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SIDA : 30 ans de luttes ! Et demain ?

A l’occasion du 1er décembre, journée mondiale de lutte contre le sida, plus que jamais on doit continuer à se battre ! Mais pour quoi ? A en croire les instances officielles, l’épidémie est proche d’être maîtrisée, le nombre de nouvelles contaminations est stable, la perspective d’un vaccin est à l’horizon, la maladie serait « contrôlée » à l’horizon 2030. Malgré cela, et passé les « années de plomb » de la décennie 80, selon les associations de lutte contre le sida, 150 000 personnes vivraient aujourd’hui avec le virus en France, dont 36 000 gays et bis.
Lutter contre la banalisation. On ne peut que se réjouir de l’efficacité croissante des anti-rétroviraux plus faciles à prendre, des cas d’indétectabilité (la charge virale est si faible qu’on ne peut plus détecter la « séropositivité » mais seul 1 % des personnes séropositives développent ces anticorps neutralisants). Bien sûr il est normal de vouloir vivre sa séropositivité avec le moins de désagréments possibles. Cependant ces incontestables perspectives d’espoir ne doivent pas conduire à banaliser la séropositivité, car socialement le virus ne recule pas, avec son cortège de discriminations, en famille, au travail, dans la société. C’est encore « la double peine » ! En effet, 54 % des séropositifs sont chômeurs. Et les autres dans 70 % des cas cachent leur VIH à leur entourage professionnel. (chiffres Humanité, 2011). 84% des personnes diagnostiquées avec un sida en 2011 n’ont pas bénéficié du traitement d’urgence pré-sida de 3 mois, la plupart du temps parce qu’elles ne connaissaient pas leur sérologie. La prévention et le dépistage sont donc toujours une nécessite absolue.
Les inégalités impérialistes persistent : 0,8% des adultes dans le monde, âgés entre 15 et 49 ans, vivent avec le VIH, en Afrique un adulte sur 20. Dans les pays dominés, une seule personne séropositive sur quatre a accès à une thérapie. Une trithérapie coûte en moyenne 10 300 euros par an et par personne Les grands monopoles de la pharmaceutique tentent par tous les moyens de protéger par des brevets un marché très juteux.
En France, et en Europe, les malades étrangerEs sont expulséEs au mépris de la non-assistance à personne en danger.
La prévention envers les personnes prostituées recule aussi, dû entre autres aux différentes lois visant à pénaliser la prostitution. En effet, ces lois ont pour conséquences d’isoler toujours plus les prostituéEs et compliquent ainsi le travail des associations de prévention.
L’augmentation des pratiques sexuelles non protégées, surtout chez les jeunes, dû à l’amélioration des traitements et du recul des associations travaillant sur le sujet, est inquiétant. C’est vrai que le quotidien des personnes séropositives s’est amélioré, en particulier ces dix dernières années. Mais vivre avec le HIV reste un handicap de tous les jours.
La crise du capitalisme a des conséquences dramatiques sur la lutte contre la maladie. Le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, ne bouclera pas un budget suffisant pour les besoins de traitement et encore moins de prévention. Ce qui aura pour effet de mettre encore plus en concurrence les soignants et les chercheurs travaillant sur ces trois maladies, qui sont toutes les trois meurtrières, en particulier dans les pays dominés par l’impérialisme.
Plus que jamais, le mot d’ordre d’Act Up, Silence = Mort, est d’actualité. Tant qu’il fera encore des morts et sera un facteur de discriminations, le SIDA/HIV sera un combat ! En ce 1er décembre, nous affirmons que ce combat est le nôtre !

 

Militants VP.

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