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Québec : génération sacrifiée, jeunesse révoltée !

Déclaration - 24 mai 1012

La déclaration à imprimer (pdf)

 

Cent jours de colère

Au Québec, déjà cent jours de mobilisation pour les étudiants qui protestent contre la hausse des droits d’inscription à l’université. Faire financer aux étudiants le coût de leur formation, c’est réduire le budget alloué par la société, mais c’est aussi réserver l’accès à la formation supérieure aux enfants de la bourgeoisie. Sans avoir jamais ouvert la moindre discussion, le gouvernement Charest a décidé de frapper fort et tente de tordre le cou à ce mouvement par la force. Avec la Loi 78, loi d’exception votée en urgence et applicable immédiatement, ce sont les libertés publiques qui ont été attaquées : des pouvoirs démesurés à la Ministre de l’Education, obligation de déclaration préalable des manifestations (ce qui n’existait pas au Québec jusqu’ici), interdiction pour les associations étudiantes de bloquer les établissements, suspension des cours pour rendre la grève invisible et amendes très lourdes en cas de désobéissance. La police municipale de Montréal en rajoute une couche en interdisant de porter un masque pour défiler. La police, soutenue et encouragée par le pouvoir, multiplie les agressions et arrestations.
Au lieu de bâillonner le mouvement, cette répression l’a au contraire étendu à tous les secteurs progressistes et démocratiques de la société. Il s’agit maintenant d’un bras de fer qui concerne toute la société québécoise.
Et au-delà, le Québec nous montre les limites de ce système que la bourgeoisie veut nous faire passer pour la « démocratie ». En cas de contestation par le peuple de la politique menée, on envoie la troupe. Chaque jour, chaque nuit, des manifestations puissantes et des centaines d’arrestations.

Soutenir la lutte au Québec, en faisant connaître la situation là-bas et en participant à la solidarité organisée ici, est nécessaire.

Une génération perdue ?

Partout dans le monde, les jeunes prolétaires encaissent les coups des ravages de la crise : éducation saccagée, accès restreint aux études, chômage de masse.
Une étude de l’OIT (Organisation Internationale du Travail) sur le chômage des jeunes fait apparaître l’explosion du chômage dans le monde entier. 75 millions de jeunes sont sans travail. En mars, dans les 17 pays de la zone euro, le chômage des jeunes a atteint 22,1%. Il dépasse 53% en Grèce (plus d’un jeune sur deux), 48% en Espagne, 36% au Portugal et 35% en Italie. Un économiste parle déjà de « génération perdue ».
Mais, comme au Québec, partout dans le monde la jeunesse et les peuples relèvent la tête : en Espagne pour l’Education, à Francfort contre les marchés financiers, en Grèce depuis des mois contre l’austérité, à Chicago contre l’OTAN et la guerre !
Alors que les « experts » se sont résignés à abandonner cette jeunesse à la misère de leur système, les jeunes, eux, ne se résignent pas, ils se révoltent ! Ils seront peut-être perdus pour le capital, mais pas pour l’avenir, pour le combat et la construction d’une société meilleure !

Oui, la jeunesse a raison de se révolter, pour le droit à étudier, pour le droit à travailler, pour le droit à vivre !
Oui, l’internationalisation de nos révoltes est la solution !
Le capitalisme en crise détruit tout, et surtout il détruit l’avenir. Il est temps de détruire le capitalisme !

OCML-VP, le 24 mai 2012