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Relaxe pour Keziah, le militant anti-chlordécone, en procès le 9 novembre à Fort de France

Déclaration - 6 novembre 2020

Keziah, étudiant de 22 ans, battait du tambour traditionnel lors d’une manifestation le 16 juillet, comme le tanbouyé Romain en 1848 lors du soulèvement contre l’esclavage. C’était une manifestation de soutien aux militants arrêtés en novembre lors d’une autre manifestation anti-chlordécone. Interpellé, passé à tabac et gravement blessé, il subit en plus les insultes racistes des gendarmes. L’enquête de l’IGGN (Inspection Générale de la Gendarmerie Nationale) contre les gendarmes n’ayant même pas commencé fin août, le procès a dû être reporté et il va normalement comparaître le 9 novembre, c’est une journée de mobilisation dans toute l’île.

Ce procès, c’est le procès des violences policières et du racisme !

La mobilisation se développe contre l’usage du chlordécone, pesticide utilisé dans les plantations de bananes jusqu’en 1993. Plus de 90% de la population martiniquaise et guadeloupéenne est touchée. Les Békés (capitalistes sortis sans dommage de l’ordre colonial et de l’esclavage) et l’Etat sont totalement responsables, puisqu’ils ont maintenu l’usage du produit alors qu’il savait qu’il était toxique. Et aujourd’hui : pas un seul procès entamé contre les responsables de cette empoisonnement.
Par contre, les procès se multiplient contre les militants anti-chlordécone de plus en plus actifs, le 28 août, trois ont été condamnés à de la prison ferme !

Ce procès c’est celui de l’ordre colonial !

Le chlordécone, c’est un pesticide toxique et cancérogène, utilisé contre le charançon du bananier, interdit aux Etats-Unis depuis 1975, classé par l’OMS comme cancérogène possible depuis 1979, mais utilisé aux Antilles jusqu’en 1993. C’est également un perturbateur endocrinien (problèmes de fertilité, de grossesse, impact sur le système nerveux), et la Martinique est le premier pays au monde pour le taux de cancer de la prostate. L’utilisation est désormais interdite, mais la pollution va durer de l’ordre de 700 ans avant que les résidus disparaissent naturellement. Mais pour les bourgeois békés, seul comptait l’enrichissement et les ouvriers agricoles ne comptent pour rien, ni la pollution de l’eau et des terres.

Ce procès, c’est celui des toxiques chimiques et du mode de production capitaliste !

La colère gronde aux Antilles, particulièrement en Martinique, la mobilisation s’étend, les collectifs de lutte se multiplient pour exiger justice. La Mairie du Prêcheur vient d’interdire les pesticides sur son territoire. Un collectif d’ouvrières et d’ouvriers de la banane, souvent les plus précaires, victimes du chlordécone vient de se mettre en place, pour exiger prise en charge et compensations. D’où la crainte des békés et de l’Etat français, capitaliste et colonial.

Ce procès, c’est celui de la révolte des ouvrier.e.s exploité.e.s, de la population qui veut la justice et remet en question la domination capitaliste sur le pays !

L’OCML Voie Prolétarienne soutient sans réserve la lutte du peuple martiniquais, et au premier chef celle des ouvrier.e.s, contre l’empoisonnement, contre la domination coloniale, contre le système capitaliste. Elle soutient les militants emprisonnés et exige leur relaxe immédiate, ainsi que l’ouverture des procédures pour empoisonnement contre les Békés et l’Etat français.

  • Relaxe pour Keziah et pour tous les autres !
  • Vérité et justice contre les violences policières et le racisme !
  • A bas la domination coloniale !
  • A bas le système de production capitaliste, tous ses toxiques et parasites !
  • Vive la lutte du peuple et des ouvrier.e.s martiniquais, vive la solidarité anticoloniale et antiimpérialiste !

La déclaration à télécharger mise au format tract.

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