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La face cachée du "miracle allemand"

Selon les chiffres du Bureau international du travail (BIT), il y aurait en Allemagne 6,9% de chômeurs contre 9,9% en France ou 9,1% aux Etats-Unis. Le "miracle économique allemand", c’est en vérité une précarité institutionnalisée et un maquillage des chiffres.
En 2001, Peter Hartz, directeur des ressources humaines de Volkswagen, à la demande du Chancelier socialiste Schröder, propose des mesures afin de réduire le chômage. Ce seront les fameuses lois Hartz. Il y en aura 4.

Les lois du bon "Doktor Hartz"

La première loi prévoit un assouplissement du travail intérimaire. La seconde s’attaque au "chômage volontaire" et met en place un système contraignant de recherche d’emploi. Elle instaure les fameux "mini-jobs", payés 400 euros par mois sans cotisations et donc sans assurance, et les "1 euro-jobs", essentiellement des travaux d’intérêt public.
La loi n°IV permet de limiter les allocations chômage à 12 mois, et surtout fait obligation aux chômeurs de prendre n’importe quel travail sous peine de suppression de l’allocation chômage.
Il y a environ 6 millions de personnes qui touchent Hartz IV, ce sont en fait des chômeurs déguisés, des précaires qui travaillent moins de 15 heures par semaine. Les plus touchés sont les femmes seules avec enfant(s) et les seniors. Plus de 6 millions, qui ne figurent pas dans les chiffres du chômage. Quel va être leur retraite ?

Des retraites comme en Allemagne ?

L’âge légal de départ a été relevé de 65 à 67 ans (en 2029). Le fait de repousser l’âge du départ va mécaniquement augmenter d’un million le nombre de chômeurs supplémentaires dans les années à venir. Alors que le nombre de bénéficiaires de Hartz IV est officiellement de 9,5% de la population active, la part des plus de 55 ans a, elle, augmenté de 17,7%. Avec pour conséquence un faible niveau de pension une fois à la retraite. Près de 600 000 personnes doivent retourner au travail, prendre des « mini-jobs » afin de compléter leur pension.
Fillon a parlé d’un âge de départ commun avec celui de l’Allemagne ! Que ce soit en Allemagne ou en France, il faut un départ à la retraite à 55 ans. La société est assez riche pour se le permettre. Nous ne voulons pas donner les dernières années de notre vie au travail. Et seul le socialisme, par le partage des tâches entre actifs et inactifs, peut résoudre le problème du chômage et des retraites.

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