors que la réalité, c’est de continuer à renforcer collectivement les organisations populaires dans les semi-colonies, avec une ligne anticapitaliste et anti-impérialiste claire, de prendre en main les rênes de nos destinées et de changer le mode de PRODUCTION par le biais d’une révolution, seule possibilité réelle de réaliser une économie planifiée centrée sur les besoins de tous et non sur l’accumulation de richesses entre les mains de quelques écocides, et de récupérer ainsi la relation perdue avec la Terre.

Continuons à renforcer l’organisation écologiste de classe consciente ! Le travail des écologistes du monde consiste à s’organiser sur leurs propres territoires et à devenir plus forts. Unis, nous continuerons à nous organiser et à nous renforcer.

Nous sommes la Nature qui se défend !


La déclaration d’origine, en espagnol et en anglais

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