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TOGO : Dékon, la place Tahrir de Lomé

Effectivement, depuis quelques semaines, il y a, au sein de la population togolaise, un profond malaise qui s’explique par trois principales raisons : la persistance de l’impunité liée aux actes de tortures et violations graves des droits de l’homme ; l’instrumentalisation du pouvoir judiciaire aux seules fins d’opprimer les faibles et de protéger les forts ; le caractère inéquitable et injuste des règles qui régissent les compétitions électorales au Togo et le manque de volonté des autorités de poser les bases pour une réconciliation véritable et durable.
Les organisations membres du CST (Comité Sauvons le Togo) ont organisé beaucoup de manifestations notamment des meetings, des marches et des sit-in de jour comme de nuit. Du 12 au 14 juin 2012 par exemple, à la place Dékon, la place Tahrir du Togo, plusieurs centaines de milliers de personnes ont manifesté au point de faire dire au représentant de l’Union Européenne au Togo, qui avait fait le déplacement, qu’il n’avait jamais vu « une marée humaine aussi importante » dans les rues de Lomé. Des manifestations ont aussi eu lieu dans certaines villes de l’intérieur du pays.
Après avoir semblé appeler au dialogue, les autorités ont opté pour la répression. On a dénombré de très nombreux blessés parmi les manifestants mais aussi des cas de décès.
Nous avons l’impression que notre justice est aux ordres et que l’on fait du deux poids, deux mesures. En effet, alors que l’appareil judiciaire est prompt à « juger » les manifestants arrêtés, on note que la même promptitude n’est pas observée pour déclencher l’action publique contre les auteurs clairement identifiés d’actes de torture.
(1) dans Billets d’Afrique, lettre mensuelle éditée par Survie, juillet-août 2012

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