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La lutte contre l’impérialisme
Partisan N°270 - Décembre 2013
Intervention du camarade philippin au forum "Des résistances à la Révolution !".
Notre époque, selon le grand Lénine, est l’époque de l’impérialisme et de la révolution prolétarienne. (...) Si le mot-d’ordre fut d’abord « Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! Vous n’avez que vos chaines à perdre ! », aujourd’hui nous avons le mot-d’ordre « Prolétaires et peuples opprimés de tous les pays, unissez-vous ! ». Les nations et peuples dominés et opprimés par l’impérialisme ont été pris dans la tempête de la révolution prolétarienne mondiale. Les contradictions principales dans le monde (...).
La guerre populaire aux Philippines
Notre lutte révolutionnaire aux Philippines fait partie de la révolution prolétarienne mondiale. Notre principale contribution à la révolution mondiale est de progresser et de remporter la victoire dans notre révolution.
Nous faisons une révolution en deux étapes dans un pays semi-colonial et semi-féodal. Actuellement, nous menons une révolution nationale démocratique à travers une guerre populaire prolongée contre l’impérialisme américain et ses collaborateurs locaux – les grands compradors et propriétaires fonciers. L’objectif central est de prendre le pouvoir et de mettre en place une république populaire démocratique qui est, dans son essence, la dictature conjointe du prolétariat et de la paysannerie. Sur la base de la réalisation de la révolution nationale démocratique avec une victoire nationale, nous commencerons immédiatement la révolution socialiste et la construction d’une société socialiste.
Selon Mao, le peuple a trois armes principales pour mener la révolution : le Parti, l’armée populaire et le front uni. Aux Philippines, il y a le Parti Communiste des Philippines (PCP), la Nouvelle Armée Populaire (NAP) et le Front Démocratique National des Philippines (FDNP). Le FDNP est composé actuellement de 17 organisations révolutionnaires. Le PCP exerce sa direction sur le front uni. La NAP est l’instrument principal pour la prise du pouvoir politique. Et le FDNP est un front uni pour mobiliser le peuple en soutien à la lutte armée.
Nous menons une guerre populaire prolongée avec la ligne stratégique d’encercler les villes par les campagnes. La forme principale de lutte est la lutte armée menée principalement à la campagne. La forme secondaire de lutte est la lutte légale et parlementaire menée dans les villes.
Nous avons à présent environ 100 000 cadres et membres du Parti répartis dans les différentes régions et zones de travail révolutionnaire à travers le pays.
La NAP est actuellement active dans 110 fronts de guerilla de district, couvrant la plupart des zones stratégiques dans tout le pays. Chaque front a des forces armées de la taille d’une compagnie soutenues par des pelotons de milices villageoises et des unités de défense des organisations de masse.
Nous avons mis en place des organes de pouvoir politique dans les campagnes, qui servent d’embryon de gouvernement révolutionnaire. Ces organes d’auto-gouvernement mettent en oeuvre des programmes qui bénéficient au peuple, tels que la réforme agraire, la santé, l’alphabétisation, la mise en place de différents types de coopératives, etc.
Dans les villes, nous organisons la lutte légale démocratique pour défendre les droits démocratiques du peuple, tels que le droit d’expression, le droit d’organisation, le droit de grève, etc. Nous luttons pour défendre le peuple contre les attaques sur l’emploi et sur les conditions de vie.
Le parti dirige les luttes économiques et politiques des syndicats, des organisations de jeunes et d’étudiants, des organisations de femmes et des différentes organisations d’enseignants, d’avocats, de travailleurs de la santé, de fonctionnaires, etc.
Nous avons créé des partis électoraux progressistes qui présentent des candidats dans les élections réactionnaires pour le parlement et les gouvernements locaux. Ces partis progressistes ont actuellement 7 membres au parlement. Nous n’avons aucune illusion sur la possibilité, par ce moyen, de réformer radicalement la société. Le but principal est d’utiliser le parlement réactionnaire comme une tribune pour faire connaître les revendications légitimes du peuple et exposer la pourriture du système dirigeant, et ainsi montrer la nécessité de la révolution.
Le but du Parti est de passer de la défense stratégique à l’équilibre stratégique dans la guerre populaire. Le Parti est confiant dans la réalisation de ce but à cause des facteurs suivants : la crise générale du système capitaliste mondial, l’aggravation continue de la crise du système dirigeant national, et la force et l’expérience accumulées du Parti et des forces révolutionnaires sous sa direction.
Premièrement, la crise globale du capitalisme va limiter la capacité de l’impérialisme américain de venir en aide à son régime fantoche de Manille. L’impérialisme américain est sur-déployé. Il est embourbé dans les marécages de l’Irak et d’Afghanistan, et empétré dans les conflits du Pakistan et de plusieurs pays d’Afrique.
Deuxièmement, la crise globale a aggravé la crise chronique du système dirigeant national, réduisant le butin économique que peuvent se partager les différentes factions des classes dirigeantes locales, intensifiant ainsi les contradictions entre elles.
Troisièmement, le Parti et les forces révolutionnaires ont accumulé assez de force et d’expérience pour progresser dans la construction de leur force et accélérer la marche de la révolution.