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Femmes en Iran : « Liberté, laïcité ! »

Partisan N°234 - Janvier 2010

Arrêtés lors des manifestations d’août dernier en riposte au trucage électoral, des militants iraniens ont été condamnés à mort. Le tract « Pour les droits des femmes dans le monde », distribué le 17 septembre à Paris par les militantes du Mouvement du 8 mars (www.8mars.com) dénonce les sévices infligés aux femmes en lutte pour leur émancipation dans le cadre de la République islamique. Il appelle à une résistance et une organisation, tant à l’intérieur que sur le plan international.

Selon le Mouvement du 8 mars, la mobilisation de Téhéran, initiés en réaction aux traficotages électoraux, a désormais dépassé ce cadre. Par exemple, le 18 septembre dernier, la manifestation de soutien à la Palestine (instaurée par Khomeiny et rituelle depuis) a rassemblé plus de monde que jamais. C’était aussi l’occasion de désavouer le régime, de remettre en cause tout le système. L’abolition de toutes les lois inégalitaires et de toutes les sanctions islamiques contre les femmes sont le minimum nécessaire pour parler de démocratie en Iran. Le premier pas est la séparation de l’Etat et de la religion.
Cependant, les camarades affirment qu’il ne faut pas accorder plus de crédit au mouvement « vert » qu’à la clique d’Ahmadinejad. Car ce courant, présent sur la scène internationale, en particulier à Paris, cherche à s’approprier et à détourner la solidarité de la diaspora iranienne, et est en réalité un des derniers soutiens du système islamiste.
Au contraire, le manifeste du peuple iranien tient en ces mots :

- « Non à la République islamique, non aux impérialistes »,
- « Séparation de la religion et de l’Etat »,
- « Liberté, laïcité »,
- « Ahmadinejad-Netanyaou, même combat ».

A Partisan, nous retrouvons dans l’analyse et les objectifs des camarades du Mouvement du 8 mars un combat contre le sexisme, l’exploitation, pour la laïcité et pour une transformation révolutionnaire de la société proche de la plate-forme défendue par RAWA, l’association révolutionnaire des femmes d’Afghnistan.

« L’horizon de notre libération »
Extrait du tract

Les féministes iraniennes se battent pour construire un autre monde fondé sur la participation de tous les êtres humains à la marche de la société, et pour instaurer le pouvoir de ceux qui n’ont aucun intérêt au maintien de l’ordre actuel basé sur l’exploitation et l’injustice. Nous voulons un monde où les filles ne soient pas forcées de se marier dans leur âge d’enfant et subir le viol, où la femme en soit pas assassinée pour « l’honneur » de l’homme, où aucune femme en soit forcée à se suicider ou à s’immoler par le feu pour fuir la violence masculine, où la femme ne soit pas punie ou lapidée pour avoir aimé ou avoir eu des relations sexuelles. Nous voulons un monde qui ne considère pas l’homosexualité comme un crime, où l’identité des femmes ne soit pas déterminée par leur mariage ou leur maternité. Nous luttons pour un monde où personne n’oblige les femmes à rester dans la cuisine ou enfermées à la maison, où personne ne prive la femme de sont droit à participer à la vie publique, où les femmes soient maîtresses de leur corps et décident si elles veulent des enfants ou pas ! Un monde dans lequel l’égalité des femmes et des hommes soit établie dans tous les domaines.
Cette perspective montre l’horizon de notre libération : l’horizon qui nous donne l’espoir, le courage et la force pour continuer la lutte pour notre émancipation de toutes les formes d’oppression sexuelle ou de classe.

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