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Marée noire, problème vert, solution rouge
Partisan N°240 - été 2010
On se souvient tout-à-coup que Barak Obama a été élu grâce à l’argent, entre autres, des compagnies pétrolières. La plate-forme Deepwater Horizon et la marée noire dans le Golfe du Mexique, c’est le Tchernobyl des Etats-Unis. Un désastre qui aurait été impossible sans la corruption et la connivence du gouvernement américain, qui ont permis à BP de passer outre les réglements de sécurité, puis de dissimuler la véritable étendue de la catastrophe.
Les compagnies bénéficient du Oil Pollution Act qui limitent à 75 millions de dollars leur responsabilité civile pour les dommages autres que le nettoyage du pétrole. Il n’est donc pas très rentable d’investir dans la sécurité. Pour mettre ces 75 millions en perspective, il faut savoir que BP a fait 93 millions de profits par JOUR, lors des trois premiers mois de 2010. Il faut donc moins d’une journée de profit à BP pour faire face aux frais qui lui sont légalement imposés.
Et le nettoyage du pétrole ? Tout comme dans le cas du 11 septembre et des deux tours, ce sont les travailleurs et les équipes de secours qui s’intoxiquent avec l’utilisation de produits chimiques, sans protections. Des pêcheurs rapportent aussi leurs malaises causés par les produits chimiques utilisés par BP. Les médias ignorent le fait que Goldman Sachs, le Balckstone Group et Apollo Management sont propriétaires de Nalco, le fabriquant du dispersant Corexit utilisé par BP. La question posée par le New York Times est pourtant simple : pourquoi utilise-t-on Corexit alors qu’une douzaine d’autres dispersants sont moins toxiques et plus efficaces ?
Des chercheurs de l’Institut national de la science et de la technologie sous-marine disant avoir détecté plusieurs nappes de pétrole se déployant juste sous la surface de la mer et à des profondeurs de 1200 mètres. Les scientifiques ont déclaré que les dispersants chimiques utilisés par BP semblent avoir pour effet d’empêcher le pétrole de faire surface. Essaient-ils de dissimuler le pétrole sous le tapis ? Décidément, la dictature du Capital est une catastrophe. Il faut vite changer de mode de production.
(d’après François Marginean, un des « 7 du Québec »)