Vous êtes dans la rubrique > Archives > Libérez Georges Ibrahim Abdallah !

Libérez Georges Ibrahim Abdallah !

Pourquoi avez-vous décidé d’orienter le travail de CPC 31 sur Georges Ibrahim et la Palestine ?

C : On voulait axer notre militantisme sur les solidarités anti-impérialistes et concrètes. Et après l’important écho de soutien contre l’agression sioniste à Gaza, on s’est dit que c’était intéressant d’aller plus loin sur cette question.
S : Et puis on souhaitait sensibiliser un large public sur la question palestinienne, mais sur un autre biais qui est celui de Georges Abdallah. Prisonnier en France, près de chez nous (Lannemezan), qui continue de se battre et de défendre ses idées révolutionnaires.

Qu’avez-vous fait concrètement ?

S : On est intervenu dans les quartiers populaires, notamment sur différents marchés, mais aussi en inondant d’affiches.
C : D’ailleurs on s’est aperçu que l’on était les seuls à être présents.
M : En-dehors des élections... ! Ces collages nous ont permis de nous faire connaître par les habitants des quartiers, ce qui a favorisé le dialogue. Sinon on a fait signer des pétitions en soutien à Georges Abdallah pour permettre d’ouvrir la discussion, et on a aussi organisé une caisse de solidarité. On a aussi fait un concert de soutien à Georges Abdallah dans un bar populaire de Toulouse. On a pu faire une exposition sur la question palestinienne et celle des prisonniers ainsi qu’une intervention courte pour présenter le cas de Georges, et on a aussi diffusé une déclaration audio de Georges faite pour l’occasion.
C : D’ailleurs on a été étonnés par l’impact de la déclaration quand elle a été présentée.
M : Oui, tout le monde était silencieux et l’ambiance était très solennelle. Sinon, on était contents du déroulement de ce concert, car on a pu toucher d’autres gens que les militants habituels.

Et vous avez mené votre campagne sur quelles positions ?

S : On a défendu une position pas banale. Elle était claire : « Un seul Etat laïc, démocratique et multiculturel sur toute la Palestine », tout en dénonçant l’Autorité palestinienne et le Hamas.

Et du coup, vous avez soutenu qui ?

S : On a soutenu les militants progresssites anti-sionistes comme ceux du Front Populaire de Libération de la Palestine (FPLP).
M : D’ailleurs, défendre ces positions, c’est assez compliqué car sur cette question on s’est vite trouvés isolés face aux autres organisations dites pro-palestiniennes.
C : Ce sont souvent des opportunistes qui soutiennent n’importe quelle forme de résistance, soit des réformistes qui veulent deux Etats, qui comptent sur l’ONU et qui pensent qu’au final Israël est légitime.

Quel accueil avez-vous eu dans les quartiers populaires ?

M : Il n’y a pas eu de « mauvaises » réactions face aux positions radicales qu’on défendait, mais en même temps les gens ne s’y arrêtaient pas et on discutait plus du cas précis de Georges.

Et justement par rapport à Georges Abdallah ?

S : A 99%, les gens émettaient un large soutien pour sa libération. Ils étaient surtout scandalisés face à l’acharnement de la France qui le maintient en prison alors qu’en plus il est libérable depuis 1999.
M : Mais ils étaient aussi sensibles à tous les cas de prisonniers politiques pro-palestiniens comme Ahmad Saadat, le secrétaire général du FPLP en prison en Israël.
S : Mais il y avait aussi beaucoup de fatalisme du type « c’est bien ce que vous faites, mais nous on n’y peut rien ».

Qu’est-ce que ces activités vous ont apporté en tant que militantes ?

S : Le fait de s’adresser vraiment aux classes populaires, et de partir de leur propre réalité, est très enrichissant et formateur pour moi qui vit dans ces quartiers mais qui n’ai pas forcément l’occasion de discuter de tout ça.
M : Je suis entrée à Coup Pour Coup au début de la campagne de soutien à Georges Abdallah et ça faisait longtemps que je n’avais pas milité, en fait depuis le mouvement Fillon au lycée. J’ai apprécié de pouvoir discuter et débattre avec des gens qui n’étaient ni militants ni étudiants ni un minimum « formés ». Ca permet de se rendre compte du niveau de conscience du prolétariat.
C : L’accueil qu’on a reçu dans le milieu militant ou dans les quartiers, ça a dépassé ce à quoi je m’attendais. On a pu voir l’impact positif et concret de ce que l’on faisait. C’était l’une des premières fois dans mon militantisme que je voyais l’effet concret de ce que je faisais. Du coup, j’ai eu encore plus d’entrain et de plaisir à militer.

Et pour finir, quoi de prévu pour les prochains mois ?

C : Déjà élargir le collectif et continuer à se former. A l’heure actuelle (ndlr : mai 2010), on a déjà prévu d’intervenir à la manif de soutien à Jean-Marc Rouillan le 5 juin à Muret (près de Toulouse) et de s’investir pleinement dans la campagne de soutien à des étudiants du Mirail inculpés. Et de poursuivre aussi les solidarités anti-impérialistes.

Un mot de la fin ?

C : Salutations à Georges Abdallah et à tous les militants de la cause du peuple palestinien.
M : Et pas qu’eux !

Soutenir par un don