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FEMMES : Les chiffres les plus scandaleux révélés tardivement 

Les informations chiffrées les plus précises ont été communiquées mi septembre par la Haute autorité de lutte contre les discriminations, la HALDE.
- Voici les écarts constatés par le COR, le conseil d’orientation des retraites, entre hommes et femmes en matière de retraite : en 2004, les femmes retraitées de plus de 60 ans percevaient une retraite en moyenne équivalente à 62 % de celle perçue par les hommes. Ceci en comptant les droits propres comme les droits dérivés, ces derniers représentant 15% du montant des pensions de retraite (pension de réversion, retraite complémentaire).
- Les femmes parties à la retraite ont validé en moyenne 20 trimestres de moins que les hommes, malgré les majorations de durée pour enfant. Seules 44% d’entre elles ont une carrière complète, contre 86% des hommes.
- Enfin, les femmes partent à la retraite en moyenne plus tardivement que les hommes , respectivement à 61,5 ans contre 60,1 ans pour la génération de 1938.

Ces inégalités au moment de la retraite reflètent et amplifient toutes les inégalités subies au cours de la vie : inégalité de salaires, charges domestiques et prise en charge des enfants demeurant essentiellement féminines, carrières discontinues : temps partiels, arrêt pour enfants ou prise en charge des parents âgés. Sans toucher à ce déroulement de la vie, encore une fois, on ne ferait que « compenser » une vie souvent plombée par un quotidien de prise en charge des proches…. Mais avec la réforme en cours, on n’en est même pas là : le report de l’âge de 65 à 67 ans pour une pension à taux plein va pénaliser en première ligne les femmes.

Oui mais « les femmes « n’existent pas « en général », mais bien dans un milieu social ! La retraite pour une patronne, qui a eu des employées de maison pour prendre en charge la vie domestique et l’éducation des enfants, ne ressemble en rien à celle d’une ouvrière qui a dû tout assumer seule ou avec l’aide de son conjoint dans le meilleur des cas, on le sait bien.
N’en demandez pas trop ! Ces chiffres ont été publiés après les échéances de vote à l’Assemblée, et en ce qui concerne ces différences selon les classes sociales, elles ne sont pas étudiées. Voilà une nouvelle occasion de mesurer combien la classe dominante détient le pouvoir en tout : non seulement elle ne communique les informations qu’au moment où le terrain est en partie déminé, mais en plus les officines de statistiques ne recherchent que ce qui compte pour le pouvoir en place.
Deux autres exemples vont dans le même sens : aucune recherche disponible sur la situation de retraite des femmes migrantes en France, ni sur celle des vieux migrants. Enfin, une recherche commanditée pour dégager des informations pertinentes au niveau de toute l’Europe ne sera disponible que dans quelques mois…
Nous ne pouvons pas nous fier aux « experts » bourgeois. Lutter, c’est aussi contribuer à faire sortir les vérités cachées : lecteurs et lectrices, nous avons besoin de vos réactions sur cette question des retraites des femmes !

B.C.

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